Lorsqu’on leur a demandé dans quels lieux ils se sentaient à l’aise pour répondre à une interview, ils nous ont proposé le Mojo, bar non loin du centre ville, rue Joffre. Jour J, le bar est fermé, la rue déserte et nous retrouvons nos deux invités du jour : K20 et Warren aka KO KO MO. Le groupe nantais nous accueille chaleureusement, direction la terrasse du Brocéliande pour discuter au calme.
Nantes, ville des débuts
KO KO MO c’est donc Warren et K20 (dit “Kévingt”) un duo batterie/ guitare et voix qui s’implante depuis quelques années dans l’univers du rock français. La discussion s’entame autour de leur ville, Nantes, là où ils commencé à jouer ensemble. Quand leur emploi du temps le leur permet, il n’est pas rare de les croiser au Canotier au bord de l’Erdre, ou encore au Dynamo, en mémoire de leurs premières scènes.
Bien qu’ils sillonnent les routes depuis plus de quatre ans ils n’en n’oublient pas leur début à Nantes, une ville qu’ils estiment “artistique”, pleine d’opportunités pour des jeunes groupes, peu importe le style. “Les artistes se côtoient entre eux” souligne Warren, “j’ai réussi à trouver une grosse scène blues active à mes débuts”, se souvient-il.
Une ville dynamique, des affinités musicales similaires, deux instruments, il n’en fallait pas plus pour les deux musiciens devenus très vite amis. Leur complicité sur scène se retrouve dans la vie, lorsqu’on leur demande s’ils se chambrent entre eux la réponse est unanime, “on se charrie pas entre nous mais on aime bien faire chier l’équipe ensemble”. Une complicité renforcée par leur méthode de travail qu’ils ont mise en place petit à petit. Warren apporte les premières compo, les riff de guitare, à K20 qui va ensuite poser sa batterie, faire les arrangements.
De la scène au deuxième album
À l’image de leurs titres rythmés, les deux artistes travaillent vite et s’offrent beaucoup d’improvisation. Une liberté possible par leur dualité et leur accord presque systématique. Être deux sur scène ? “Il n’y a pas de désavantage” pour eux, uniquement une “facilité” accrue par ce besoin de liberté que l’on retrouve sur scène. Il ne leur a fallu qu’un an pour produire leur deuxième album “Lemon Twins”, sorti le 29 mars dernier.
Des citrons à foisons, “parce que les citrons c’est la vie ! Ça nous représente, avec un côté énergique et brut”. Le duo souhaitait une pochette jaune qui se voit facilement dans les bacs, pari réussi pour cette photo sans retouche où les deux musiciens se sont plongés dans 150 kg de citrons frais.
Bien que le groupe ait sorti un premier album en 2017, Technicolor Life, ce deuxième “est comme un premier” tant il ne voulait pas décevoir leur public. Si le premier opus est constitué de titres enregistrés à la suite d’une accumulation de dates, pour ce deuxième album le groupe a voulu aller beaucoup plus loin dans les partis pris.
Des arrangements plus tranchés, une plus grande place à l’électro et à la guitare forment un album définitivement réfléchi et assumé. On y retrouve des résonances “live”, où le groupe donne la part belle à l’improvisation et à un certain lâcher prise.
« Pas de chansons à textes, mais des titres qui parlent à tout le monde.«
Toujours en anglais, les titres de KO KO MO sont écris par Warren. Pour lui il faut que ses textes parlent au public, qu’ils puissent se reconnaître dans les paroles. Avant de finaliser un morceau il le fait écouter à K20 et à des proches, s’ils ont des images qui viennent en tête alors le titre est validé. Le morceau “ Self Love Age” illustre particulièrement cette idée, où le chanteur évoque l’addiction aux smartphones et aux selfies. Une sujet parmi d’autres qui les interroge et qui touche beaucoup de monde.
Depuis leurs débuts le duo KO KO MO enchaine les dates et les tournées dans le monde entier. Prochaines dates à partir du 11 mai au Rock’Aisne Festival, le groupe enchaînent les concerts jusqu’à la fin de l’été en passant dans le coin, rendez vous au festival La Nuit de l’Erdre le 28 juin !
Que peut-on leur souhaiter de plus ? “ Juste de continuer à tourner, improviser, rencontrer plein de gens et plein de lieux. La belle vie, la vie rêvée.”