Joseph Violain est né dans une petite ferme à Treillières. Il a travaillé dans l’enseignement agricole pendant 40 ans. « J’avais mis l’accent assez rapidement sur le bio en agriculture dans les années 80 » nous confie t-il. En effet, ces spécialisations comme l’agronomie, les sols, ou la biologie ont éveillé son intérêt pour l’écologie et il a été le premier à former des agriculteur·ice·s au bio dans le département. À la retraite depuis 10 ans, Joseph a eu « l’envie de valoriser mes acquis de mon expérience dans l’activité militante et associative ». Il a notamment beaucoup milité sur des thématiques écologiques à un niveau associatif local à La Chapelle-sur-Erdre. Il défend aujourd’hui les citoyen·nes à travers divers organismes comme la CSF (Confédération Syndicale des Familles) et siège au CODERST (Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques) comme représentant des consommateurs. Il s’est notamment spécialisé dans la qualité de l’eau. « Comme j’avais déjà un certain nombre de repères, je m’y suis intéressé plus spécialement ». Il trouvait ce sujet important et pas assez développé.
En 2019, un Comité départemental de l’eau est mis en place par la préfecture et le département. « Le Comité départemental de l’eau c’est une obligation parce que au niveau de la région Pays de la Loire on est globalement en France la plus mauvaise région pour la qualité de l’eau, toutes masses d’eau confondue… et le département de Loire Atlantique est le moins bon en pays de Loire… c’est pas glorieux ». Ce comité est divisé en deux groupes de travail, l’un portant sur la ressource et l’autre sur la qualité. C’est donc logiquement que notre expert avec la CSF, s’y est intéressé. Bien que plus porté sur la qualité de l’eau, Joseph Violain nous a touché quelques mots sur les ressources en eau.
« La Loire est une ressource essentielle ! » En effet, 70 à 80% de l’eau distribuée dans le département provient d’elle. Le problème c’est que lorsque le niveau du fleuve baisse, l’eau salée et la vase remontent à la surface et ceci complique le traitement de l’eau pour la rendre potable. « Jusque là ça passe même si c’est un petit peu chaud » nous dit Joseph. Ceci dit, il ajoute qu’il pourrait y avoir un problème de pollution de la Loire et dans ce cas là « il faudrait arrêter de pomper ». Si ça arrive, il y a une réserve de secours dans l’Erdre. « Parfait ! » pourrait-on se dire… hélas, pas vraiment, puisque Joseph nous informe que, premièrement cette réserve ne sera jamais suffisante pour remplacer la Loire et que dans un deuxième temps, elle est polluée par des boues, des nitrates et d’autres pesticides.
Vous l’avez compris, la ressource et la qualité de l’eau vont de pair. Dans ce contexte, les experts se sont penchés sur d’autres réserves en eau, les sols. En effet, dans le département des captages souterrains, sont assez importants pour êtres des zones de pompage pour l’eau potable ainsi que pour l’irrigation agricole. Le souci avec ces réserves est que l’eau venant de la surface en traversant le sol emporte avec elle nitrates et pesticides répandus sur les surfaces agricoles. De plus, entre le moment où l’eau emporte ces polluants et le moment où la réserve sera pompée, des dizaines d’années peuvent s’écouler. « Le problème qui va se poser sur certains secteurs c’est qu’il va y avoir des pesticides qui arrivent au pompage qui ne sont plus utilisés depuis 10 ans et qui sont en quantité non négligeable… ». En Loire Atlantique, c’est 8 captages d’eau potable et donc 8 nappes phréatiques qui posent problèmes. L’état, étant obligé de prendre des dispositions si l’eau n’atteint pas les normes demandées, à mis en place un plan d’action à Machecoul en 2023 pour remédier à cela. Des doutes planent quant à ce plan, qui ferait suite à un autre plan d’action de 2017 qui n’aurait eu aucun résultat se résumant même pour Joseph Violain à « juste un état des lieux ».