« Le bureau 2023-2024 de la CNEM vous annonce sa démission« , c’est le message transmis par les membres étudiant·es dans un communiqué du 8 mars à destination des adhérent·es de la corporation de médecine. La CNEM reconnaît que son « mandat a été complexifié par [sa] gestion de l’évènement de rentrée à Kerneis« . Il est nécessaire de préciser la nature de cet évènement relevant d’un fait d’exhibition sexuelle en septembre 2023 par des étudiants de deuxième année de médecine dans l’amphithéâtre Kerneis devant plusieurs centaines d’étudiant·es, des faits que notre média Fragil a dénoncé le 15 février dernier.
« Nous avons minimisé les faits au nom de la tradition, et par la même occasion nous sommes allés à l’encontre des valeurs de l’université, et de nos propres valeurs«
Ce cas de violence sexiste et sexuelle a conduit la présidence de Nantes Université à saisir le procureur de la République et à mener une enquête interne. Le président de la CNEM avait quant à lui souhaité « étouffer » cette affaire. Dans la lettre de démission du bureau de la corporation, la CNEM avoue « Nous avons minimisé les faits au nom de la tradition, et par la même occasion nous sommes allés à l’encontre des valeurs de l’université, et de nos propres valeurs » ajoute avoir « réagi de manière inadéquate par rapport à la situation » et présente ses « sincères excuses ».
Nantes Université continue d’enquêter et prévoit un plan d’action contre les VSS
« L’enquête est toujours en cours »
La présidence de Nantes Université, interrogée sur le sujet nous a confirmé “prendre acte de la démission du président de la CNEM”. Cependant, la présidence explique ne pas « pouvoir donner de précisions concernant le déroulé de la rencontre interne entre la présidence et la CNEM » avançant le fait que « l’enquête est toujours en cours ».
Néanmoins, la présidence de Nantes Université nous rappelle qu’en matière de lutte contre les VSS, elle a en 2023 « mené auprès de l’ensemble de ses étudiantes et étudiants une enquête sur leur cadre de vie durant le temps des études et leur exposition aux violences sexuelles et sexistes ». Cependant, ce type d’évènement rappellent l’urgence de la prise en compte des associations étudiantes dans la prévention liées au VSS.
» Impliquer davantage les associations étudiantes sur les questions d’égalité et de lutte contre les discriminations, VSS et LGBTQIA+ phobies »
À ce propos, un plan de prévention et d’action contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) a fait parti des points présentés lors du Conseil d’Administration du 15 mars dernier, et a été adopté à l’unanimité par l’ensemble de ses membres. Dans ce plan il est d’ailleurs question d’ « impliquer davantage les associations étudiantes sur les questions d’égalité et de lutte contre les discriminations, VSS et LGBTQIA+ phobies ». Des associations étudiantes « qui ont une responsabilité à porter, notamment lors de l’organisation d’événement à caractère festif« . Reste à voir comment Nantes Université mettra concrètement en place ces actions.