12 février 2018

Une expo de dessins à voir à Saint Herblain

Si le toponyme Saint Herblain ne rime pour vous avec rien, rebroussez donc chemin et venez voir l'expo de dessins signés Delphine Perret à la bibliothèque Charles Gautier-Hermeland, rien que pour le plaisir des yeux... et de changer d'avis !

Une expo de dessins à voir à Saint Herblain

12 Fév 2018

Si le toponyme Saint Herblain ne rime pour vous avec rien, rebroussez donc chemin et venez voir l'expo de dessins signés Delphine Perret à la bibliothèque Charles Gautier-Hermeland, rien que pour le plaisir des yeux... et de changer d'avis !

La jeune femme à la silhouette longiligne comme son trait et au verbe mutin comme ses lignes, était présente lors du vernissage de l’exposition vendredi 2 février dernier sur invitation de la mairie herblinoise.

Delphine Perret est dessinatrice, illustratrice, et l’auteure d’une trentaine de livres jeunesse dont le travail (et son processus présenté sous forme de carnets et autres exquises esquisses) est donné à voir jusqu’au 10 mars.

Exemple de réussite pour une génération d’artistes en devenir, cette diplômée de l’école des arts déco de Strasbourg manie le stylo comme personne. Et l’encre de Chine. Et le crayon. Médias soumis à des traitements d’impression modernes comme la digigraphie ou la risographie offrant un résultat saisissant de contemporanéité.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/Dessins.jpg » credit= »Alexandra Girard » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

A mi-chemin entre le facétieux Voutch et le laconique Butch, les dessins de Delphine Perret envoient, non pas du lourd, mais du léger, du gravement poétique : « je fais des livres, des images et quelques autres choses. J’aime le fait qu’un livre = objet+images ».

Une équation simple en adéquation avec la tendance actuelle du graphisme : le minimalisme.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/ami001.jpg » credit= »Delphine Perret » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Le sujet est épuré (point de décorum), le trait parfois unique, souvent monochrome, la nuance subtile (pivoine, caca d’oie, safran, bleu roi), l’esprit fin : « C’est l’histoire d’un cow-boy. Je l’ai remplacé par un singe parce qu’on m’a dit qu’un cow-boy ça faisait trop peur avec ses dents cariées et son air mauvais. Son pistolet a été remplacé par une banane parce qu’un pistolet c’est trop dangereux. », peut-on lire en légende du croquis sur carnet laissé sur les lieux comme un avant-goût de son prochain livre.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/pablo.jpg » credit= »Delphine Perret » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Ses grands formats, ses rhodoïdes (feuilles transparentes imprimées à superposer sur une table lumineuse pour créer des dessins colorés), ses collages, ses miniatures sont des objets de contemplation autant que de méditation… Et c’est ça qui est bon !

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/Salle.jpg » credit= »Alexandra Girard » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Delphine Perret from LA BIBLIOTHÈQUE on Vimeo.

 

www.chezdelphine.net
Bibliographie succincte à retrouver à la Bibliothèque de Saint Herblain : Bjorn, 6 histoires d’ours, Mon Fils, Il était mille fois (livre accordéon), Pablo et la Chaise…

Bon à savoir : l’abonnement annuel permet d’emprunter une œuvre d’art pour 6 semaines.
www.la-bibliotheque.com

Journaliste/correctrice/traductrice/blogueuse/heureuse maman, je redécouvre Nantes à travers le regard de mon fils né en Afrique, après avoir passé 3 ans à Londres à officier sur des fashion websites, puis 9 ans à Casablanca à œuvrer dans la presse généraliste aux rubriques mode, tendances, culture, lifestyle... Je me suis reconvertie dans la presse de proximité depuis...

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017