Durant Partout la Poésie à Nantes Sud (9 au 16 mars), l’artiste nous a proposé le vernissage de son exposition. Suite à celui-ci, une semaine d’exposition à la bibliothèque.
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Une exposition au pays des livres
À l’étage de la bibliothèque Expression Livre, une vingtaine d’œuvres sur les murs.
Des œuvres de compositions, de dessins, de peintures. Le lieu se prête bien à cette exposition : L’escalier de bois, les livres autour, c’est simple, efficace, net.
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L’art
Dans le monde de l’art, il y a les architectes et les jardiniers. Les architectes prévoient leurs œuvres, ils savent ce à quoi va tendre le résultat. Les jardiniers eux, laissent fleurir la création au fur et à mesure que celle-ci se construit. C’est comme ça que fonctionne Romain, qui se laisse porter par l’œuvre elle même.
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Un travail de recherche esthétique.
En six mots : Le travail de la matière.
L’artiste souhaite ainsi laisser au spectateur le loisir de se faire sa propre histoire, sa propre interprétation : Rien n’est figé. Seul demeure un léger souvenir de ce que fut la matière avant d’être travaillée.
Les éléments se mettent en place, sans que l’artiste ne sache vraiment où va le mener l’expérimentation, guidé par l’intuition. Ce qui compte, c’est la matière première.
C’est d’ailleurs là que la chose est fascinante : De ce qui fut çà et là un journal oublié, un bout de quelque chose, Romain lui, façonne, donne une seconde vie : Nous sommes quasi dans une démarche de développement durable !
Même certaines des œuvres déjà créées permettent parfois à nouveau de produire quelque chose de différent.
À la fin, des œuvres uniques.
Romain n’a pas peur de la page blanche : Car jamais il ne commence du néant. Sa démarche lui permet de toujours avoir matière à faire, toujours avoir une base de travail pour construire, créé.
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Les œuvres se succèdent relativement vite pour l’artiste : Le travail est traité dans l’instant, vif. La radio allumée, les journaux autour de lui et le travail de composition peut commencer.
Collage, peinture, dessin en ligne continue, infographie, il y en a pour tous les goûts !
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L’interview
(Retranscription de l’interview audio)
Fragil : Depuis quand pratiques-tu les arts-plastiques ?
Romain le Badezet : J’ai commencé une formation artistique au lycée, avec une formation littéraire et artistique. Mais je m’éclatais déjà au collège dans les matières artistiques !
Ensuite, passage aux Beaux Arts de Rennes, faculté d’art plastique et master en recherche. Donc 5 ans d’études en art plastique pour un peut comprendre ce qui m’animait, mettre des mots sur ce que je fais, tirer des clefs et aller plus loin.
Fragil : Le fil conducteur de tes études a donc toujours été l’art.
Romain le Badezet : Oui, je savais que j’allais là en fait. Aucun doute. Grâce à mon parcours, j’ai eu des amis qui bossaient dans d’autres domaines, et ça m’a permis aussi de me nourrir, mais aussi de conforter mon intérêt pour les arts-plastiques.
Fragil : Un enseignant en particulier t’a inspiré ?
Romain le Badezet : Beaucoup même. Il y a eu de très bons enseignants à l’université de Rennes 2.
Fragil : Comment cela se passe quand tu es dans une phase créative ? Une journée Lambda ?
Romain le Badezet : Ça commence souvent par : mettre la radio, écouter l’actualité, la musique. Je ne pars jamais de rien. Ensuite, je regarde dans mon stock, je regarde, dispose, j’essaie peu à peu de trouver une organisation qui se rapproche peu à peu le plus de ma vision des choses, pour m’extraire peu à peu de celle qui était induite dans les médias. Je découpe ou recouvre de peinture la pub, je déconstruis l’information. Je garde les éléments qui me plaisent, puis je reconstruis avec. Je prends même les fragments d’anciens dessins !
J’essaie de trouver un point de rencontre entre ce que j’ai et ce que je cherche !
Fragil : Jamais de « page blanche ? »
Romain le Badezet : Je pars toujours de la matière, donc non. Je suis dans une pratique expérimentale : Comme à la base je n’ai ni croquis ni dessin, je ne me retrouve jamais dos au mur.
Parfois je laisse dormir une œuvre et j’y reviens le lendemain où je re-dispose, redécolle. Je prends mon temps, même si ma pratique est plutôt spontanée !
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Fragil : Comment as-tu été amené à travailler avec l’association d’écriture l’Annexe, dans le cadre de Partout la poésie ?
Romain le Badezet : Quand je suis arrivé il y a deux ans et demi à Nantes, je me suis pas mal investi dans le quartier du Clos Toreau, là où sont les locaux de l’association, « L’Annexe », à la Maison des Confluences. Avec des amis, on a mis en place différents projets culturels et artistiques dans le quartier. J’ai peu à peu rencontré les différents acteurs du quartier et c’est là que je suis arrivé à faire la première affiche de Partout la Poésie l’an dernier. Puis j’ai re-signé cette année pour l’édition 2019. Ensuite, on a pensé presque naturellement à greffer une exposition de mon travail pour apporter de la Poésie par le visuel sur l’événement.
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Fragil : Si tu devais décrire l’ensemble de ton travail en un mot ?
Romain le Badezet : Plutôt en deux-trois.
Je dirais « Bricolage » car j’utilise tout ce que j’ai à portée de main. J’utilise des choses qui existent déjà et je cherche un moyen de les faire tenir ensemble.
Je dirais aussi « arrangement » car ces matériaux empruntés à la vie quotidienne et aux médias, j’essaie de les arranger pour proposer quelque chose de plus poétique.
Le mot bricolage est peut-être un peu cru, péjoratif, mais peut mettre en avant la spontanéité de mon travail et une certaine défiance vis-à-vis de la maitrise technique.
(Pause)
« Réorganiser » je dirais aussi !
Fragil : En quelques mots, un trailer de tes projets/actualités futurs ?
Romain le Badezet : Je viens de trouver une place dans un atelier partagé à Nantes ! Après avoir exposé mes derniers travaux je vais donc profiter de ce nouvel espace pour m’enrichir de ces nouvelles rencontres et continuer à développer mes recherches… en grands formats !