29 avril 2019

Exposition Romain le Badezet

Le 21 mars eu lieu une rencontre, à la bibliothèque Expression Livre de Nantes sud, quartier Ripossière : parmi les livres, Romain le Badezet expose une partie de ses œuvres.

Exposition Romain le Badezet

29 Avr 2019

Le 21 mars eu lieu une rencontre, à la bibliothèque Expression Livre de Nantes sud, quartier Ripossière : parmi les livres, Romain le Badezet expose une partie de ses œuvres.

Durant Partout la Poésie à Nantes Sud (9 au 16 mars), l’artiste nous a proposé le vernissage de son exposition. Suite à celui-ci, une semaine d’exposition à la bibliothèque.

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Une exposition au pays des livres

À l’étage de la bibliothèque Expression Livre, une vingtaine d’œuvres sur les murs.

Des œuvres de compositions, de dessins, de peintures. Le lieu se prête bien à cette exposition : L’escalier de bois, les livres autour, c’est simple, efficace, net.

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L’art

Dans le monde de l’art, il y a les architectes et les jardiniers. Les architectes prévoient leurs œuvres, ils savent ce à quoi va tendre le résultat. Les jardiniers eux, laissent fleurir la création au fur et à mesure que celle-ci se construit. C’est comme ça que fonctionne Romain, qui se laisse porter par l’œuvre elle même.

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Un travail de recherche esthétique.

En six mots : Le travail de la matière.

L’artiste souhaite ainsi laisser au spectateur le loisir de se faire sa propre histoire, sa propre interprétation : Rien n’est figé. Seul demeure un léger souvenir de ce que fut la matière avant d’être travaillée.

Les éléments se mettent en place, sans que l’artiste ne sache vraiment où va le mener l’expérimentation, guidé par l’intuition. Ce qui compte, c’est la matière première.

C’est d’ailleurs là que la chose est fascinante : De ce qui fut çà et là un journal oublié, un bout de quelque chose, Romain lui, façonne, donne une seconde vie : Nous sommes quasi dans une démarche de développement durable !

Même certaines des œuvres déjà créées permettent parfois à nouveau de produire quelque chose de différent.

À la fin, des œuvres uniques.

Romain n’a pas peur de la page blanche : Car jamais il ne commence du néant. Sa démarche lui permet de toujours avoir matière à faire, toujours avoir une base de travail pour construire, créé.

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Les œuvres se succèdent relativement vite pour l’artiste : Le travail est traité dans l’instant, vif. La radio allumée, les journaux autour de lui et le travail de composition peut commencer.

Collage, peinture, dessin en ligne continue, infographie, il y en a pour tous les goûts !

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L’interview

(Retranscription de l’interview audio)

Fragil : Depuis quand pratiques-tu les arts-plastiques ?

Romain le Badezet : J’ai commencé une formation artistique au lycée, avec une formation littéraire et artistique. Mais je m’éclatais déjà au collège dans les matières artistiques !

Ensuite, passage aux Beaux Arts de Rennes, faculté d’art plastique et master en recherche. Donc 5 ans d’études en art plastique pour un peut comprendre ce qui m’animait, mettre des mots sur ce que je fais, tirer des clefs et aller plus loin.

Fragil : Le fil conducteur de tes études a donc toujours été l’art.

Romain le Badezet : Oui, je savais que j’allais là en fait. Aucun doute. Grâce à mon parcours, j’ai eu des amis qui bossaient dans d’autres domaines, et ça m’a permis aussi de me nourrir, mais aussi de conforter mon intérêt pour les arts-plastiques.

Fragil : Un enseignant en particulier t’a inspiré ?

Romain le Badezet : Beaucoup même. Il y a eu de très bons enseignants à l’université de Rennes 2.

Fragil : Comment cela se passe quand tu es dans une phase créative ? Une journée Lambda ?

Romain le Badezet : Ça commence souvent par : mettre la radio, écouter l’actualité, la musique. Je ne pars jamais de rien. Ensuite, je regarde dans mon stock, je regarde, dispose, j’essaie peu à peu de trouver une organisation qui se rapproche peu à peu le plus de ma vision des choses, pour m’extraire peu à peu de celle qui était induite dans les médias. Je découpe ou recouvre de peinture la pub, je déconstruis l’information. Je garde les éléments qui me plaisent, puis je reconstruis avec. Je prends même les fragments d’anciens dessins !

J’essaie de trouver un point de rencontre entre ce que j’ai et ce que je cherche !

Fragil : Jamais de « page blanche ? »

Romain le Badezet : Je pars toujours de la matière, donc non. Je suis dans une pratique expérimentale : Comme à la base je n’ai ni croquis ni dessin, je ne me retrouve jamais dos au mur.

Parfois je laisse dormir une œuvre et j’y reviens le lendemain où je re-dispose, redécolle. Je prends mon temps, même si ma pratique est plutôt spontanée !

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Fragil : Comment as-tu été amené à travailler avec l’association d’écriture l’Annexe, dans le cadre de Partout la poésie ?

Romain le Badezet : Quand je suis arrivé il y a deux ans et demi à Nantes, je me suis pas mal investi dans le quartier du Clos Toreau, là où sont les locaux de l’association, « L’Annexe », à la Maison des Confluences. Avec des amis, on a mis en place différents projets culturels et artistiques dans le quartier. J’ai peu à peu rencontré les différents acteurs du quartier et c’est là que je suis arrivé à faire la première affiche de Partout la Poésie l’an dernier. Puis j’ai re-signé cette année pour l’édition 2019. Ensuite, on a pensé presque naturellement à greffer une exposition de mon travail pour apporter de la Poésie par le visuel sur l’événement.

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Fragil : Si tu devais décrire l’ensemble de ton travail en un mot ?

Romain le Badezet : Plutôt en deux-trois.

Je dirais « Bricolage » car j’utilise tout ce que j’ai à portée de main. J’utilise des choses qui existent déjà et je cherche un moyen de les faire tenir ensemble.

Je dirais aussi « arrangement » car ces matériaux empruntés à la vie quotidienne et aux médias, j’essaie de les arranger pour proposer quelque chose de plus poétique.

Le mot bricolage est peut-être un peu cru, péjoratif, mais peut mettre en avant la spontanéité de mon travail et une certaine défiance vis-à-vis de la maitrise technique.

(Pause)
« Réorganiser » je dirais aussi !

Fragil : En quelques mots, un trailer de tes projets/actualités futurs ?

Romain le Badezet : Je viens de trouver une place dans un atelier partagé à Nantes ! Après avoir exposé mes derniers travaux je vais donc profiter de ce nouvel espace pour m’enrichir de ces nouvelles rencontres et continuer à développer mes recherches… en grands formats !

Lecteur, écrivain amateur… J’aime les mots, les écrire et les lire… Votre serviteur, je vous écrirai volontiers sur des sujets culturels, de société et de littérature ! Bon après, si vraiment y’a besoin, je sais très bien faire le café et les omelettes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017