28 octobre 2019

Formation autour des médias et du cyber-harcèlement avec deux volontaires de l’AFEV

Pendant deux jours Fragil a accueilli deux volontaires en service civique de l'AFEV pour parler réseaux sociaux et cyber-harcèlement. Retour sur les ateliers proposés et le contenu sélectionné.

Formation autour des médias et du cyber-harcèlement avec deux volontaires de l’AFEV

28 Oct 2019

Pendant deux jours Fragil a accueilli deux volontaires en service civique de l'AFEV pour parler réseaux sociaux et cyber-harcèlement. Retour sur les ateliers proposés et le contenu sélectionné.

Lénaïg et Anthinéa sont deux volontaires en service civique au sein de l’association AFEV de Nantes. Leurs missions de huit mois se concentrent sur l’éducation aux médias auprès des élèves de CM1 CM2 du quartier Bellevue. Leurs ateliers ne commençant qu’au mois de novembre, elles ont sollicité notre association afin de découvrir du contenu mais aussi certaines méthodes d’éducation populaire adaptées à un public jeune.

Des thématiques actuelles

Les deux jours  sont abordés de manière thématique, le premier étant consacré aux réseaux sociaux et à la culture web tandis que le second est consacré au cyber-harcèlement. Ces sujets intéressent particulièrement les deux volontaires qui souhaitent réaliser des ateliers en direction des plus jeunes.

Pour la première journée de formation, Anthinéa et Lénaïg souhaitaient en apprendre plus sur le fonctionnement des réseaux sociaux. Nous avons donc évoqués ensemble le système financier des réseaux sociaux, mais aussi les habitudes numériques des adolescentes et adolescents. Ensemble nous avons également débattu et discuté de la « culture web » en reprenant quelques termes de base tels qu’un serveur web, les métadonnées ou un thread Twitter.

Ci dessous la vidéo diffusée lors de l’atelier sur le système économique des réseaux sociaux :

 

Parmi les ateliers les plus attendus des participantes:  la mise en place d’ateliers adaptés pour parler de cyber-harcèlement avec des jeunes. Afin d’établir une définition commune, nous avons procédé à un atelier participatif qu’on nomme « autour du mot ». Sur un tableau blanc ou une grande feuille blanche, chacune des participantes doit écrire plusieurs mots différents autour du mot CYBER HARCÈLEMENT, puis souligner celui qu’elle préfère et barrer celui qu’elle aime le moins.

Autour du mot cyber-harcèlement

Autour du mot harcèlement

 

 

Cet exercice permet de définir ensemble les similitudes et les différences entre les mots harcèlement et cyber-harcèlement. Suite à cet atelier nous enchainons avec un deuxième qui détient le même objectif mais avec une technique différente. À l’aide d’une vingtaine de mots préalablement écris sur des post-it, les participantes viennent les coller sous le mot harcèlement ou sous le mot cyber-harcèlement ou bien entre les deux. Ce deuxième atelier participatif met une nouvelle fois en évidence les différences et similitudes que le groupe accorde aux termes du jour.

 

Atelier pour définir les mots cyber-harcèlement et harcèlement

Découverte des ateliers d’éducation populaire

Pour ces deux jours de formation, Lénaïg et Anthinéa souhaitaient en savoir plus sur le fonctionnement des réseaux sociaux et le cyber-harcèlement. Elle sont aussi venus dans nos locaux afin de découvrir et mettre en place par la suite des ateliers adaptés à un public jeune et peu averti à ces sujets. Lors des ateliers nous avons donc pris le temps de discuter du contenu mais aussi de la manière dont l’atelier était mené ainsi que les outils choisis pour y parvenir.

Nous avons donc expérimenter ensemble divers ateliers d‘éducation populaire, c ‘est à dire créées par tous et pour tous, dont le but étant l’échange de savoirs. Pendant ces deux journées, les deux stagiaires ont donc découvert ou re-découvert des ateliers participatifs, tel que : un temps d’accueil pour apprendre à mieux se connaitre,  le jeu « autour du mot », un quiz, le débat mouvant ou encore le décryptage de vidéos. Ces différents ateliers ont pour objectif de faire participer les stagiaires et de les encourager à réfléchir et donner leurs avis sur les sujets traités.

Le débat mouvant est souvent ré-utilisé grâce à sa simplicité d’organisation et la grande implication des participant.e.s qui en découle. L’animateur ou l’animatrice de cet atelier va énoncer à haute voix une phrase préalablement choisie et volontairement ambiguë. Puis les stagiaires doivent se déplacer dans la pièce et se positionner du côté « je suis d’accord avec cette phrase » ou inversement du côté « je ne suis pas d’accord« . Lorsque les phrases énoncées suscite un débat, l’échange qui suit devient riche et permet de développer la pensée de chacun sur le thème choisi.

Pour cette formation nous avons proposés des phrases tels que :

LES RÉSEAUX SOCIAUX SONT TOUS CRÉÉS POUR NOUS RENDRE ACCRO

JE PEUX METTRE LE CONTENU QUE JE VEUX SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

ÊTRE CRÉATEUR OU CRÉATRICE DE CONTENU EST UN MÉTIER

 

Pour plus de précisions sur ces deux jours de formation, voici les deux diaporamas présentés :

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017