8 janvier 2019

Fragil intervient 3 jours au lycée Nature de la Roche-sur-Yon

Fragil s’est rendu au lycée Nature de la Roche sur Yon en décembre dernier pour aller à la rencontre d’une classe de 1ère. Pendant trois jours nous avons proposés divers ateliers sur le journalisme, les réseaux sociaux ou encore les Fake News. Nous avons également aidé les lycéens et lycéennes à créer leur propre média sur instagram.

Fragil intervient 3 jours au lycée Nature de la Roche-sur-Yon

08 Jan 2019

Fragil s’est rendu au lycée Nature de la Roche sur Yon en décembre dernier pour aller à la rencontre d’une classe de 1ère. Pendant trois jours nous avons proposés divers ateliers sur le journalisme, les réseaux sociaux ou encore les Fake News. Nous avons également aidé les lycéens et lycéennes à créer leur propre média sur instagram.

 

Jour 1 – L’information, les Fake News et les réseaux sociaux

 

Pour commencer cette première journée nous proposons aux élèves de se présenter chacun à son tour en précisant son prénom, son humeur du matin ainsi que la dernière information qui l’ a marqué.

S’en suit un “débat mouvant” pour introduire le sujet du journalisme. Après l’énonciation d’une phrase que nous avons préalablement préparé, chaque élève doit se placer soit du côté “Je suis d’accord” ou de l’autre “non je ne suis pas d’accord”. Si beaucoup hésitent dans un premier temps, chaque groupe arrive finalement à se former et à réunir des arguments qui sont par la suite débattus. Exemples de phrases proposées au débat: Le journalisme est un métier, Un média indépendant est un média gratuit, Les journalistes ne donnent pas leur(s) opinion(s).

 

Pour continuer dans la thématique du journalisme nous revenons sur  les définitions de ce qu’est le journalisme. Les lycéennes et lycéens se montrent particulièrement intéressés et pertinents dans leurs réponses. Nous abordons également les missions du journaliste ainsi que le déroulement de la fabrication d’une information.

La classe de 1ère STAV du lycée Nature.

 

Pour achever cette première thématique nous proposons de passer au jeu d’écriture que nous avons créé. Ce jeu a pour objectif de faire écrire à chaque participant.e un court article après avoir observé une action qui s ‘est déroulée sous leurs yeux. Les élèves sont amenés à se glisser dans la peau d’un journaliste et à poser des questions. Ce dernier point reste cependant absent dans la réflexion des participant.e.s, ce que nous leur faisons observer à la fin de l’exercice.

 

Deuxième thématique de la journée: les Fake News. Nous abordons ce nouveau sujet avec le jeu “autour du mot”. Au tableau le mot Fake News est écrit, chaque élève doit écrire tout autour un mot en rapport avec le sujet. Une fois tout le monde passé, chacun.e doit souligner le mot qu’il ou elle préfère et barrer celui qu’il ou elle trouve le moins pertinent.

Jeu autour des Fake News.

Nous terminons la matinée en évoquant la fabrication des Fake News, comment sont-elle créées, dans quesl buts et quels sont le différents types que l’on retrouve dans les médias.

Comme chaque après midi pendant les trois jours d’interventions, la seconde partie de la journée est entièrement consacrée à la création d’un média sur Instagram.

Pour cette première journée nous commençons par discuter avec les élèves de leurs utilisations du réseau social, de leurs pratiques quotidiennes. Nous évoquons par la suite l’aspect journalistique du réseau. À l’image du journal Le Monde, nous décidons de leur proposer la création d’un compte Instagram journalistique, dont la classe composerait la rédaction.

Après avoir établi avec eux la ligne éditoriale du compte, culture urbaine culture rurale, les élèves sont amenés à brainstormer autour d’un nom de compte ainsi que de réfléchir à l’organisation de la rédaction. Après quelques minutes le nom du médias est trouvé, ce sera RUculture!

Jour 2 – La culture web

 

Nous débutons cette deuxième journée par un nouveau temps d’accueil. Chacun se présente à nouveau rapidement et nous précise sa dernière interaction avec un réseau social. Un avant goût des sujets traités aujourd’hui. Pour la première activité du jour nous proposons à tous les élèves de la classe une initiation au HTML.

Si peu d’entre eux avait déjà tenté de créer une page web, une majorité avait une bonne idée de ce qu’est le HTML. Dans cet atelier les élèves sont seuls ou par groupe de deux devant un ordinateur, nous leur proposons de créer la base d’une page web, en expliquant l’existence des balises ainsi que le processus pour créer cette page et l’enrichir d’une image ou encore d’un lien hypertexte.

Elaboration d’une page HTML.

 

Par la suite, un quiz est proposé aux élèves sur la thématique du numérique. On y trouve par exemple des réponses concernant un serveur web, le trajet d’un image publiée sur Snapchat ou encore l’existence des métadonnées.

Après une courte pause nous abordons un jeu récemment élaboré par nos soins, un atelier “cookie”. Pas de recette de cuisine au programme mais bien un jeu pour comprendre la fonction d’un cookie sur internet et la présence des cookies « tiers ». Pour un premier test grandeur nature le jeu se révèle pertinent et compréhensible par notre public du jour.

Jeu des cookies

 

Pour cette deuxième après midi nous poursuivons la création du média sur Instagram. La rédaction se forme et les élèves décident de créer des thématiques dans lesquelles leurs furturs articles s’inscriront. Quatre thématiques sortent du lot: les traditions, les modes de vies, les pratiques culturelles et les stéréotypes/clichés. De même, les élèves ont établi une charte des choses à ne pas faire et des choses à respecter au sein de leur rédaction.

Après ce premier temps, nous passons à l’action. Quelques conseils concernant la prise d’une photo et l’importance de l’angle, les journalistes en herbe sont prêts à partir en reportage !

Ci dessous un des reportages publiés par les élèves sur le compte Ruculture.

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Aujourd’hui, le jeudi 13 décembre 2018, une interview a été réalisée auprès de quelques membres de l’ établissement scolaire du Lycée Nature à la Roche-sur-Yon. Tout ceci dans le but de savoir les modes de transport des jeunes et des adultes du trajets de leur domicile au Lycée. Nous avons interrogé la classe des terminales scientifiques et nous pouvons alors constater que huit élèves sur douze sont en internat et viennent pratiquement tous en bus. Nous avons aussi interroger trois élèves de premières scientifiques : L une prend la voiture avec ses parents, une autre élève utilise deux modes de transports, la voiture puis le covoiturage. La dernière élève utilise la voiture. Toutes les trois sont internes. On observe une grande majoritée des élèves qui utilise la voiture et les transports en commun pour venir au Lycée. -1/4 : Classe de terminale scientifique -2/4 : Trois élèves de première scientifique -3/4 : Vue du parking du Lycée Nature -4/4 : Arrêt de bus devant le Lycée #lycéenature #Rochesuryon #transport Eloïse Mathilde Tanguy Mathéo

Une publication partagée par RUculture (@ruculture) le

 

 

Lors du bilan de la journée les élèves ont manifesté leur intérêt pour la création de contenu sur Instagram mais également la limite d’une organisation parfois trop complexe avec une groupe de travail de sept personnes qui s’est révélé être moins efficace que les groupes plus réduits.

Jour 3 – Détectives du numérique

 

En cette dernière journée le temps d’accueil est toujours d’actualité. Les élèves et nous mêmes sommes invités à énoncer notre marque et modèle de smartphone en précisant comment nous l’avons choisi.

 

Pour cette dernière journée nous entamons la matinée avec un jeu créé par les salariés de Fragil, nommé détective numérique. D’une durée d’une heure trente, cet atelier consiste à se mettre dans la peau d’enquêteur du numérique pour retrouver deux personnes uniquement d’après leurs photos publiées sur Instagram et les données recueillies par le réseau social.

Jeu du détective numérique.

Cet exercice permet aux participant.e.s de se rendre compte de l’existence des métadonnées et de leur potentielle utilisation par tout individu.

 

Nous poursuivons la matinée par un atelier sur l’empreinte numérique. Pour aborder ce sujet nous nous servons d’une publication sur Instagram, les élèves listent toutes les données apportées par une publication d’apparence banale et anodine. L’atelier se termine en reprenant chaque définition de l’identité numérique/ l’empreinte numérique/ l’e-réputation.

Atelier sur l’empreinte numérique.

 

Enfin la matinée se termine par un dernier atelier, un “boule de neige” où les élèves sont amenés à travailler par deux, puis quatre, puis huit pour finir à quinze ou seize sur la question: comment maîtriser mon identité numérique, mon empreinte numérique et ma e-réputation ? Les deux équipes finales écrivent au tableau leurs réponses et l‘explique à l’autre groupe.

 

Afin d’aborder d’autres aspects du média RUculture sur Instagram, nous proposons pour cette dernière  après midi les stories et la biographie du compte.

Après le bilan de la veille, les groupes se font automatiquement par deux ou trois élèves. Chaque groupe décide de la thématique dont il veut traiter à travers les stories qui seront publiées sur le compte Instagram. Les stories peuvent être constituées de photos, de texte, de vidéos ou encore d’interviews. Elle seront mises “à la une”, c’est à dire publiées de façon permanente sur le compte RUculture.

Après plus d’une heure de reportage au sein de lycée, les groupes reviennent et échangent autour de leurs stories. Les élèves décident également de créer une story  “rédaction” avec une photo de leur classe et une photo de la charte créée la veille.

Enfin deux élèves ont élaboré le logo du média et la biographie qui permet de comprendre immédiatement le contenu du compte.

 

 

À l’heure du bilan, les élèves et nous mêmes sommes particulièrement satisfaits de ces trois jours passés ensemble. Après avoir rempli une feuille avec les points positifs et négatifs, il s’avère que beaucoup ont apprécié les ateliers dédiés à Instagram et que le manque de temps et d’approfondissement de certain(s) sujet(s) se sont fait ressentir par les élèves.

La rédaction du média RUculture.

 

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017