8 octobre 2024

François-Xavier, un Nantais qui aime sa ville

Nantais depuis son enfance, François-Xavier a pu arpenter le quartier du Bouffay où sa mère tenait le bar du Triskell devenu le Hopopop Café. Entré chez Fragil il y a 7 ans, il a pris la tête de la rédaction depuis l’année dernière. Le quarantenaire, installé à Carquefou, se dit très attaché à Nantes où il travaille et y fait une majorité de ses activités. Passé par Paris puis Rennes, François-Xavier apprécie la dualité de la ville : entre douceur de vivre et foisonnement culturel.

François-Xavier, un Nantais qui aime sa ville

08 Oct 2024

Nantais depuis son enfance, François-Xavier a pu arpenter le quartier du Bouffay où sa mère tenait le bar du Triskell devenu le Hopopop Café. Entré chez Fragil il y a 7 ans, il a pris la tête de la rédaction depuis l’année dernière. Le quarantenaire, installé à Carquefou, se dit très attaché à Nantes où il travaille et y fait une majorité de ses activités. Passé par Paris puis Rennes, François-Xavier apprécie la dualité de la ville : entre douceur de vivre et foisonnement culturel.

D’abord passé par le webmarketing et le e-commerce, François-Xavier a profité d’un licenciement économique pour se reconvertir. Occupant ses journées à créer des jeux de société, il s’interroge sur l’utilité de ses créations. Marqué par la captation et l’utilisation des données personnelles par les entreprises qu’il a pu observer lors de ses 1ers emplois, il souhaite se tourner vers un métier dirigé vers l’intérêt général. C’est ainsi, qu’étant habitué au contenu rédactionnel et après un bref passage dans une agence de communication spécialisée dans la 3D, qu’il rencontre les équipes de Fragil. D’abord bénévole, il est ensuite embauché dans l’association et a d’abord la charge d’ateliers d’éducation aux médias avant de devenir rédacteur en chef.

Après avoir évoqué son parcours professionnel, plutôt original pour un journaliste, la discussion se tourne plutôt vers la vie nantaise et la culture. Fan de musique rock, il apprécie la place qu’occupe la culture et la revendication à Nantes. Lorsqu’on lui demande un slogan pour décrire Nantes, François-Xavier choisit « Nantes la militante » pour refléter le caractère engagé de la ville. Il note le contraste entre le passé bourgeois et colonial de la ville et les différentes initiatives que les Nantais·es proposent aujourd’hui (lieux auto gérés, radio alternatives, expositions etc.).

Amateur des cafés concerts comme le Lune Froide, le Café du Cinéma ou le Chien Stupide, il apprécie aller au Ferrailleur, lieu emblématique, même si cela reste occasionnel. Attaché à cette effervescence culturelle, il observe, un peu nostalgique, les quartiers de Nantes changer et peu à peu se recentrer sur l’Île de Nantes. Il précise notamment l’évolution du quartier du Bouffay peut-être un peu moins populaire et moins convivial qu’à une époque.

Ces changements ne l’empêchent pas de garder un regard positif sur la ville. En premier lieu, pour ses transports en commun. La ville, pionnière dans la mise en place du tramway, offre pour lui une solution de déplacement « concrète » et permet d’observer son environnement tout en se déplaçant. En opposition au métro parisien, qu’on prendrait un peu comme un tunnel sans se rendre compte du temps qui passe ou du chemin que nous parcourons. Le lien, aussi, entre la ville et l’eau. La Venise de l’Ouest ne détourne pas son surnom tant elle a gardé une proximité avec la mer, son ancienne activité portuaire et la place qu’elle laisse à la Loire.

Enfin, comme ultime image positive de la ville, la période préférée de François-Xavier à Nantes est le début du printemps, où la douceur de vivre prend le pas sur l’hiver et permet de flâner en terrasse et de se balader sur les voies vertes des bords de l’Erdre.

Berrichonne d'origine ayant pas mal vadrouillé, Émeline a emménagé à Nantes il y a deux ans pour des raisons professionnelles. Sa curiosité et son envie de découvrir Nantes autrement l'ont fait rejoindre l'équipe des rédacteurices bénévoles de Fragil pour pour cette nouvelle saison.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017