LadyBug nous raconte la genèse de Golden Age et comment la maison, achetée par un ancien client à elle, s’est transformée en exposition collective. Il était déjà prévu qu’elle soit rénovée en résidence pour personnes âgées d’ici février 2021. Mais avant cela, il lui propose d’utiliser l’endroit comme atelier pour qu’elle s’entraîne. Seulement, la maison est bien trop grande pour sa pratique individuelle alors elle décide de se lancer dans le projet de résidence Golden Age.
Au départ, seul l’étage devait être transformé par les artistes, officiellement au nombre de 10, une pièce attribuée au travail de chacun.e. Un crowdfunding est lancé pour que cette résidence artistique voit le jour avec le soutien de plusieurs partenaires. Au fur et à mesure que la résidence fait parler d’elle, d’autres artistes souhaitent se joindre à l’exposition. C’est alors que le rez-de-chaussée est lui aussi découpé (zoning) pour que d’autres personnes ajoutent leur marque, bénévolement. Chaque pièce d’art est inspirée du thème choisi par LadyBug : GOLDEN AGE. En effet, son rapport à l’âge fait écho au futur de la maison tout en optant pour un aspect très positif. La période de l’âge d’or correspond à l’époque mythologique où l’abondance, l’amour et la paix régnaient sur la planète bleue.
Pour décrire et s’approprier ce thème, 28 artistes au total ont répondu présent.e.s.
Entretien
Avant d’être LadyBug, elle était graphiste exécutante pendant 10 ans, c’est-à-dire sans l’aspect créatif du métier. A 27 ans, elle commence à dessiner pour elle, comme un moyen d’expression de ses émotions et de ce qu’elle traverse personnellement. C’est lorsqu’elle a découvert le street art qu’un écho s’est produit en elle, “Je veux faire ça !”. L’aspect premier de la démarche lui a paru demander trop d’assurance et c’est de cette façon, à partir de 2016, qu’elle a développé sa technique au pochoir. Des pochoirs remplis de petits trous permettant de faire apparaître toutes les formes possibles sans être en contact direct avec la surface, permettant un travail plus maîtrisé de l’aspect final ou du moins, qui lui ressemble.
« La rue est une vitrine »
Finalement LadyBug se rend compte que “la rue est une vitrine”. En effet, l’art est exposé à la vue de tou.te.s, son accès y est totalement libre et d’une certaine manière, c’est un outil de visibilité très puissant. Ainsi, son travail est devenu de plus en plus remarqué, s’en est suivi des expositions, puis LadyBug a commencé à vendre ses œuvres. Sur le chemin, Golden Age.
« Un petit point, deux petits points, trois petits points… Ma vision de la vie est idéaliste et je vous dessine ce que je vois ! »
Spécialisée dans les portraits, plutôt sur fond sombre car elle aime faire ressortir la peau noir grâce aux jeux de lumière, ainsi qu’à sa technique du pointillisme avec les pochoirs. Le rendu tout en nuance est très poétique et sa profondeur apaisante. Tant à regarder qu’à créer ! De plus en plus, son art est un travail de réappropriation du corps, une perpétuelle introspection. A Golden Age, sa pièce représente des cubes où elle se retrouve, selon les interprétations de chacun.e, coincée, piégée ou essayant d’y entrer. Cela peut représenter les étiquettes et les cases dans lesquelles on tente de se conformer. Par ces travaux d’autoportraits, les questions de l’acceptation et de l’amour de soi sont omniprésentes, d’autant plus en lien avec le thème de l’exposition qui rejoint l’épanouissement personnel et collectif.
Entre le moment de la finalisation de l’exposition et la rénovation, le public a pu venir admirer les œuvres pendant deux semaines. En dehors de ce temps (très court) d’ouverture, la maison a servi de lieu de tournage pour les danseur.euse.s nantais.e.s des Rookies et LadyBug a publié un livre sur le projet.
Dans le cadre de ses projets, elle a eu l’opportunité de revisiter un terrain de basket (quartier Boissière à Nantes, cf photo) à l’image de son art et ce sera bientôt le tour d’une piste d’athlétisme. En parallèle, des projets street art qui pourraient voir le jour dans des écoles.
“Méditatif.”
“Si je devais résumer mon art en un mot ce serait “méditatif” ». La découpe des pochoirs, la répétition des gestes pour créer les pointillés, le processus l’apaise et la plonge dans un calme pouvant s’apparenter à la méditation.
Merci beaucoup LadyBug !
Pour suivre son travail, c’est par ici :
Facebook : LadyBug Nantes
Instagram : @ladybugnantes
→ la visite virtuelle de Golden Age faite par Tanala et LadyBug