Avec une gestion quotidienne partagée entre rédaction, administration et diffusion du magazine dans les bars et lieux culturels, Grabuge repose sur l’engagement constant de ses deux fondateurs, Pierre-François Caillaud et Julien Galen. Son modèle associatif fonctionne grâce à une équipe de vingt bénévoles, deux salariés et quelques stagiaires. « Pour l’instant, on fait ce qu’on fait depuis le début, c’est-à-dire tenir. On a malheureusement l’habitude d’évoluer dans une certaine précarité, mais ça fait huit ans que ça dure et on veut que l’aventure se poursuive », confie le rédacteur en chef du magazine.
Mais l’équilibre financier de Grabuge reste fragile. « Nous ne sommes pas subventionnés, à l’exception d’une aide minime de la mairie pour notre loyer. Nos revenus proviennent exclusivement de la publicité », ajoute-t-il.
Un avenir fragilisé face à la baisse des investissements publicitaires
Déjà confronté à une économie précaire, Grabuge doit aujourd’hui faire face à un contexte financier encore plus incertain. « Cela fait huit ans que Grabuge existe. Nos principales difficultés ne relèvent pas tant d’une situation de crise financière immédiate, mais plutôt d’une incapacité à nous développer davantage », explique Julien Galen.

©Pauline Guillet / Pierre-François Caillaud et Julien Galen à la rédaction de Grabuge
Cette situation se traduit par une baisse des demandes de publicité de leurs partenaires. « Pour nos parutions de mars, nous avons deux fois moins de réservations que d’habitude. Concernant le numéro que nous avons sortir en ce début d’années, la baisse a été de 20 à 30 % par rapport à l’année précédente ». Cette diminution s’explique principalement par la baisse des subventions régionales, qui a réduit le budget des institutions culturelles achetant habituellement des encarts publicitaires dans Grabuge.
Une difficulté persistante à se développer
Malgré ces incertitudes, l’équipe de Grabuge reste déterminée à poursuivre son activité. « On aimerait développer de nouveaux projets, mais c’est encore un peu tôt pour en parler. On est sous l’eau en termes de charge de travail », avoue Pierre-François. Un exemple frappant est la refonte du site internet, attendue depuis plusieurs années mais sans budget suffisant pour être réalisée.
Le magazine tient donc grâce à un système D bien rodé et une grande capacité d’adaptation. « Nous sommes habitués à cette précarité, mais nous avons toujours trouvé des solutions. Grabuge existe depuis huit ans et a toujours fonctionné avec un système D », conclut Julien.
En ce début d’année 2025, Grabuge poursuit sa mission avec passion tout en restant vigilant face aux évolutions économiques susceptibles d’influencer son avenir. Son fondateur l’affirme : « Notre objectif commun est de continuer à faire ce qu’on fait, on s’amuse beaucoup à le faire avec toute l’équipe et nos bénévoles ».