Accrédités pour couvrir le festival, nous nous apprêtions (Anaïk Viollin, photographe, et moi) à vivre notre premier Hellfest. Et autant ne pas vous mentir, le métal, ce n’est pas notre monde. Au risque de vous effrayer, nous venons de planètes différentes, du rock pour elle et du reggae (?!?) pour moi.
Mais nous avions envie d’aller vivre ces trois jours pour expérimenter, ressentir, vivre et comprendre. Sans oublier que nous avions également envie de vous transmettre cette expérience unique.
Conclusion : c’était grandiose, fantastique, incroyable et inoubliable !
Les 13 lois
1) Pour se garer, tu galèreras
Dès notre arrivée à Clisson vers 19h le vendredi soir, malgré nos précédents passages sur d’autres festivals, nous avons été accueillis par un spectacle incroyable : des centaines de véhicules alignés sur le bord de la 4 voies, d’autres garées sur des embranchements et des ronds-points, des tentes plantées sur la moindre petite parcelle d’herbe… Clisson, ville d’environ 6000 habitants pendant l’année, accueille, le temps d’un week-end, plus de 160 000 festivaliers. De quoi créer un sacré bordel en terme de logistique… Après plus d’une demi-heure à tourner pour trouver une place, nous nous sommes finalement garés non loin de l’entrée du site, un sacré coup de chance !
2) La décoration et l’organisation tu admireras
Après avoir marché pendant une dizaine de minutes, nous avons atteint le site. Etant accrédités, nous y sommes entrés par l’accès VIP. Une fois de plus, nous ne nous attendions pas à être reçus de la sorte. Quelle mise en scène ! Une petite piscine surmontée d’un énorme crâne noir, une fontaine gigantesque et un bar magnifiquement décoré. Et ce n’était que l’espace VIP.
[aesop_image imgwidth= »30% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/06/05.jpg » credit= »Anaïk Viollin » align= »center » lightbox= »on » caption= »Le mur d’eau » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
Une fois entrés sur le site, nous avons longtemps admiré la décoration et l’organisation. Tout est admirablement bien géré pour que les festivaliers vivent la meilleure expérience possible. Les six scènes sont réparties aux quatre coins de ce petit village, deux murs d’eau avec le logo hellfest écrit en goutte permettaient de se rafraîchir, des bars et des toilettes jalonnaient le parcours, une grande roue permettait de survoler le site, des poubelles au design très Hellfest étaient trouvables quelque soit le chemin emprunté…
Et il faisait encore jour. Car de nuit, tout s’embrase pour plonger tous les festivaliers dans une ambiance magiquement diabolique.
©Anaïk Viollin
3) Du Hip Hop, du Bowie et de la country aussi tu écouteras
Après la découverte du site, nous nous sommes dirigés vers la Warzone où se produisait Svinkels. Du rap ! Nous poursuivons notre chemin vers la Mainstage de laquelle des airs de country nous parviennent. De la country ? Quelques minutes plus tard, c’est « Heroes » de Bowie qui retentit dans tout le site. Qui plus est, dans la bouche de Johnny Depp, accompagné par Alice Cooper et Joe Perry (Aerosmith), les Hollywood Vampires.
Hé oui, à notre grande surprise, il n’y a pas que du métal au Hellfest !
©Anaïk Viollin
4) Tes bouchons d’oreille, tu chériras
Très rapidement, nous nous sommes mis en quête de trouver des bouchons d’oreille. Et dès que nous les avons récupérés, ils sont vite devenus nos meilleurs amis. Effectivement, au Hellfest, quasiment tout le monde porte des bouchons.
Ce qui, en néophyte, m’amène à m’interroger : n’est-ce pas dommage d’écouter la musique que l’on aime en étant quasiment obligés de se protéger les tympans ?
5) Un carnaval de déguisements tu croiseras
Le Hellfest, c’est un moment et un endroit où on se lâche, une sorte de carnaval où tout est permis ! Notamment en terme d’habillement, mais également de coiffure et de maquillage.
Il y a ceux qui se déguisent en poussin, en fée, en policier, en prêtre, en viking et j’en passe, et le costume traditionnel, le plus répandu, c’est d’être habillé en noir en arborant fièrement le t-shirt à l’effigie de son groupe préféré. A ce petit jeu, Metallica est devant les autres, mais loin derrière le merchandising du Hellfest, décliné en t-shirt, sweat-shirt, casquette, slip…, qui habille une grande majorité des festivaliers.
©Anaïk Viollin
6) Un marathon tu marcheras
Dans ce village éphémère, on marche beaucoup ! Mais vraiment beaucoup ! Pour rallier les différentes scènes, pour se ravitailler, pour se balader… Le site est tellement vaste que chaque changement de scène oblige à parcourir plusieurs centaines de mètres. Ce qui fait qu’au bout de la journée, nos pieds se rappellent à notre bon souvenir.
7) Ton cashless tu rempliras, et l’alcool tu consommeras (avec modération ou pas)
Peu après notre arrivée sur le site, s’est posé le problème du cashless que nous devions approvisionner si nous voulions consommer. Et bien évidemment, nous voulions consommer. Il fallait donc s’approcher d’une borne cashless et, après avoir réussi à se connecter sur l’appli Hellfest, il fallait réussir à créditer son compte. Autour des bornes, de nombreux festivaliers râlaient contre ce nouveau mode de paiement qui, d’après eux, prenait trop de temps. Mais patience et longueur de temps font plus que force ni que rage : nous avons donc crédité notre compte et commandé les fameux pichets du Hellfest. Oui, parce qu’au Hellfest, on ne boit pas des verres de bière mais des pichets de bière… Et, même si la modération se doit d’être de la partie, je me dois d’avouer qu’une bière bien fraiche sous le soleil était plus que bienvenue.
[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/06/08.jpg » credit= »Anaïk Viollin » align= »center » lightbox= »on » caption= »Le Hellfood » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
Cerise sur le gâteau, les dessoiffeurs, jeunes hommes armés d’un fût de bière en sac de dos, se promènent tout au long de la journée pour ravitailler les assoiffés.
Sans oublier, le large choix de restauration (de l’indien au libanais en passant par la galette et les crêpes) que le festival propose.
8) Devant les toilettes tu attendras (si tu es une femme)
Effectivement, comme le titre l’indique, c’est un problème plus féminin que masculin au Hellfest. Pour les hommes, de nombreuses pissotières sont régulièrement prévues sur le site. En revanche, pour les femmes, qui ont besoin de toilettes fermées, c’est beaucoup plus compliqué. Les files d’attente étaient tout simplement hallucinantes. Quelque soit l’endroit.
9) Beaucoup de sms tu enverras
C’est la loi quand on se rend à plusieurs dans un festival. On se perd et pour se retrouver, on s’envoie des sms. Cependant, la plupart du temps, ces sms ne partent pas, le réseau étant régulièrement surchargé. Dans ces cas là, il faut une fois de plus s’armer de patience ou errer sur le site en espérant croiser la personne recherchée (ça peut marcher)…
10) Des vrais de vrais Clissonnais tu rencontreras
Sur le chemin du festival, nous avons croisé Madeleine, 82 ans, et son fils Jean-Louis, 58 ans, tous les deux Clissonnais. Heureux de croiser des locaux, nous nous sommes arrêtés devant leur jardin (qui était très beau et sauvage, soit dit en passant). Ils prenaient le soleil en regardant défiler les festivaliers.
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Souriants, ils nous ont révélé qu’ils étaient ravis de voir autant de monde à Clisson, que le bruit les empêchait de dormir mais qu’ils étaient contents parce qu’ils savaient que la jeunesse profitait de la musique.
Après tout ce qu’on a pu entendre sur les riverains clissonnais, ce témoignage nous a vraiment fait plaisir.
11) L’engouement pour cette musique tu comprendras
Malgré mes réticences musicales, je me suis laissé emporter par l’énergie de certains concerts. Soit dit en passant, nous avons assisté à une quinzaine de live. Notre Top 5 :
Satyricon
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Dead cross
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Heilung
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Cro-Mags
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Suffocation
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12) En sécurité tu te sentiras (même si tu es une femme)
Malgré l’agressivité sonore des concerts, l’ambiance sur le site est étonnamment bon enfant. Malgré les litres d’alcool vendus pendant les trois jours, rares sont les débordements à déplorer. Tout ce joli monde se comporte avec altruisme et bienveillance. La majeure partie des festivaliers est joyeuse d’être là, de profiter de cet enchaînement incessant de distorsions et de voix rauques.
A l’heure où certains festivals cessent à cause du nombre de plaintes d’agressions sexuelles, il est intéressant de noter que le public « métalleux » est extrêmement respectueux d’autrui. Les femmes sont en totale sécurité dans et en dehors du site, quelque soit l’heure… Les hommes aussi ! En parallèle, le site du festival reste propre tout au long des trois jours. Un exploit !
13) A ton retour, le silence et le chant des oiseaux tu kifferas
Une fois sorti du site et de Clisson, le retour à la maison s’est fait en silence. Seul le son du moteur chatouillait nos tympans. Et une fois de retour au bercail, quel bonheur d’écouter le silence et le chant des oiseaux. Un plaisir décuplé par ce tonnerre métallique…
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Illustrations par Juliette Blond