Une musique hybride. Un pont entre cultures. Un voyage entre Orient et Occident… A trop évoquer le métissage musical de l’œuvre d’Hindi Zahra, on risque d’aligner les clichés. Et surtout on risque de passer à côté de l’essentiel : la cohérence d’une musique qui, malgré la diversité de ses influences, garde les pieds bien ancrés dans le sol. Hindi Zahra nous présente le monde en musique. Elle ne va pas calquer tel ou tel style. Elle nous offre ses rêves empreints de voyages, les sons qui ont bercé sa jeunesse, la terre marocaine comme base de tous les possibles.
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De Handmade à Homeland, ses deux albums (respectivement Prix Constantin 2010 et Victoire de la musique 2016), Hindi Zahra nous promène dans un tango hypnotique. On s’évade entre soul, jazz, blues, reggae, folk, musique traditionnelle gnaouie, répertoire égyptien ou cap-verdien… On évolue entre anglais, français, berbère, dajira… On se laisse emporter par cette voix soul capable de suspendre le temps et de libérer des forces telluriques insoupçonnées. Et puis on s’oublie. On se dit qu’on n’est finalement moins en train de voyager que bien installé au chaud chez Hindi Zahra. Dans une médina close qui renferme des richesses infinies et qui reste ouverte sur le ciel pour permettre les plus belles échappées.
Nina Simone, Miriam Makeba, Cesaria Evora…
Ces dernières années, Hindi Zahra a musclé son répertoire par des voyages du côté de Cuba, l’Andalousie, la Jordanie, l’Égypte, l’Italie. Une foule d’influences qui viennent se fracasser contre les piliers, le socle de ses premiers amours musicaux : Nina Simone, Miriam Makeba, Cesaria Evora, la soul, la musique brésilienne… Une terre de contrastes façonnée par le ressac d’influences plus ou moins prononcées.
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Sur scène, on identifie rapidement ses influences aux multiples talents qui entourent la chanteuse. On savoure les impros jazz de David Dupuis (trompette, bugle, clavier) les rythmes sud-américains de Ze Luis Nascimento (percussions), l’énergie rock du bassiste Jeff Hallam (compère de Dominique A), la maîtrise tout en puissance des deux guitaristes Benoît Medrykowski et Paul Salvagnac, sans oublier le talentueux Raphaël Seguinier à la batterie.
Hindi Zahra, elle, survole cette concentration de talents aux CV incroyables dans une progression d’intensité régulière. Beauté statuaire, elle finit brûlante et tournoyante en fin de concert. Le public redemande un rappel. C’est alors qu’elle revient tout en douceur, fredonnant une évidence qui sonne fièrement, après deux heures passées sous le signe du métissage en des temps où cette notion est battue en brèche. Une phrase. Sept mots. Une certitude. « Let’s stay together and feel all right ». Message reçu.