Au détour de la place Graslin et de son théâtre, un attroupement se forme ce mardi soir. Un petit chapiteau noir a été installé près de l’entrée du Katorza, mais tous les yeux sont rivés sur cet immense mur de la rue Corneille, devenu incontournable pour les nantais au fil des ans. Une toute nouvelle fresque a remplacé les graffitis et autres compositions anarchiques qui s’y trouvaient depuis une vingtaine d’années.
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« Comme le monde est bien fait… »
L’idée de ce projet est née dans le cadre du festival Teenage Kicks, consacré à l’art urbain. Souvenez-vous, c’était déjà eux qui avaient mené à bien le projet de peindre le Maillé-Brézé, quai de la Fosse à Nantes en 2015 ! Pour la troisième édition de la biennale, Teenage Kicks était à la recherche de murs nantais adéquats pour la pratique de la peinture, c’est-à-dire avec un minimum de relief. L’Outsider, l’un des deux artistes ayant réalisé cette œuvre, nous explique : « Teenage Kicks a fait la démarche d’aller voir le Katorza et comme le monde est bien fait, le Katorza avait comme projet de ravaler sa façade. L’association Plus de couleurs a proposé une dizaine de peintres, et c’est le Katorza qui nous a choisis, Dino Voodoo et moi-même. »
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Les couleurs primaires dominent cette œuvre graphique, inspirée du film Metropolis de Fritz Lang.
Dino Voodoo et l’Outsider pratiquent le graffiti depuis plusieurs dizaines d’années. « C’était assez malin qu’ils aient eu l’idée d’une collaboration entre nous deux. On se connaissait parce que c’est un petit milieu et que tout le monde se connait, mais on n’avait jamais collaboré sur un projet de cette ampleur. Dino est plus habitué au travail de représentations humaines et de personnages et moi plutôt de compositions géométriques et de lettres. » Leur complicité ne fait pas de doute et le résultat est saisissant. Les couleurs primaires dominent cette œuvre graphique, inspirée du film Metropolis de Fritz Lang.
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Dino Voodoo et L’Outsider avaient carte blanche pour la réalisation de cette fresque.
« On est naturellement arrivés au thème de Metropolis parce qu’on est tous les deux très influencés par le style art déco et le graphisme de cette époque-là. Les affiches de ce film nous avaient beaucoup marqués et continuent de marquer le graphisme contemporain aujourd’hui. » Film allemand et muet de science-fiction, Metropolis évoque une société dystopique en l’an 2026. Dino Voodoo et L’Outsider avaient carte blanche pour la réalisation de cette fresque ; ils ont fait le choix de ce film de 1927 en noir et blanc, tel un clin d’œil, pour rappeler que le Katorza a vu le jour en 1920. L’inauguration se termine donc, après un cocktail en extérieur, par la projection du film de Fritz Lang.
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« Pour faire un film, il faut être amoureux »
La précédente fresque était devenue l’un des symboles de la ville de Nantes. Les artistes ont donc fait le choix de conserver la citation emblématique : « Pour faire un film, il faut être amoureux » de Jose Luis Borau. Mais l’Outsider nous rappelle que « c’est un art qui se veut de nature éphémère et je n’ai pas du tout de problème avec ça. » Cette œuvre ne sera peut-être pas pérenne mais ne vous en faites pas, elle restera tout de même suffisamment longtemps pour que vous puissiez l’admirer, la prochaine fois que vous flânerez dans le quartier.
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