• Formation Cartographie numérique
11 juin 2018

Initiation à la cartographie numérique avec des élèves de 4ème

Initiation à la cartographie numérique avec des élèves de 4ème

11 Juin 2018

Dans le cadre d’un travail sur la thématique de la migration et sollicitée par Jamel Merniz, professeur d’histoire-géographie au collège Pierre de Coubertin à Legé, l’association Fragil a animé, le 17 mai 2018, trois ateliers d’initiation à la cartographie numérique à destination de classes de 4ème.

La migration comme support

A l’initiative de Jamel Merniz et Pierre Legrix, respectivement professeurs d’histoire-géographie et de français au collège Pierre de Coubertin à Legé, les élèves de 4ème ont travaillé avec le dessinateur Yassin Latrache autour de trois témoignages de migrants. Après avoir pris connaissance des textes et engagé une discussion autour du dessin de presse avec Yassin Latrache, les élèves ont été invités à réaliser une cartographie numérique et interactive des différents parcours. Cet exercice a permis aux adolescents et adolescentes de prendre en main un nouvel outil numérique, mais surtout de mieux comprendre les distances et les difficultés rencontrées lors de tels voyages.

Par Yassin Latrache

Les ateliers d’initiation à la cartographie numérique

Encadré par FX Josset de Fragil, chaque groupe (composé de 2 à 4 élèves) a travaillé en trois temps pour réaliser sa première cartographie.

Tout d’abord, les participants et participantes devaient lire le témoignage d’une personne ayant quitté son pays pour arriver en France. Lors de cette lecture, les élèves devaient repérer les différentes lieux évoquer et les classer par ordre chronologique réel. Ensuite, pour chaque lieu identifié, les adolescents ont dû rédiger, de manière journalistique, un texte résumant le témoignage en relation avec ce lieu, lui trouver un titre et l’illustrer, soit par un dessin de Yassin Latrache soit par un document recherché sur internet. Cette recherche documentaire a permis d’évoquer le croisement des sources et le rôle de l’image dans la presse. Enfin, les groupes ont pu travailler sur l’outil en ligne StoryMap JS pour mettre en forme le fruit de leur travail.

Chaque atelier de 2h s’est déroulé dans une ambiance studieuse et bon enfant. Un réel plaisir pour les animateurs et les élèves !

Quelques réalisations

La cartographie réalisée par Gaëtane, Océane, Elea et Kassandra de 4ème B :

La cartographie réalisée par Louna, Léonie, Manon et Adèle de 4ème C :

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017