« Lumineux, magnétique, électrique, chromatique, Prisme #7 sera spectral ! », tease le programme de cette 7ᵉ édition du festival Prisme, avec une sélection éclectique de contenus autour de la production argentique, du 4 au 13 décembre.
Une nouvelle forme d’art : l’Expanded cinematic art
Du cinéma, mais pas que. Cette édition de Prisme, organisé par Mire, une association nantaise dédiée au cinéma expérimental, s’inscrit dans ce qu’iels appellent l’Expanded Cinematic Art : un terme désignant un ensemble de pratiques du cinéma expérimental argentique. Ce festival résulte également de quatre années de collaboration avec 5 laboratoires cinématographiques européens (Porto, Rotterdam, Barcelone, Berlin et Riga), dont l’objectif est de partager les résultats des résidences artistiques de ces différents laboratoires, et de proposer une restitution de certaines productions lors des festivals. Pouvoir travailler avec d’autres artistes européens c’est aussi « l’occasion de faire un croisement culturel et de parler de cette espèce d’identité multiple avec plein de croisements artistiques », explique Chloé Beulin, une des organisatrice du projet. « Le but est de créer de nombreuses résidences d’artistes, de développer des outils de projection et de diffusion pour la captation argentique », ajoute t-elle.
Les œuvres présentées ne se limitent pas au cinéma traditionnel, elles incluent du spectacle vivant et des performances. Ainsi, pour Chloé Beullin, le public pourra assister à des projections de films « joués en direct par les cinéastes qui modifient les outils de projection pour créer des œuvres immersives ». Avec de telles performances, la salariée de l’association Mire, espère que ces pratiques, encore assez méconnues, pourront être mises en lumière lors de cette nouvelle édition du festival. De plus cette édition appelle à la diversité avec une sélection de films/performances venues du monde entier allant de classiques du cinéma expérimental aux œuvres plus rarement exposées.
Des lieux inédits
Pour cette édition, le festival a investi de nouveaux espaces. « L’idée du festival, c’est toujours d’être dans des lieux différents pour créer des expériences variées et enrichir la réception des spectateurs, car on souhaite toucher des publics différents », nous dit Chloé.
Par exemple, l’ouverture se tiendra au Salon Mauduit, près des Chantiers Navals. Ce lieu, historiquement connu comme salle de réception de la bourgeoisie nantaise, accueillera pour la première fois, ce soir à 19h, des projections et performances expérimentales. D’autres lieux plus traditionnels hébergeront les différentes projections, comme le Concorde, le Cinéma Jacques Tati, Pol-n, le Cinématographe mais aussi le LU avec qui iels n’avaient jamais collaboré auparavant.
Recommandations coups de cœur
La programmation éclectique du festival peut paraître impressionnante lorsqu’on ne s’y connaît pas. Toutefois, pour vous guider, voici une sélection d’incontournables partagée par Chloé :
Après une longue hésitation, elle nous conseille un documentaire expérimental : Lumière, Clarté, Fulgurance – Augures pour un encadrement non hiérarchique et florissant, qui parle de communautés anarchistes portugaises : « le sujet est passionnant, mais la forme promet aussi d’être incroyable », annonce la programmatrice. À cela, elle ajoute Light Music de Lis Rhodes, « un classique du cinéma expérimental » qui invite le public à traverser le film par les sens et qui sera projeté lors de la soirée d’ouverture (gratuite) ce 4 décembre.
L’avenir de Prisme
La vie culturelle nantaise est bousculée depuis l’annonce de Christelle Morançais, présidente des Pays de la Loire, à propos de réduction budgétaire des subventions dédiées à la culture, au sport, à l’égalité femme-homme et à la vie associative. Cette décision a chamboulé de nombreuses associations et leurs projets dont Mire qui devrait perdre la totalité de ses subventions, suit à un appel de la région, chose qui rendrait cette association démunie concernant l’avenir du festival. « C’est sûr que Prisme, sous la forme qu’il prend cette année, ne pourra pas continuer ainsi », confie Chloé Beullin. De ce fait, celle-ci, espère bien profiter de la 7e édition de ce festival : « On a bien l’intention de se servir de la tribune qu’on a pendant le festival pour parler de ça, mobiliser les gens, les inviter à participer aux manifestations, à en discuter autour d’eux, et à continuer la lutte de manière globale. »
En attendant le vote du budget prévu pour fin 2024, Mire, comme de nombreuses autres structures, appelle à la mobilisation. Prochain RDV, jeudi 5 décembre, 10h30 à la préfecture.