24 janvier 2022

Jazz à la Folle Journée de Nantes, Schubert au saxophone avec le quatuor Ellipsos

Des sons cuivrés, un souffle de modernité, des airs revisités. Avec leurs saxos, ils donnent à la musique classique une énergie jazzy. Cette année encore, ils reviennent à la Folle Journée et ils revisiteront Schubert avec leur énergie communicante.

Jazz à la Folle Journée de Nantes, Schubert au saxophone avec le quatuor Ellipsos

24 Jan 2022

Des sons cuivrés, un souffle de modernité, des airs revisités. Avec leurs saxos, ils donnent à la musique classique une énergie jazzy. Cette année encore, ils reviennent à la Folle Journée et ils revisiteront Schubert avec leur énergie communicante.

Ce sont des purs produits de la musique classique, tous diplômés du Conservatoire de Paris, formation supérieure de musique de chambre. Ils sont imprégnés des grands compositeurs du répertoire classique : Bach, Vivaldi, Rameau mais aussi Mozart, Beethoven, Chopin, Schumann, Prokofiev.
Mais quand le quatuor de sax interprète des grandes œuvres classiques connues, on a l’impression de les redécouvrir. Ils dégagent du rythme, de l’énergie, de l’enthousiasme. Ils surprennent et c’est indéniablement le saxophone qui produit cet effet.

Le saxophone, ça change tout

Le saxophone a d’abord été conçu pour jouer de la musique militaire. Cet instrument a été inventé en 1846 et à Paris par un certain Adolphe Sax, un belge qui a installé son atelier au 50 rue Neuve-Saint Georges, dans le 9ème arrondissement.
« C’était l’instrument idéal pour l’Armée » nous explique par téléphone Paul-Fathi Lacombe, l’un des 4 saxophonistes d’Ellipsos. « Sa puissance galvanisait les troupes ».
Les grands maîtres de la musique classique s’en sont emparés pour l’incorporer dans leurs orchestres symphoniques. Berlioz, Ravel, Bizet notamment. Mais c’est le jazz qui a donné ses lettres de noblesse à ce tube métallique tiré du bugle auquel le génial facteur d’instrument Adolphe Sax a ajouté un système de clés et un bec à anche.
Le saxophone a aussi cette particularité : il est calqué sur la voix humaine avec des sopranos, des altos, des ténors, des barytons. Chez Ellipsos, chaque saxo a sa tonalité. Paul-Fathi Lacombe joue du soprano, Julien Bréchet du alto, Sylvain Jarry du ténor et Nicolas Herrouët du baryton.
« Le quatuor, c’est comme un piano mais avec 4 voix intérieures » s’émerveille Paul-Fathi. «C’est comme si du piano sortait 4 phrases musicales. Ça donne de la richesse à la mélodie».

Ellipsos, frères de scène, bientôt 20 ans de carrière ensemble

Du classique arrangé pour le sax

Et pour jouer du Schubert à Nantes, les 4 as du sax se sont livrés, comme d’habitude, à un travail d’adaptation. Ils ont étudié les partitions. Ils les ont arrangées en gardant l’esprit de l’œuvre originale. Bref, ils n’ont pas fait du copier coller.
« C’est comme une traduction » explique Paul-Fahti Lacombe. « Lorsque l’on passe d’une langue étrangère à l’autre, on ne traduit pas du mot à mot ».
Et de citer cet exemple. Pour traduire « it’s raining cats and dogs» on ne dira pas « il pleut des chiens et des chats » mais « il tombe des cordes ».
Autrement dit pour lui : « On adapte la partition au plus près des instruments, quitte à s’éloigner davantage de la partition originale ».

Le gospel, un pas de plus vers le jazz

Bientôt 20 ans qu’ils jouent ensemble. Entre eux, beaucoup de complicité et ça se voit sur scène. « On est comme des frères » reconnaît Paul-Fathi. Créé à Nantes en 2004, le quatuor a fait du chemin depuis sa naissance. Et il s’est même essayé au gospel avec son disque «Sax et gospel». Là, ils chantent en cœur sans leurs saxos. Un pas supplémentaire pour rapprocher la musique classique du jazz.

Vous pouvez les retrouver à la Cité des Congrès le samedi 29 janvier à 9h30 et le dimanche 30 janvier à 9h15.  Consultez le programme en ligne de la Folle Journée 2022.

Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017