Une forêt de têtes d’hommes trône au centre de l’espace. Ce sont les « déracinés » de Marie, qui, faisant écho à l’actualité, trouvent leur source d’inspiration dans… les arbres! « J’ai besoin de traiter le vivant, d’être en lien avec le cosmos », explique-t-elle.
Ses dessins, ses peintures, elle ne sait comment les définir, sont pour la plupart des nus féminins, réalisés en 4 minutes d’après modèle, et dont le flou des lignes, des taches, et l’équilibre entre pleins et déliés les font osciller entre le figuratif, l’abstrait et la calligraphie. « C’est une forme d’écriture: j’essaie de rendre ce qui se passe entre mon modèle, une danseuse, et moi pendant ces quatre minutes de pose. Elle dégage, je reçois beaucoup, je capte le mouvement, ou pas. »
[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/09/dessinencreMarieMarchand.jpg » credit= »Marie Marchand » align= »center » lightbox= »on » caption= »Dessin à l’encre de Marie Marchand » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]
Toutes les créations exposées ici forment une série avec une histoire. Marie, cheveux courts, binocles bicolores noir/moutarde assorties à sa tenue et bijoux imposants, souhaiterait qu’on en déduise que « rien n’est perdu. »
Elle fabrique également des carnets en papier cartonné, des « livres pauvres » (ébauches recyclées), des pochettes poétiques. Les tarifs s’étendent de 10 à 380 euros.
3 questions à Marie Marchand
Fragil : A votre avis, naît-on artiste ou le devient-on?
Marie Marchand : Je crois que tout le monde a un certain talent et que si on le travaille, ça peut donner quelque chose. On peut aussi passer à côté…
« …un heureux hasard… »
Fragil : Exposer dans un lieu dédié au féminisme, était-ce un parti pris?
Marie Marchand : C’est un hasard mais un heureux hasard… D’ailleurs il n’y a pas de hasard. C’est cohérent avec qui je suis. J’ai longtemps évolué dans un milieu professionnel masculin très technique qui m’a apporté de la rigueur dans ma pratique artistique. En revanche, je pense que le combat féministe continue et qu’il faut veiller à ce que tout ne parte pas en vrille.
« Je travaille le vivant »
Fragil : Vos sujets de prédilection sont des hommes et des femmes, nus sur papier kraft ou des bustes à l’état brut: le minimalisme comme moyen d’accéder à l’universel?
Marie Marchand : Je ne pense pas en ces termes. Voyager au Japon m’a beaucoup influencée en ce sens que mon rapport émotionnel à la matière tient aussi du spirituel. Je travaille le vivant.
*Puis sur rdv dans son atelier à Couëron ou sur mariemarchand.blogspot.com