8 avril 2025

« Ni les femmes, ni la terre » : La Cocotte Solidaire met à l’honneur les luttes écologiques et féministes

Le mercredi 19 mars, à la Cocotte solidaire, était projeté le documentaire : "Ni les femmes ni la terre", un souffle puissant qui nous rappelle que derrière chaque lutte se cache une force collective.

« Ni les femmes, ni la terre » : La Cocotte Solidaire met à l’honneur les luttes écologiques et féministes

08 Avr 2025

Le mercredi 19 mars, à la Cocotte solidaire, était projeté le documentaire : "Ni les femmes ni la terre", un souffle puissant qui nous rappelle que derrière chaque lutte se cache une force collective.

À la pointe de l’île de Versailles, les pieds dans l’eau, se dresse un lieu où résonne des échos d’initiatives audacieuses, dirigé par des femmes engagées. Ce soir-là, mercredi 19 mars, la Cocotte Solidaire accueillait la projection du documentaire « Ni les femmes, ni la terre ». Le film, réalisé par Marine Allard, Coline Dhaussy et Lucie Assémat, a éveillé les consciences autour du mouvement appelé « corps-territoire », une ode à la sororité à travers la lutte écologique.

« Nous avons voulu créer un espace d’échange »     

Dans l’air militant de ce mois de mars, Adèle et Julia, en poste à la Cocotte solidaire et passionnées d’écoféminisme, ont voulu organiser cet événement atypique. « Nous avons voulu créer un espace d’échange », témoigne Julia d’une voix enthousiaste. La projection-débat était une invitation à l’écoute et à la convivialité, comme une cocotte en fonte où mijotent solidarité et engagement.

Julia et Adèle partagent leurs extraits les plus percutants

Concernant les moments marquants du documentaire, Julia évoque une partie sur les mères unies face aux dangers des pesticides. « C’est cette musique de lutte et ces chants d’espoir qui m’ont profondément touchée », confie-t-elle. « Il y a aussi cette femme, victime de violences conjugale, qui a trouvé la force d’animer des groupes de parole. » : Un symbole puissant de résilience et d’espoir selon elle.

Un documentaire qui illustre les valeurs du lieu choisi

La Cocotte Solidaire, engagée dans les luttes féministes, s’aligne avec les valeurs véhiculées par le documentaire. Loin des artifices, Adèle et Julia précisent que le lieu offre aussi une approche écologique où rien n’est jeté mais tout est transformé. Chaque atelier, chaque repas partagé résonne alors comme un cri de ralliement pour celles et ceux qui se battent contre l’injustice.

Elles espèrent que chaque participant.e de cette soirée, qu’iel soit habituel ou nouveau, se délecte de cette ambiance chaleureuse et que les idées semées cette nuit-là continueront de germer. La mission d’accueil de la Cocotte est d’ailleurs ouverte à tous.tes : c’est un lieu d’harmonie où se mêlent les voix des personnes précaires, des minorités, et des antiracistes, rappelle Adèle.

Au delà du mois de mars

Pour prolonger cette action au fil de l’année, Adèle et Julia invitent chacun.e à participer à « Queer Findings », un atelier littéraire mensuel crée comme une promesse d’échanges, d’émotions, et de découvertes. Car la lutte pour la justice sociale et environnementale se nourrit des voix de toutes celles qui refusent de se taire, « Venez à la cocotte ! », prononce-t-elle pour le mot de la fin qui sonne comme un commencement, là où les rêves d’un monde meilleur prennent racine.

Passionnée d’interculturalité et amatrice d’art, j’aime les regards qui se croisent, les verres qui tintent et les débats qui se prolongent.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017