18 octobre 2018

La Lady de Nantes, une sacrée nana !

A la fin d’une après-midi ensoleillée du mois d’Octobre, j’ai rendez-vous avec Alexandra Rhoul, jeune femme de 44 ans et initiatrice du projet LadydeNantes qui toutes les semaines sur sa page Facebook et Instagram, dresse le portrait d’une nantaise sur un lieu de la ville qui la caractérise et qui lui est cher.

La Lady de Nantes, une sacrée nana !

18 Oct 2018

A la fin d’une après-midi ensoleillée du mois d’Octobre, j’ai rendez-vous avec Alexandra Rhoul, jeune femme de 44 ans et initiatrice du projet LadydeNantes qui toutes les semaines sur sa page Facebook et Instagram, dresse le portrait d’une nantaise sur un lieu de la ville qui la caractérise et qui lui est cher.

Cela faisait 2 ans qu’Alexandra réfléchissait à ce projet pour mettre en lumière les femmes « lambdas comme nous toutes » car on a toute « quelque chose à raconter ». De par la diversité de ses habitantes, Nantes est un terrain de jeu idéal pour rencontrer des femmes de cultures ou de milieux différents.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/10/unnamed.jpg » credit= »Karina Bordier » align= »center » lightbox= »on » caption= »Alexandra Rhoul » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

« Raconter les femmes comme elles sont »

Les critères pour être une Lady c’est un quartier, une rue et l’âge de la candidate.
Ce portrait c’est la lady de la semaine qui le présente : elle choisit où elle veut être photographiée et elle y ajoute un texte qu’elle aura écrit. Pour Alexandra c’est important que les femmes se racontent « avec leurs mots ».
Le succès du projet ne tarde pas et au bout d’un mois de lancement, des femmes contactent Alexandra pour proposer leurs portraits. « Les femmes ont cette capacité, si le projet leur plait, de le prendre en main et de le faire aller très haut et très vite ».
LadydeNantes c’est « une carte postale de Nantes » à chaque portrait qui nous fait découvrir un quartier avec l’enthousiasme de sa lady.

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« Un projet aussi artistique »

LadydeNantes ce sont aussi des photographes de talents qui entourent Alexandra. Certains sont permanents au projet, d’autres viennent pour un portrait uniquement. L’intérêt d’avoir plusieurs photographes c’est « un œil artistique qui à chaque fois est différent ». Depuis le lancement du projet, le 8 mars 2018, « journée symbolique pour le droit des femmes », six photographes ont participé à l’aventure du portrait, un exercice non des plus simples d’autant plus qu’un cahier des charges précis doit être respecté : un portrait oui mais dans un lieu précis mis à l’honneur également lors du shooting.
Pour les photographes, c’est « une visibilité intéressante » avec 2000 personnes qui suivent LadydeNantes sur les réseaux sociaux.

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Un site internet en préparation

Après 6 mois de lancement avec 45 portraits au compteur et au vu du succès du projet, Alexandra et les membres de son équipe, tous bénévoles, ont décidé de monter un site internet dans l’idée d’un magazine avec des chroniques faites par des Ladies sous forme de photos reportages sur des sujets dont elles sont expertes, « une libraire qui va parler bouquins, une esthéticienne qui va parler beauté ». Avec ce format de photos reportages , les femmes, « aux 50 vies en une », auront une plus grande marge d’expression. Alexandra m’avoue aussi qu’elle « rêve d’un magazine papier à l’avenir ».

Campagne de crowdfunding pour novembre

Une vidéo sera bientôt présentée pour le lancement d’un crowdfunding prévu pour le mois de novembre. L’idée est de faire un beau site , « pas quelque chose de bricolé » avec de belles photos et que ce soit « une plateforme pour les photographes présents ». Ce crowdfunding est donc aussi pour les rémunérer « la photo est un art, un métier » , le succès de LadydeNantes tient aussi par la qualité des photos faites par des professionnels qui accompagnent les portraits.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/10/43228410_326645144734191_7491743516343664640_o.jpg » credit= »Lady de Nantes » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

« Une aventure humaine extraordinaire »

Le 25 Octobre lors de l’AfterWork des Nantaises proposé par Sorties à Nantes à l’espace Zola au 6 rue maisdon Pajot, LadydeNantes présentera 2 tableaux dont un faisant une rétrospective des portraits déjà parus. A cette occasion, les Ladies qui pour la plupart d’entre elles ne se connaissent pas pourront échanger sur leur expérience. « Créer du lien c’est ça qui est valorisant » et Alexandra d’ajouter que « c’est une aventure humaine extraordinaire ».

Et les hommes ?

Pour sa version site et magazine papier, Alexandra compte bien y intégrer la gente masculine et réfléchis à la manière dont les hommes y seront présents, « ils méritent d’être bien accueillis par les Ladies ».

Avec LadydeNantes, l’esprit de l’émission de télévision « Frou-Frou » plane sur Nantes pour la plus grande joie des Nantaises et Nantais !

Facebook LadydeNantes
Instagram LadydeNantes

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017