16 novembre 2023

La musique pour tous·tes à la médiathèque Jacques Demy

À partir du 18 novembre, empruntez une guitare ou un djembé comme vous réservez un livre ou un DVD ! La médiathèque Jacques Demy s’associe au Conservatoire de Nantes et au magasin spécialisé Michenaud pour assurer le prêt d’instruments de musique aux abonné·es du réseau de bibliothèques de la cité des Ducs.

La musique pour tous·tes à la médiathèque Jacques Demy

16 Nov 2023

À partir du 18 novembre, empruntez une guitare ou un djembé comme vous réservez un livre ou un DVD ! La médiathèque Jacques Demy s’associe au Conservatoire de Nantes et au magasin spécialisé Michenaud pour assurer le prêt d’instruments de musique aux abonné·es du réseau de bibliothèques de la cité des Ducs.

À l’occasion du lancement de ce nouveau dispositif, Fragil a rencontré Manon Borot, assistante des bibliothèques. C’est elle qui a proposé de décliner le concept à Nantes, inspirée notamment par la même initiative inaugurée pour la première fois en France à Toulouse en 2015.

Vers une démocratisation des pratiques musicales

Bonne nouvelle pour les musicien·nes en herbe : la réservation d’un instrument sera soumise aux mêmes conditions que l’emprunt d’un document classique. Avec une carte d’abonnement gratuite et valable un an dans l’ensemble du réseau, les bibliothèques nantaises savent assurément fidéliser leurs usager·ères.

Sur place ou en ligne, vous pourrez alors réserver l’instrument de votre choix pendant 4 semaines, avec 4 semaines de prolongation si nécessaire, à raison d’un instrument par carte d’abonnement. Celui-ci comptera comme un document parmi les 15 à 20 prêts simultanés auxquels vous avez le droit tout au long de l’année.

Comme expliqué par notre interlocutrice, il s’agit pour la médiathèque d’“hybrider ses collections” autant que de “promouvoir la musique”. Les instruments viennent ainsi s’ajouter aux CD, vinyles et autres partitions déjà réservables au sein du réseau. Avec eux, certain·es découvriront peut-être également la diversité de services des médiathèques de la ville.

Un catalogue cohérent et diversifié

Dès ce samedi, 30 packs (instrument + housse) seront donc disponibles à la réservation au 24, quai de la Fosse. Ces derniers ont été soigneusement sélectionnés pour leur transportabilité et aucun ne dépasse 500 euros, afin de limiter les frais en cas de perte ou de dégradation du matériel emprunté.

Guitare acoustique ou électrique, ukulélé, djembé, Zenko, clavier, thérémine, sample pads, Boomwhackers, pédales d’effets, etc. : des plus populaires aux plus ludiques, les instruments de musique mis à l’honneur s’adressent à chaque curieux·se sans exception. Pour encore plus d’inclusivité, la médiathèque envisage de développer un fonds d’instruments spécialement dédié à la jeunesse en 2024.

Tous les instruments ont été achetés neufs. Pour Manon Borot, il est néanmoins possible d’imaginer une collection de seconde main d’ici quelques années, selon l’évolution du dispositif.

Un aperçu des guitares à emprunter à la médiathèque Jacques Demy, Nantes

Un projet 100% nantais

Si la collaboration avec le Conservatoire a été choisie par la direction de la médiathèque, le partenariat avec Michenaud est né dans le cadre d’un appel d’offres. Le magasin cochait d’ailleurs toutes les cases d’après la bibliothécaire, à la fois par son statut d’institution nantaise et par l’attractivité de sa proposition. Outre des prix intéressants, Michenaud offre par exemple le changement des cordes des instruments jusqu’à 2 fois par an.

Pour en savoir plus, rendez-vous à la journée d’inauguration du 18 novembre organisée à la bibliothèque Jacques Demy. Le Conservatoire y animera un atelier de création collective à 15h30 (sur inscription) à l’aide des instruments à disposition. À 17h30, les artistes nantais Lenparrot et Antonin Pierre mettront ces mêmes instruments à profit le temps d’un concert ouvert au public.

Rédactrice web dans une agence de référencement naturel côté pile et rédactrice bénévole pour Fragil côte face, je possède définitivement un attrait pour l'écriture. La littérature, le cinéma, le féminisme et l'écologie font partie de mes sujets de prédilection au quotidien.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017