Durant la semaine du film palestinien, neuf long métrages seront diffusés dans une vingtaine de lieux du départements du 24 janvier au 4 février 2024.
C’est le film « Alam », qui signifie drapeau en arabe, qui inaugurait le festival au Concorde. La séance affichait complet, laissant même quelques personnes sur le côté, pourtant venues dans l’espoir de voir une place se libérer. Alam raconte l’histoire de Tamer, un jeune palestinien vivant en Israël. À travers son quotidien de lycéen, on suit et découvre celui de la génération post 1948, année de la Nakba, qui signifie catastrophe en arabe littéraire. Cet épisode est celui l’exil de plusieurs centaines de milliers de palestinien·nes qui ont fui les massacres perpétrés sur leurs terres par les milices sionistes. En parallèle, l’État d’Israël proclamait son indépendance.
Pour réaliser ce film, Firas Khoury confesse s’être inspiré de sa propre jeunesse, qu’il a retransposé dans un contexte plus actuel.
Le réalisateur aurait dû être présent pour discuter à la fin de la séance. Malheureusement, il a été retenu en Tunisie pour un problème de passeport. Il aura néanmoins pris le soin d’adresser un message par vidéo aux personnes venues visionner son film. Il y exprime « son regret de ne pas pouvoir être présent, après avouer ne pas être enthousiasmé à l’idée de voyager alors que le génocide continue à tuer chaque jour la population de Gaza ». Son film, « ce n’est qu’une histoire parmi tant d’autres qui arrive tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes en Palestine ». Il dédie ce long métrage à tous et toutes les adolescent·es qui luttent aujourd’hui dans leur pays.
L’historienne Sandrine Mansour, la distributrice du film Sandrine Floch et Hisham Abu Shala, doctorant en sciences politique et ayant effectué une partie de ses études à Rezé étaient présent·es. Tous les trois prendront le temps de répondre aux questions du public. Beaucoup reviennent sur la scène du cours d’histoire où il est interdit de parler de la Nakba. Les cours dispensés en Israël passent directement de la Bible à aujourd’hui, « comme s’il n’y avait pas eu de présence palestinienne, l’objectif est de réécrire l’histoire » nous apprends Sandrine Mansour.
Au delà du film, faire découvrir la Palestine autrement
À la sortie de la séance, Amnesty international fait passer une pétition, appelant à un cessez le feu immédiat à Gaza.
l’AFPS44, l’association France Palestine Solidarité du département, offrait une collation en sortie de salle afin de prolonger les discussions. Il était également possible d’acheter des ouvrages sur le parcage de Gaza, la spoliation des terres palestiniennes par Israël, ou encore l’histoire de Dominique le Nen, chirurgien à Gaza et Jenine depuis 2002.
Aux côtés de la librairie ambulante, Bernard, membre de l’AFPS44, tient un stand où il vend plusieurs produits issus de coopératives palestiniennes en Cisjordanie. À travers leur syndicat agricole, les paysans ont créé une société à but non lucrative pour mettre en bouteille sur place et préserver la qualité de leurs productions. Il nous raconte les dernières nouvelles : « Ils ont réussis à récolter, mais ils ont eu des difficultés énormes parce que soit l’armée les empêchait d’accéder aux oliveraies soit les colons leur tiraient dessus, ils ont eu plusieurs morts. La récolte de cette année a été encore plus problématique que la précédente ». Les denrées arrivent en bateau jusqu’à Marseille, avant d’êtres redistribuées par Andine, une coopérative d’importation et de distribution de produits paysans et de fabrication artisanale.
La prochaine séance du film aura lieu le lendemain matin, avec des lycéen·nes, qui auront l’occasion d’échanger avec les intervenant·es présent·es durant la soirée.
Pour connaître le programme de la septième édition organisée par l’AFPS44 : https://afps44.france-palestine.org/pages/agir/la-semaine-du-film-palestinien/