Le projet des Ateliers de la Ville en Bois prend ses racines dans un lieu chargé d’histoire. La façade des anciens locaux de Plaisance Nature-Aliments, situés entre Canclaux et Mellinet, porte toujours l’empreinte de l’aventure entrepreneuriale de la famille Jost-David. Et les machines à produire les petits sachets d’entremets parfumés et autres poudres alimentaires siégeaient il y a encore peu de temps dans la boutique ouverte sur la rue de la Ville en Bois.
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C’est en 2011 que s’opère un grand tournant : l’entreprise centenaire déménage à Rezé. Bruno Jost s’active alors pour valoriser la friche industrielle en un espace culturel et artistique. Sa fille, Solenne, artiste issue des Beaux-Arts, et co-fondatrice de l’association l’Oeil d’Oodaaq à Rennes, prend la relève en créant l’association de la Ville en Bois en 2013 avec deux amis proches, Marie Lemoine et Vincent Bonnin.
Ça a été toute une réflexion pour savoir comment se lancer dans un lieu aussi vaste. Tout était à construire. Avec mon père, on a rencontré pas mal de monde pour en discuter. Solenne Jost, co-fondatrice de l’association La Ville en Bois.
Un lieu de vie et de création protéiforme
Petit à petit, les lieux sont aménagés en espaces de création pluridisciplinaire et accueillent des résidents permanents aux profils variés : graphiste, typographe, vidéaste, modéliste, sculpteur sur bois, marqueteuse, artistes plasticiennes… Une diversité qui permet les croisements aussi bien humains que créatifs.
C’est un lieu inspirant : je fais pas mal d’expérimentations personnelles et plastiques autour du dessin, de la calligraphie et des techniques d’impression. Ça vient nourrir mon travail de commande (…) Le fait qu’il y ait plein de créateurs permet la collaboration puisqu’on est sur le même lieu. Après, il n’y a rien d’obligatoire. C’est au bon vouloir de chacun. Une fois, j’ai réalisé une enseigne peinte et c’est Thomas qui l’a accrochée chez le commanditaire. Florence Boudet, directrice artistique et graphiste.
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Depuis le mois de mai, 50 m2 d’ateliers ont été ouverts au rez-de-chaussée d’un hôtel particulier pour accueillir 7 nouveaux résidents dont un collectif d’urbanistes tourné vers l’innovation sociale.
Le collectif FIL est un peu plus éloigné du domaine de l’art ou de l’artisanat. Mais finalement, on s’est dit que la Ville en Bois est un lieu pluridisciplinaire et ouvert à la création au sens large. L’expérimentation est le mot d’ordre autour duquel se rassemblent les résidents. Angélique Bougeard, chargée de développement de la Ville en Bois.
Le lieu est également ouvert ponctuellement à des acteurs extérieurs : des artistes en résidence ou des associations qui ont besoin de faire de gros travaux comme la Maison Fumetti en préparation de festival.
On occupe le hangar toute la semaine pour construire la scénographie du festival car on n’a pas de place à la Manu : on ne peut pas faire de bruit ou de poussière car on est dans une bibliothèque. On a construit les modules ici et ensuite on va les apporter à la Manu. Les copains sont trop charmés par la convivialité des lieux et l’aspect pratique. Il y a moyen qu’on remette ça l’an prochain. Anna Conzatti, artiste et dessinatrice, Maison Fumetti / Vide Cocagne.
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Un peu plus en marge du projet associatif, la Ruche qui dit Oui prend ses quartiers dans la boutique et accueille une quarantaine de clients réguliers tous les mercredis. Cet événement est animé par Audrey, elle-même membre de l’association de la Ville en Bois, qui sélectionne des produits locaux issus de l’agriculture biologique.
J’ai passé une sorte de contrat moral avec Bruno Jost pour qui les questions environnementales sont très importantes : proposer du bio était la condition sine qua none pour que se tienne la Ruche à la Ville en Bois. Audrey Nicolas, responsable de la Ruche de Canclaux.
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Une programmation plus visible et lisible
Par son ouverture et sa proximité, la Ruche créée un pont entre un public qui ne connaît pas forcément les ateliers et la programmation culturelle.
Nous devons faire en sorte que les gens de l’extérieur aient une compréhension globale de ce que sont les ateliers. Que ceux qui viennent à la Ruche ne s’arrêtent pas à la Ruche. C’est pourquoi, nous organisons de plus en plus les vernissages les mercredis soir. Angélique Bougeard, chargée de développement de la Ville en Bois.
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Expositions, restitutions de résidence d’artistes, ateliers de sérigraphie pour les adultes et les enfants, marché de Noël… la programmation des Ateliers de la Ville en Bois est foisonnante. Celle-ci reste encore marquée par l’influence de sa co-fondatrice Solenne, toujours membre d’un jury vidéo à l’Oeil d’Oodaaq.
On a créé pas mal de connexions entre les deux associations L’Oeil d’Oodaaq et la Ville en Bois. Pour la Biennale artistique d’art vidéo VIDEOPROJECT, les ateliers ont accueilli des installations vidéo. D’autres relations existent avec des assos nantaises comme MIRE, L’oiseau bègue, APO33, MPVite, Le GriGri, l’Île d’en face… Solenne Jost, co-fondatrice de L’Oeil d’Oodaaq et de la Ville en Bois.
Depuis l’arrivée de deux salariés, la programmation tend à s’élargir et à se structurer par le biais d’une communication sur le web. Celle-ci est à retrouver sur le site de l’association ou sur leur page Facebook.
Pour découvrir la magie du lieu, rien ne vaut une visite sur place. Le 20 juin, se tiendra un des temps forts de l’année : la deuxième édition de Xylopolis. Qui sait, vous croiserez peut-être Solenne, Angélique, Anna, Florence et Audrey au détour de l’exposition « La perpétuité du chiffre 2. Du mythe de l’androgyne au cyborg », d’un concert de Mélanie Loisel et DRAACHES ou d’un « chien chaud » préparé par Paws Hot Dog.
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