Ciné Femmes s’engage dès les années 1970 dans les luttes des femmes artistes, à commencer par les actrices et les réalisatrices, et plus largement dans les mouvements féministes majeurs (droit à l’avortement, lutte contre le viol, etc.). En tant que militante féministe, Martine Leroy entend parler de l’association dès ses débuts. Très investie dans les actions du Planning familial à l’époque, elle est d’abord adhérente à Ciné Femmes avant de devenir une membre impliquée en 2022.
Cette même année, le projet des cycles est lancé : des thématiques telles que la législation de l’IVG et la résistance féminine sont abordées dans le cadre de soirées ouvertes au public. Le concept ? 3 films, avec 3 séances, pendant 3 semaines. Quelques séances intermédiaires viennent compléter le programme au gré des envies, à l’image de la projection du documentaire “Auprès d’elle” (Chiara Giordano et Benjamin Durand, 2021) suivie d’une discussion et d’une conférence gesticulée autour du travail des auxiliaires de vie en novembre 2022.
“On choisit des thèmes qui nous semblent importants par rapport à l’actualité, aux sujets de société”
La création de ces cycles passe d’abord par la recherche d’un fil rouge. Celui en cours est par exemple né du constat de “la précarité récurrente et systémique des femmes”. Martine Leroy nous informe d’ailleurs que la dernière séance viendra poser la question des inégalités hommes-femmes pour comprendre sur quoi il faut agir pour bousculer l’ordre établi. Or, c’est parfois le visionnage d’un film marquant sur une thématique spécifique qui donne envie à l’équipe de Ciné Femmes de construire un projet cohérent, en sélectionnant ensuite des aspects connexes à traiter.
Quant aux invité·es, iels sont choisi·es en tant qu’expert·es de la thématique ou en tant qu’“expert·es profanes”, comme notre interlocutrice aime les appeler. Il s’agit en réalité de personnes concernées par le sujet évoqué et dont l’expérience est jugée source de connaissance. Notre article sur la soirée du 8 novembre au Cinématographe témoigne ainsi de la volonté de l’association de croiser les regards lors de ces séances propices aux échanges.
En 2024, on peut notamment s’attendre à un cycle sur la santé des femmes et à un autre sur les femmes migrantes. Côté artistique, préparez-vous également à un partenariat avec la salle de spectacle Pannonica lors d’une soirée focus sur Joëlle Léandre, contrebassiste française, en présence de la musicienne elle-même.
Pour Ciné Femmes, c’est un premier pari réussi lorsque des cycles comme celui de janvier 2023, “L’avortement : un droit fondamental”, attirent un public intergénérationnel et libèrent la parole de jeunes femmes désireuses de défendre et de revendiquer leurs droits.