19 juillet 2018

L’Altercafé : À la pointe de l’électro nantais

Ouvert depuis juin 2007, l’Altercafé fête ses 11 ans cette année. Rencontre avec Thibaut Le Roux, directeur artistique du bar, qui nous dévoile les nouveautés de la prochaine saison. Entretien.

L’Altercafé : À la pointe de l’électro nantais

19 Juil 2018

Ouvert depuis juin 2007, l’Altercafé fête ses 11 ans cette année. Rencontre avec Thibaut Le Roux, directeur artistique du bar, qui nous dévoile les nouveautés de la prochaine saison. Entretien.

Il y a 11 ans que le Hangar à Bananes a été rénové et a commencé à accueillir le public nantais. Ouvert depuis juin 2007, l’Altercafé a participé à la renaissance de cette friche industrielle de la pointe de l’Ile de Nantes. Au fil des années, le bar a de plus en plus accompagné les artistes et associations locales et participe activement au rayonnement de la culture électronique nantaise, en ouvrant ses portes et en mettant sa scène à la disposition des musiciens et DJ’s nantais.

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Pour la rentrée de septembre 2018, l’Altercafé a décidé de changer son mode de programmation. Afin de mieux comprendre ce que cette rénovation implique, nous avons rencontré Thibaut Le Roux, directeur artistique de l’Altercafé depuis plus de 6 mois, chargé de gérer toute la programmation musicale et de toute la communication.

Rencontre avec Thibaut Le Roux

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Fragil : Peux-tu nous raconter l’histoire de l’Altercafé ?
Thibaut Le Roux : L’altercafé fait partie des bars qui forment le Hangar à Bananes, qui a été créé en 2007. C’était une volonté de la ville de réhabiliter ce lieu et d’y installer un spot culturel. A l’époque, ce n’étaient que des salles de concerts et des bars de nuit. Certains lieux ont beaucoup changé, alors que l’Altercafé tient bon depuis le début, à l’instar du Ferrailleur et du Rond Point. A la base, l’Altercafé a été créé avec un concept de café culture équitable. On bossait avec des associations de récup’, on proposait beaucoup de produits qui provenaient du commerce équitable… D’où le nom, Altercafé, en référence au mouvement altermondialiste. Progressivement, un barman de l’époque a proposé de monter une programmation musicale. Deux, trois, puis quatre soirées ont été organisées. De plus en plus de soirées étudiantes étaient également programmées. Suite à ces expériences réussies, l’Altercafé s’est spécialisé dans la musique électronique.

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Fragil : Que reste-t-il de cet esprit alter ?
Thibaut Le Roux : Ce côté éco-responsable, récup’, existe toujours à travers le mobilier et les canapés qui ont été chinés dans des brocantes. On a également gardé des produits issus du commerce équitable, notamment les jus de fruits. On a toujours voulu garder cet esprit, mais ce n’est pas facile de concilier cette image et celle d’un bar électronique…

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Fragil : Parle-nous de l’équipe ?
Thibaut Le Roux : C’est une petite équipe. Il y a Didier Pellet, le grand patron, qui tient la boutique et les comptes. C’est lui qui a monté l’Altercafé il y a 11 ans. Ensuite, l’équipe se sépare en deux. Au niveau de la programmation, je suis seul au poste de directeur artistique et ça regroupe, la programmation, la production et la communication. Je suis régulièrement secondé par des stagiaires. De l’autre côté, il y a Mika, qui est gérant d’exploitation. Il pilote l’équipe des barmans, gère les stocks, la sécurité, la propreté, l’entretien…

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Fragil : Comment se passe une semaine-type à l’Altercafé ?
Thibaut Le Roux : Le lundi, on est fermé. Le mardi, scène ouverte le soir, tous les musiciens peuvent venir pour un bœuf avec des tarifs en happy hour. Le mercredi, ça reste calme. Le jeudi, on commence notre programmation électronique. Les soirées débutent à 22h et finissent à 4h. Le vendredi, pareil que le jeudi, sauf qu’on met en avant nos productions. Ces soirées du vendredi sont payantes. Le samedi, soirée gratuite avec des collectifs locaux, de 22h à 4h aussi et on programme tout type de style, house, techno, disco, funk. On essaye parfois de faire des concerts le dimanche soir, mais qui se finissent à 23h.

Fragil : Quel type de clientèle vient à l’Altercafé ?
Thibaut Le Roux : Ça se répartit en terme d’horaires. La journée, c’est familial et touristique. Le soir, c’est habituellement étudiants et jeunes actifs. Le vendredi soir, vu que c’est une soirée payante, on touche une clientèle un peu plus âgée. Le samedi, on revient sur une clientèle plus étudiante. On est en général sur une moyenne d’âge de 25 ans.

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Fragil : Comment fais-tu pour attirer les artistes à l’Altercafé ?
Thibaut Le Roux : Pour cette rentrée, j’ai changé de fonctionnement. Avant, je travaillais beaucoup avec des collectifs nantais et je complétais ma programmation avec leurs disponibilités. Il y a Oxa, un DJ nantais, les nuits noires de Voiceless, Abstract… En parallèle, je calais mes productions : un guest pas nantais, entrée payante… A partir de la rentrée prochaine, le jeudi ne changera pas beaucoup. Par contre, le vendredi et samedi, j’ai décidé de fermer la programmation jusqu’en mars 2019. J’ai huit résidents pour le vendredi et huit pour le samedi. Pour le vendredi, je me suis entouré de collectifs : les binômes de Chantal, Artéfact, la récréation, Voiceless… Pour cette rentrée, je leur ai demandé de programmer des guests nationaux ou internationaux. On les choisit ensemble et on co-produit ces soirées. Pour le samedi, je bosse avec différents collectifs nantais et je leur ai demandé de concevoir un concept de soirée pour animer le bar et ne pas juste proposer un concert.

Fragil : Déjà des soirées à nous annoncer ?
Thibaut Le Roux : Un nouveau collectif nantais, Selection, a décidé de ne me proposer que des guests féminins pour les 5 dates qu’ils programment cette année. Il y aura par exemple une DJette anglaise Haai qui perce en ce moment. C’est très pointu ce qu’elle fait… j’adore !!! Il y aura Oxa et son collectif Chantal qui misent plus gros en invitant un DJ européen. Pour la première, ce sera Paramida, une Djette berlinoise qui est programmée pour septembre. Je suis en train de confirmer Nu Guinea, un duo napolitain qui cartonne en ce moment et ce sera en novembre. Pour le reste, suspense…



Rendez-vous pris à la rentrée de septembre…

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017