L’article consacré à Tosca cette semaine dans Fragil explore le rapport à l’art et à la réalité. Comment voir la réalité par le prisme de l’art, comment être jalouse d’une femme représentée par le plus doué des peintres, comment faire de sa vie une œuvre d’art, quitte à faire illusion. Tant de concepts qui semblent perdre l’héroïne dans les méandres de la passion et de la fuite du réel, la conduisant à théâtraliser sa mort même.
L’art, c’est le rêve et l’échappatoire, la vie de tous les jours transformée d’un coup de baguette magique par une plongée au cœur des touches de pinceau, d’une mélodie enveloppante. Cet art qui embellit, qui apporte le rayon de soleil qui réchauffe, qui fait sourire seul dans la rue, qui sublime la vie. Qui pourrait se jouer des apparences et nous enfermer dans un monde d’illusions. Mais c’est le même qui déplace les montagnes, qui dénonce, qui délivre le message en mots justes et criants. C’est le même qui renforce la main posée sur ton épaule, rassemble, en fondant et refondant les cultures par autant d’enrichissements. Et derrière ce grand mot, « art », ce sont des femmes et des hommes, artistes et acteurs du champ artistique, qui forment bien plus qu’un patrimoine inerte à préserver : un statut, des actions, de la vie.
Sandrine Lesage – Mai 2017