12 juillet 2024

Le Café Dobrée, un nouveau support d’insertion pour les personnes éloignées de l’emploi

Mardi 9 juillet avait lieu l’inauguration du Café Dobrée à Nantes. Géré par l’entreprise d’insertion BAMe (Bon à Manger Ensemble), ce café solidaire a vu le jour en mai dernier. L’un des objectifs de ce projet est notamment d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi en les formant sur le terrain afin qu’à termes iels puissent trouver un travail.

Le Café Dobrée, un nouveau support d’insertion pour les personnes éloignées de l’emploi

12 Juil 2024

Mardi 9 juillet avait lieu l’inauguration du Café Dobrée à Nantes. Géré par l’entreprise d’insertion BAMe (Bon à Manger Ensemble), ce café solidaire a vu le jour en mai dernier. L’un des objectifs de ce projet est notamment d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi en les formant sur le terrain afin qu’à termes iels puissent trouver un travail.

Ce mardi 9 juillet, rue Voltaire à Nantes, avait lieu la soirée d’inauguration du Café Dobrée, attenant au musée éponyme. Ouvert depuis le 18 mai, ce nouvel établissement est géré par la start-up d’insertion BAMe agréée ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale). Installée à Nantes depuis deux ans, la société opère dans le secteur de la restauration avec des prestations traiteur et des comptoirs déjeuner aux entreprises, tout en favorisant l’insertion professionnelle. Simon Dufour-Emmanuel, son fondateur, nous explique l’origine de l’initiative : « Nous avons répondu à l’appel du Département pour gérer le café Dobrée comme une activité de restauration ouverte sur le quartier et aux visiteurs du musée et en faire un support d’insertion pour des personnes éloignées de l’emploi ».

Simon Dufour-Emmanuel, fondateur de BAMe, l’entreprise qui gère le Café Dobrée depuis le 18 mai 2024.

« Favoriser le lien social »

Selon Simon Dufour-Emmanuel, le Café Dobrée est aussi un moyen de ramener du lien social au sein de l’entreprise : « La question qui se pose globalement aujourd’hui, c’est la question de l’impact et de l’utilité sociale même des entreprises au sens large. Que peut faire une entreprise pour favoriser une activité moins polluante et pour favoriser le lien social  ?». L’idée de BAMe à travers le Café Dobrée est d’accompagner « des gens qui ont un moment donné, décroché du monde de l’emploi, soit parce-qu’iels ont un niveau de français trop faible, soit qu’iels n’ont pas de permis de conduire ou pas de logement, soit qu’iels sont parents isolé·es avec beaucoup d’enfants » souligne Clara Duval, responsable commerciale au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, le café compte parmi ses quatre employé.es, deux salariés en insertion recruté.es via la plateforme France Travail avec des contrats de deux ans renouvelables tous les six mois. « A l’issue des deux ans notre objectif c’est qu’iels soient capables de prendre un CDI dans une entreprise dite classique » explique Clara Duval.

Un projet qui bénéficie du soutien financier du Département

Pour lancer le Café Dobrée, la société BAMe a pu bénéficier du soutien financier du Département de Loire-Atlantique confie Simon Dufour-Emmanuel : « Dans le cadre du musée Dobrée, c’est un financement total de 60.000 euros qui était nécessaire, auquel le Département a contribué à hauteur de 40.000 euros », le reste ayant été financé par leurs partenaires actionnaires et les banques. Un accompagnement des pouvoirs publics nécessaire notamment pour subventionner la dynamique d’insertion des salarié·es et prendre en charge, « l’absentéisme plus prononcé de nos salarié·es en insertion et l’accompagnement social, on a par exemple une chargée d’insertion professionnelle qui travaille avec nous. Pour ça, c’est bien l’Etat, effectivement, qui nous aide à financer ces dépenses supplémentaires » précise le fondateur de BAMe.

Une formation sur le terrain pour accompagner les salarié·es en insertion vers l’emploi

Les salarié·es en insertion sont formé·es sur le terrain avec l’appui d’encadrant.es techniques qui leur apprennent les « codes du service, comment se servir d’une caisse et adopter les postures professionnelles à avoir » détaille la responsable commerciale de BAMe. « Dans le contexte politique actuel, on a besoin de lien social » explique Simon Dufour-Emmanuel, «l’une des convictions forte de BAMe, c’est d’être au plus proche des personnes qui ont pu avoir un parcours de vie compliqué à un moment ou un autre, ça peut arriver et ça peut nous arriver aussi demain ». Avec son association Full Good, Simon Dufour-Emmanuel travaille aussi sur des dispositifs d’insertion par l’activité économique, « on propose une formation, correspondant à un titre à finalité professionnelle de commis de cuisine à laquelle on a adjoint une brique accompagnement socio-professionnel ». Selon le fondateur de BAMe, cet accompagnement socio-professionnel est important car « si vous n’êtes pas mobiles et vous n’êtes pas en bonne santé, et que vous n’êtes pas stabilisés dans votre vie, vos diplômes ne servent à rien ». L’objectif est donc de permettre aux salarié·es en insertion d’être accompagné·es, de se stabiliser afin de reprendre confiance et de pouvoir réutiliser les compétences apprises auprès de l’entreprise pour ensuite tendre vers l’emploi.

L'arrivée d'Antoine à Fragil est une suite presque évidente à son parcours, ses rêves et ses passions. Il dégage une sensibilité palpable de par ses mots et ses intonations.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017