Ce mardi 9 juillet, rue Voltaire à Nantes, avait lieu la soirée d’inauguration du Café Dobrée, attenant au musée éponyme. Ouvert depuis le 18 mai, ce nouvel établissement est géré par la start-up d’insertion BAMe agréée ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale). Installée à Nantes depuis deux ans, la société opère dans le secteur de la restauration avec des prestations traiteur et des comptoirs déjeuner aux entreprises, tout en favorisant l’insertion professionnelle. Simon Dufour-Emmanuel, son fondateur, nous explique l’origine de l’initiative : « Nous avons répondu à l’appel du Département pour gérer le café Dobrée comme une activité de restauration ouverte sur le quartier et aux visiteurs du musée et en faire un support d’insertion pour des personnes éloignées de l’emploi ».
« Favoriser le lien social »
Selon Simon Dufour-Emmanuel, le Café Dobrée est aussi un moyen de ramener du lien social au sein de l’entreprise : « La question qui se pose globalement aujourd’hui, c’est la question de l’impact et de l’utilité sociale même des entreprises au sens large. Que peut faire une entreprise pour favoriser une activité moins polluante et pour favoriser le lien social ?». L’idée de BAMe à travers le Café Dobrée est d’accompagner « des gens qui ont un moment donné, décroché du monde de l’emploi, soit parce-qu’iels ont un niveau de français trop faible, soit qu’iels n’ont pas de permis de conduire ou pas de logement, soit qu’iels sont parents isolé·es avec beaucoup d’enfants » souligne Clara Duval, responsable commerciale au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, le café compte parmi ses quatre employé.es, deux salariés en insertion recruté.es via la plateforme France Travail avec des contrats de deux ans renouvelables tous les six mois. « A l’issue des deux ans notre objectif c’est qu’iels soient capables de prendre un CDI dans une entreprise dite classique » explique Clara Duval.
Un projet qui bénéficie du soutien financier du Département
Pour lancer le Café Dobrée, la société BAMe a pu bénéficier du soutien financier du Département de Loire-Atlantique confie Simon Dufour-Emmanuel : « Dans le cadre du musée Dobrée, c’est un financement total de 60.000 euros qui était nécessaire, auquel le Département a contribué à hauteur de 40.000 euros », le reste ayant été financé par leurs partenaires actionnaires et les banques. Un accompagnement des pouvoirs publics nécessaire notamment pour subventionner la dynamique d’insertion des salarié·es et prendre en charge, « l’absentéisme plus prononcé de nos salarié·es en insertion et l’accompagnement social, on a par exemple une chargée d’insertion professionnelle qui travaille avec nous. Pour ça, c’est bien l’Etat, effectivement, qui nous aide à financer ces dépenses supplémentaires » précise le fondateur de BAMe.
Une formation sur le terrain pour accompagner les salarié·es en insertion vers l’emploi
Les salarié·es en insertion sont formé·es sur le terrain avec l’appui d’encadrant.es techniques qui leur apprennent les « codes du service, comment se servir d’une caisse et adopter les postures professionnelles à avoir » détaille la responsable commerciale de BAMe. « Dans le contexte politique actuel, on a besoin de lien social » explique Simon Dufour-Emmanuel, «l’une des convictions forte de BAMe, c’est d’être au plus proche des personnes qui ont pu avoir un parcours de vie compliqué à un moment ou un autre, ça peut arriver et ça peut nous arriver aussi demain ». Avec son association Full Good, Simon Dufour-Emmanuel travaille aussi sur des dispositifs d’insertion par l’activité économique, « on propose une formation, correspondant à un titre à finalité professionnelle de commis de cuisine à laquelle on a adjoint une brique accompagnement socio-professionnel ». Selon le fondateur de BAMe, cet accompagnement socio-professionnel est important car « si vous n’êtes pas mobiles et vous n’êtes pas en bonne santé, et que vous n’êtes pas stabilisés dans votre vie, vos diplômes ne servent à rien ». L’objectif est donc de permettre aux salarié·es en insertion d’être accompagné·es, de se stabiliser afin de reprendre confiance et de pouvoir réutiliser les compétences apprises auprès de l’entreprise pour ensuite tendre vers l’emploi.