17 octobre 2018

Le centre socioculturel de Saint-Sébastien-sur-Loire scrute le phénomène YouTube

Dans le cadre d’un nouveau partenariat, l’association Fragil s’est déplacé le vendredi 12 Octobre à l’Allée Verte de Saint-Sébastien-sur-Loire afin de rencontrer des jeunes du centre socioculturel pour échanger sur leurs connaissances et leur pratique de YouTube.

Le centre socioculturel de Saint-Sébastien-sur-Loire scrute le phénomène YouTube

17 Oct 2018

Dans le cadre d’un nouveau partenariat, l’association Fragil s’est déplacé le vendredi 12 Octobre à l’Allée Verte de Saint-Sébastien-sur-Loire afin de rencontrer des jeunes du centre socioculturel pour échanger sur leurs connaissances et leur pratique de YouTube.

 

YouTube comptabilise près d’1,5 milliards d’actifs chaque mois dans le monde et demeure le deuxième réseau social le plus utilisé derrière Facebook. Aujourd’hui, 1 Français sur 2 regarde désormais YouTube tous les jours, alors que les 25-49 ans représentent la moitié du temps passé sur le site en France. La plateforme vidéo attire énormément les marques, considérant YouTube comme une excellente vitrine à leurs produits. Selon les chiffres fournis par Google, 37,5 millions de Français vont sur YouTube chaque mois. Mais de quelle manière et dans quel but ? Fragil est donc parti à la rencontre des nombreux utilisateurs du site web lors d’une action d’éducation aux médias réalisée auprès des jeunes de Saint-Sébastien-sur-Loire.

Discussion autour du fonctionnement et des problématiques de YouTube

Regroupés sur le site de l’allée verte de Saint-Sébastien-sur-Loire, huit jeunes du centre socioculturel accompagnés par plusieurs encadrantes et encadrants ont évoqué leur rapport à YouTube pendant près de deux heures dans une ambiance chaleureuse et détendue. Lors d’un premier tour de table, chacun s’est questionné sur son utilisation de YouTube. Premier constat, l’utilisation de la plateforme et sa perception varie considérablement selon les âges et les profils. Après avoir exposé l’historique de YouTube et les grandes phases de son évolution, la conversation s’est structurée autour de son fonctionnement, en exposant le système des networks, la notion de strike et la démocratisation du placement de produit sur la plateforme vidéo. Chacun s’est posé la question du format actuel de YouTube en évoquant la gratuité du contenu ou encore l’implication commerciale derrière la publication d’une vidéo. Puis le débat s’est étendu sur le métier de youtubeur autour son financement et de ses problématiques.

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Une lecture plus large du système de YouTube

La discussion a ouvert de nouvelles pistes de réflexions autour de YouTube grâce à un public déjà initié à son mécanisme et vivement intéressé par les différentes connaissances partagées au cours de cette rencontre à l’allée verte. Le contact entre générations a également permis de confronter les visions sur ces nouveaux outils et de questionner ensemble le rôle que tient une plateforme comme YouTube dans notre rapport à la société. La discussion s’est clôturée par un élargissement de notre discussion vers d’autres pans du secteur numérique et médiatique puisque le débat a finalement intégré le large spectre de l’impact du numérique dans notre quotidien. Cette rencontre nous a offert une lecture variée de YouTube et des nouvelles techniques, comme les vidéos « deep fake » amenant à étoffer notre réflexion sur un secteur qui attise les curiosités à l’heure du numérique.

Animal journalistique curieux en service civique pour Fragil, je me passionne pour l’actualité du microcosme nantais afin d'en épier les nuances loin du manichéisme.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017