La pièce publiée en 2007 et dont un film a été réalisé par Roman Polanski en 2011, nous plonge dans l’intimité d’un huit clos où deux couples se rencontrent pour la première fois suite à la bagarre de leurs fils. La bienveillance et sympathie du début de l’échange vont vite laisser place à l’agressivité et l’animosité entre les personnages laissant le spectateur comme interdit face à cette escalade.
Pari réussi pour la troupe amateur du Cyclope et Thimotée Godineau-Le Roy qui signe là sa toute première mise en scène. Rencontre.
A trois heures avant la deuxième représentation, je retrouve Timothée heureux et détendu. La première s’est bien déroulée et la troupe se sent soulagée du retour plus que positif du public de la veille.
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Le making of
« J’ai proposé la pièce aux comédiens qui ont tout de suite accroché »
Après deux lectures, Thimotée a proposé « le Dieu du carnage » aux comédiens qui, à l’unanimité, ont adhéré au projet.
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Le travail de préparation de la pièce s’est fait sur un an et en équipe. Thimotée m’explique qu’il a une vision très précise de la manière dont il veut raconter et amener l’histoire, vision qu’il partage avec ses comédiens qui eux ont apporté des propositions quant aux jeu et comiques de situations. La troupe s’est également entourée de Benoit Niederberger pour la musique et de Roméo Lasne pour les lumières.
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La mise en scène n’est inspirée ni par celle de la pièce de Yasmina Reza ni par le film de Polanski. « On a fait un choix de supprimer toutes les didascalies du texte de l’auteur pour le réécrire entièrement », des flottements du texte original ont été supprimés ou retravaillés autrement. Des scènes relevant « plutôt de l’absurde » y ont aussi été intégrées.
La première
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« Que le spectateur ne puisse plus supporter ces quatre personnages »
Metteur en scène et comédiens sont heureux de leur première représentation. « La première est conforme à l’objectif qu’on s’était fixé pour une première ». Cependant ils souhaitent emmener la pièce vers « quelque de chose de bien plus tendu avec un crescendo dans la tension, la colère et la haine des personnages bien plus fort ». Le but avoué est de retirer toute humanité aux personnages au fur et à mesure de la pièce et qu’à la fin ils soient perçus par le spectateur comme « des monstres ».
« Les adultes en niant l’enfance finissent par s’entretuer comme des animaux »
Pour Thimotée, le message de la pièce, symbolisé par le décor avec notamment l’aquarium vide et le jeu des acteurs, est de « garder notre part d’enfance » pour ne pas finir comme les quatre personnages. Au cours de la pièce, le vernis social qui protégeait et représentait chacun, craque et se fissure.
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« Ce qu’on voit sur le plateau c’est une cour de récréation avec les mêmes violences »
Ces adultes redeviennent de véritables enfants se chamaillant, s’humiliant les uns et les autres sans aucune pitié. Cette violence physique et verbale entre les personnages provoque alors un certain malaise chez le spectateur. Ceci est tout à fait assumé par Thimotée qui souhaite nous bousculer « dans nos idées installées » et nous permette de nous interroger sur ces personnages qui sont peut-être un peu nous dans la vie.
Une suite à l’histoire ?
A la fin de la pièce, les personnages partent chacun leur tour et laisse le spectateur avec ses interrogations et doutes quant à l’avenir des protagonistes de l’histoire.
On pourrait alors imaginer une suite, un Carnage 2 ?, « pourquoi pas ? » me répond amusé Thimotée.
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