13 novembre 2024

Le festival Art To Play se mobilise contre les violences sexistes et sexuelles

Le festival Art To Play revient au Parc des Expositions à Nantes le weekend du 16 et 17 novembre pour sa 13e édition. Avec des univers variés mêlant culture pop, jeux vidéo et mangas, cet événement attire chaque année des milliers de passionné·es. En parallèle de leurs règles de bienséance, le festival a fait appel à l’association Les Catherinettes pour assurer un environnement plus sûr à ses festivalier·es.

Le festival Art To Play se mobilise contre les violences sexistes et sexuelles

13 Nov 2024

Le festival Art To Play revient au Parc des Expositions à Nantes le weekend du 16 et 17 novembre pour sa 13e édition. Avec des univers variés mêlant culture pop, jeux vidéo et mangas, cet événement attire chaque année des milliers de passionné·es. En parallèle de leurs règles de bienséance, le festival a fait appel à l’association Les Catherinettes pour assurer un environnement plus sûr à ses festivalier·es.

Pour cette 13e édition, Art To Play, qui est décrit par la cheffe de projet du festival, Elodie Nopre, comme « le plus grand festival manga, jeux vidéo, et pop culture du Grand Ouest » a franchi un cap dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Le festival, dont l’équipe s’était organisé en interne l’année dernière face à cette problématique fréquente en milieu festif, s’engage désormais à sensibiliser et protéger les festivalier·es grâce au dispositif de prévention de l’association Les Catherinettes.

Les Catherinettes au cœur du festival Art To Play

Comme l’explique Mélanie Gourvès, directrice de l’association Les Catherinettes, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est un “sujet à prendre en compte dans tous les événements accueillant du public”. L’équipe du festival a donc souhaité s’entourer de cette association pour gérer toute situation pouvant mettre les festivalier·es en insécurité. Les bénévoles des Catherinettes assureront un accueil sur leur stand situé dans le Grand Palais et des “maraudes”, c’est-à-dire des rondes de bénévoles faites un peu partout sur le site pour aider les “personnes témoins, victimes de VSS, ou celles souhaitant s’informer sur le dispositif”, précise la cheffe de projet du festival.

Elodie Nopre, la cheffe de projet du festival Art To Play photographiée au sein même du site du Parc des Expositions. 08/11 @amelie_ptrr

“Le cosplay est une grosse thématique d’Art To Play”

Comme il est mentionné dans les « règles de bienséance » accessibles sur leur site et leur page Instagram, les « free hugs » sont interdits, notamment sur les cosplayers et cosplayeuses sans leur accord préalable. Parmi tout ce que propose le festival, la cheffe de projet souligne que « le cosplay est une grosse thématique d’Art To Play« . Elle mentionne également le risque pour les cosplayers et cosplayeuses qui,  « derrière leurs personnages, restent des êtres humains », et rappelle que, comme partout, « on ne peut pas toucher une personne sans son consentement« . C’est pourquoi la présence des Catherinettes, selon la directrice de l’association, permettra de « sensibiliser » et d’éveiller « l’intelligence collective sur la pédagogie du consentement« . La directrice de l’association évoque notamment que cette problématique relative à l’interprétation d’un personnage peut être également “valable au théâtre par exemple ou dans les spectacles de drag”.

Infos utiles

Festival Art To Play : 16 et 17 novembre au Parc des Expositions de Nantes

17€/25€

Affiche du festival Art To Play 2024

Vivant dans plusieurs villes à la fois, Amélie est tombée cet été sous le charme de Nantes, qu’elle apprécie pour ses lieux culturels parfois insoupçonnés.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017