27 mars 2024

Le festival Handiclap « par tous.tes et pour tous.tes » revient pour sa 37 ème édition

Le festival Handiclap revient pour sa 37ème édition du 28 au 31 mars prochain au Parc des Chantiers. Concerts, théâtre, exposition, dessin… ce projet porté par l’APAJH 44 propose une programmation accessible et pour toustes en collaboration avec des partenaires culturels nantais. Au cœur de ce projet, Loélia, en service civique depuis septembre 2023, nous raconte son engagement dans l’organisation de ce festival.

Le festival Handiclap « par tous.tes et pour tous.tes » revient pour sa 37 ème édition

27 Mar 2024

Le festival Handiclap revient pour sa 37ème édition du 28 au 31 mars prochain au Parc des Chantiers. Concerts, théâtre, exposition, dessin… ce projet porté par l’APAJH 44 propose une programmation accessible et pour toustes en collaboration avec des partenaires culturels nantais. Au cœur de ce projet, Loélia, en service civique depuis septembre 2023, nous raconte son engagement dans l’organisation de ce festival.

« C’est un domaine que je ne connaissais pas tant que ça (…) là je bosse dans ce que j’avais envie de découvrir, et en plus c’est pour une belle cause ». En 2023, Loélia alors en licence de droit, décide de faire une pause dans ses études afin d’avoir une expérience dans l’événementiel. Elle s’engage alors en tant que volontaire en service civique au sein de l’association APAJH 44 (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés ). Depuis octobre 2023 et pendant 8 mois, elle a comme intitulé de mission  » assistante de production » du festival, aux côtés de l’équipe salariée et d’une autre volontaire en service civique Anna, à la communication.

Loélia, volontaire en service civique à l’APAJH44 devant la Maison des Hommes et des Techniques

La solidarité au centre des valeurs de ses missions et du festival

La grande partie des missions de Loélia se traduit par l’organisation des différents temps du festival, notamment en amont. « La coordination des bénévoles, c’est une grosse partie à gérer » nous précise-t-elle. Un soutien indispensable à la réalisation de ces 4 jours de festival « il y a une cinquantaine de personnes bénévoles qui se sont inscrites, et qui reviennent souvent d’années en années ». Une bonne partie de ces bénévoles sont d’ailleurs « des aides-soignant·es, des animateur·rices et qui sont salarié·es de l’APAJH44 et travaillent dans des centres médicaux-sociaux ». La coordination et l’accueil de ces bénévoles sont donc essentiels à la mise en œuvre du festival « je m’occupe du planning des différentes missions, le montage et le démontage du site et des chapiteaux, et sur les quatre jours, l’accueil des artistes, la billetterie, le bar, le merch etc. ». En plus de cette logistique, elle a également assuré une partie du merchandising du festival « j’ai travaillé avec le graphiste par rapport au visuel pour des tee-shirts, tote bag, bracelets ».

Affiche festival Handiclap 2024 : « la renarde féroce, l’hérisson qui pique marchent ensemble et vont dans la même direction »

Cette expérience a conforté Loélia dans son envie de poursuivre dans le domaine de l’événementiel « mais avec du sens, pas dans des grosses entreprises qui brassent du fric et qui en ont rien à faire » nous précise la volontaire. Cette première expérience, qu’elle s’apprête à voir se concrétiser avec l’arrivée du festival l’amène à  s’intéresser à des formations en alternance « même si c’est difficile à trouver aujourd’hui » nous confie-t-elle.

Une programmation éclectique et accessible

« Il faut vraiment venir les 4 jours car le festival touche à plein de pratiques artistiques différentes ». Une programmation signée Guillaume Brochet qui « veut toucher un maximum de personnes ».

Déjà installée, c’est une exposition à la Maison des Hommes et des Techniques intitulée « l’équipage d’un même navire » que Loélia nous invite à contempler. « Les gens ont tendance à l’oublier, elle dure 2 semaines et c’est gratuit ». Elle a participé à l’organisation de l’exposition avec Guillaume Brochet, l’organisateur de ce festival, et iels finissent les derniers détails techniques afin d’accueillir le public pour le vernissage du 20 mars. « 11 exposant.es qui ont de près ou de loin un rapport avec le handicap » se retrouvent autour de la notion de solidarité qui est très présente, dans les œuvres, mais aussi dans leurs conceptions « certaines sont individuelles mais d’autres collectives, et ont été créées dans des centres médicaux sociaux ou foyers de vie avec des résident.es, des jeunes, des moins jeunes… ».

L’exposition « l’équipage d’un même navire » à la Maison des Hommes et des Techniques

« Ce qui est bien à Nantes, c’est qu’on se fait beaucoup tourner les équipements d’accessibilité entre partenaires culturels ».

Afin de rendre l’exposition plus accessible, « le vernissage aura une traductrice LSF  (ndlr : Langue des signes française)». Ce sera également le cas lors de l’inauguration du jeudi 28. D’autres dispositifs et actions sont mis en place durant le festival dont « de l’écriture en braille et en FALC (ndlr : Facile à Lire et à Comprendre) sur l’ensemble des programmes», « les gilets vibrants » mais aussi « de l’audio description lors d’un concert à Trempo par Jérémy Tourneur de Pick Up Production », « un dispositif Tapiroul ( ndlr : un tapis amovible qui facilite le passage des fauteuils roulants, piétons et poussettes sur une surface plane et sans ressaut) » ou encore « un spectacle en chant signé ». « C’est trop intéressant de s’intéresser à tous ces dispositifs, c’est sûr que des festivals auxquels j’ai participé n’en font pas autant » nous confie Loélia.

L’un des chapiteaux du Parc des Chantiers monté avec l’aide des bénévoles

Des collaborations avec des lieux culturels nantais

« Le premier soir c’est à Trempo, ça va être vénère ! ». En effet, pour démarrer le festival dans une ambiance festive, le 28 mars, Handiclap et Trempo s’associent pour une soirée musicale. On pourra y écouter le groupe de rap Choolers Division, « notre tête d’affiche » de la soirée, « comprenant en leur sein des personnes autistes ou en situation de handicap mental ou psychique (…) pratiquant une musique spontanée, décalée et foutrement excitante » (cf. programme). Deux autres artistes, Crenoka et Violet Indigo joueront également lors de cette soirée. Cette première collaboration avec Trempo semble réjouir la volontaire, « les soirées comme à Trempo ça amène un autre public, ce que je trouve trop bien, le prix de 8 euros permettra peut-être d’attirer plus de jeunes ».

« C’est aussi ce vers quoi le festival veut se tourner, des partenariats avec d’autres lieux culturels nantais »

Le samedi 30 mars, Loélia se réjouit de la venue de Bob’s not dead, « un concert punk qu’il faut aller voir, j’ai trop hâte de voir ça ». Le même jour, aura lieu une autre collaboration avec le Passage Sainte Croix, nommée Oculus « un concert dans le noir, par deux personnes, dont une mal voyante », « je trouve ça trop intéressant de plonger des personnes dans ce que d’autres peuvent vivre » nous confie Loélia. Il ne faut pas oublier le spectacle dessiné intitulé Dans la jungle dans lequel « un illustrateur nantais va dessiner pendant le concert ». « Le décor va nous plonger dans une jungle, on se fait livrer des plantes et des fleurs exotiques pour l’occasion » tient à préciser la volontaire en service civique.
Le festival Handiclap se veut avant tout familial, le 31 mars, sous un des chapiteaux aura lieu le Catch Kids Club « on a vu le spectacle au Pianocktail et c’est très drôle » où les enfants du public se retrouveront sur un ring pour un battle de dessin (avec les parents autours). « Il ne faut pas oublier la chasse aux œufs » nous rappelle Loélia en souriant, « c’est en partenariat avec l’association nantaise Constellation qui la faisait chaque année ».
L’année dernière le festival accueillait entre 3000 et 4000 festivali·er·ère·s, « cette année ça tombe sur le week-end de Pâques » , espérons que le temps soit clément pour profiter de ces 4 jours !

Infos pratiques :
– Toute la programmation du festival 
Soirée d’inauguration jeudi 28 mars / 18h : Sous chapiteau – Esplanade des Traceurs de coques – Parc des Chantiers avec une traductrice LSF.

23 ans, originaire de Laval, future journaliste ? je suis très attentive et curieuse du monde qui m'entoure ! j'adore faire des playlists à rallonge et écouter les gens parler.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017