« C’est un domaine que je ne connaissais pas tant que ça (…) là je bosse dans ce que j’avais envie de découvrir, et en plus c’est pour une belle cause ». En 2023, Loélia alors en licence de droit, décide de faire une pause dans ses études afin d’avoir une expérience dans l’événementiel. Elle s’engage alors en tant que volontaire en service civique au sein de l’association APAJH 44 (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés ). Depuis octobre 2023 et pendant 8 mois, elle a comme intitulé de mission » assistante de production » du festival, aux côtés de l’équipe salariée et d’une autre volontaire en service civique Anna, à la communication.
La solidarité au centre des valeurs de ses missions et du festival
La grande partie des missions de Loélia se traduit par l’organisation des différents temps du festival, notamment en amont. « La coordination des bénévoles, c’est une grosse partie à gérer » nous précise-t-elle. Un soutien indispensable à la réalisation de ces 4 jours de festival « il y a une cinquantaine de personnes bénévoles qui se sont inscrites, et qui reviennent souvent d’années en années ». Une bonne partie de ces bénévoles sont d’ailleurs « des aides-soignant·es, des animateur·rices et qui sont salarié·es de l’APAJH44 et travaillent dans des centres médicaux-sociaux ». La coordination et l’accueil de ces bénévoles sont donc essentiels à la mise en œuvre du festival « je m’occupe du planning des différentes missions, le montage et le démontage du site et des chapiteaux, et sur les quatre jours, l’accueil des artistes, la billetterie, le bar, le merch etc. ». En plus de cette logistique, elle a également assuré une partie du merchandising du festival « j’ai travaillé avec le graphiste par rapport au visuel pour des tee-shirts, tote bag, bracelets ».
Cette expérience a conforté Loélia dans son envie de poursuivre dans le domaine de l’événementiel « mais avec du sens, pas dans des grosses entreprises qui brassent du fric et qui en ont rien à faire » nous précise la volontaire. Cette première expérience, qu’elle s’apprête à voir se concrétiser avec l’arrivée du festival l’amène à s’intéresser à des formations en alternance « même si c’est difficile à trouver aujourd’hui » nous confie-t-elle.
Une programmation éclectique et accessible
« Il faut vraiment venir les 4 jours car le festival touche à plein de pratiques artistiques différentes ». Une programmation signée Guillaume Brochet qui « veut toucher un maximum de personnes ».
Déjà installée, c’est une exposition à la Maison des Hommes et des Techniques intitulée « l’équipage d’un même navire » que Loélia nous invite à contempler. « Les gens ont tendance à l’oublier, elle dure 2 semaines et c’est gratuit ». Elle a participé à l’organisation de l’exposition avec Guillaume Brochet, l’organisateur de ce festival, et iels finissent les derniers détails techniques afin d’accueillir le public pour le vernissage du 20 mars. « 11 exposant.es qui ont de près ou de loin un rapport avec le handicap » se retrouvent autour de la notion de solidarité qui est très présente, dans les œuvres, mais aussi dans leurs conceptions « certaines sont individuelles mais d’autres collectives, et ont été créées dans des centres médicaux sociaux ou foyers de vie avec des résident.es, des jeunes, des moins jeunes… ».
« Ce qui est bien à Nantes, c’est qu’on se fait beaucoup tourner les équipements d’accessibilité entre partenaires culturels ».
Afin de rendre l’exposition plus accessible, « le vernissage aura une traductrice LSF (ndlr : Langue des signes française)». Ce sera également le cas lors de l’inauguration du jeudi 28. D’autres dispositifs et actions sont mis en place durant le festival dont « de l’écriture en braille et en FALC (ndlr : Facile à Lire et à Comprendre) sur l’ensemble des programmes», « les gilets vibrants » mais aussi « de l’audio description lors d’un concert à Trempo par Jérémy Tourneur de Pick Up Production », « un dispositif Tapiroul ( ndlr : un tapis amovible qui facilite le passage des fauteuils roulants, piétons et poussettes sur une surface plane et sans ressaut) » ou encore « un spectacle en chant signé ». « C’est trop intéressant de s’intéresser à tous ces dispositifs, c’est sûr que des festivals auxquels j’ai participé n’en font pas autant » nous confie Loélia.
Des collaborations avec des lieux culturels nantais
« Le premier soir c’est à Trempo, ça va être vénère ! ». En effet, pour démarrer le festival dans une ambiance festive, le 28 mars, Handiclap et Trempo s’associent pour une soirée musicale. On pourra y écouter le groupe de rap Choolers Division, « notre tête d’affiche » de la soirée, « comprenant en leur sein des personnes autistes ou en situation de handicap mental ou psychique (…) pratiquant une musique spontanée, décalée et foutrement excitante » (cf. programme). Deux autres artistes, Crenoka et Violet Indigo joueront également lors de cette soirée. Cette première collaboration avec Trempo semble réjouir la volontaire, « les soirées comme à Trempo ça amène un autre public, ce que je trouve trop bien, le prix de 8 euros permettra peut-être d’attirer plus de jeunes ».
« C’est aussi ce vers quoi le festival veut se tourner, des partenariats avec d’autres lieux culturels nantais »
Le samedi 30 mars, Loélia se réjouit de la venue de Bob’s not dead, « un concert punk qu’il faut aller voir, j’ai trop hâte de voir ça ». Le même jour, aura lieu une autre collaboration avec le Passage Sainte Croix, nommée Oculus « un concert dans le noir, par deux personnes, dont une mal voyante », « je trouve ça trop intéressant de plonger des personnes dans ce que d’autres peuvent vivre » nous confie Loélia. Il ne faut pas oublier le spectacle dessiné intitulé Dans la jungle dans lequel « un illustrateur nantais va dessiner pendant le concert ». « Le décor va nous plonger dans une jungle, on se fait livrer des plantes et des fleurs exotiques pour l’occasion » tient à préciser la volontaire en service civique.
Le festival Handiclap se veut avant tout familial, le 31 mars, sous un des chapiteaux aura lieu le Catch Kids Club « on a vu le spectacle au Pianocktail et c’est très drôle » où les enfants du public se retrouveront sur un ring pour un battle de dessin (avec les parents autours). « Il ne faut pas oublier la chasse aux œufs » nous rappelle Loélia en souriant, « c’est en partenariat avec l’association nantaise Constellation qui la faisait chaque année ».
L’année dernière le festival accueillait entre 3000 et 4000 festivali·er·ère·s, « cette année ça tombe sur le week-end de Pâques » , espérons que le temps soit clément pour profiter de ces 4 jours !
Infos pratiques :
– Toute la programmation du festival
– Soirée d’inauguration jeudi 28 mars / 18h : Sous chapiteau – Esplanade des Traceurs de coques – Parc des Chantiers avec une traductrice LSF.