24 février 2020

Le show d’Oxmo Puccino

Samedi soir, direction Pontchâteau pour rejoindre l’intimité du théâtre Le Carré d’Argent, à l’architecture moderne, qui accueillait ce 15 février 2020 pas moins de 650 personnes. La soirée s’annonçait palpitante et intense en émotions musicales avec la présence du talentueux rappeur des premières heures : Oxmo Puccino.

Le show d’Oxmo Puccino

24 Fév 2020

Samedi soir, direction Pontchâteau pour rejoindre l’intimité du théâtre Le Carré d’Argent, à l’architecture moderne, qui accueillait ce 15 février 2020 pas moins de 650 personnes. La soirée s’annonçait palpitante et intense en émotions musicales avec la présence du talentueux rappeur des premières heures : Oxmo Puccino.

Dans le cadre de sa tournée, l’enchanteur des mots, avec plus de 20 ans de carrière depuis le collectif Time Bomb, a tout donné pour nous offrir un concert de hip hop authentique, généreux avec des vrais musiciens, un pur kiff. Il pose ses textes et narre le temps qui passe, les relations humaines et sentimentales.

Une première partie tout en douceur

La scène accueillait la voix douce et soul à souhaits d’Audrey Lopes ; notre artiste régionale, conviée pour remplacer Les Labotaniques, nous a balancé son set, accompagnée uniquement de son synthétiseur : riche mélange de créations originales et reprises très bien maitrisées qui nous donne envie de la découvrir dans son futur projet électro soul.

Le Show

21H30, le public est impatient, l’imposant Oxmo Puccino fait son entrée millimétrée. Le public de tout âge est prêt, le beat est jazzy, tout glisse sur le flow, la voix est suave et rassurante, les textes sont touchants, la plume est incisive.

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Les morceaux s’enchainent, la ferveur et l’intensité montent dans le public, des titres classiques sont interprétés pour le plus grand plaisir de tous : « mama lova », « j’ai mal au mic », « le bonheur », « 365 jours », « le droit de chanter », « l’enfant seul » , ils se mélangent aux dernières compositions « je reviendrais pas » ou encore « flèche épistolaire », issus de son 8ème album studio sorti en septembre 2019.

Les jeux de lumière révèlent l’artiste, dans la pénombre les thèmes abordés sont parfois durs, plus en lumière, l’espoir renait, le philosophe Oxmo nous rappelle que le temps est notre plus solide allié. Le spectacle est réussi, l’artiste assume en pleine lumière : « j’ai réussi ma life ».

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Le flow percutant de cet amoureux de la langue française et des métaphores s’impose comme de la sagesse, le public en redemande. Oxmo, cette force tranquille, s’impose et l’interaction avec ses 4 musiciens talentueux impressionne : la guitare, le synthé se mêlent à la batterie, ainsi qu’aux samples maitrisés de Mr Viktor, c’est funky, groovy, le public est conquis.

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Il nous rappelle à la fin du spectacle après plusieurs rappels que parfois « le réveil est dur ». Après 1H30 intense, le groupe salue, comme soudé. Une osmose est née ce soir, et on l’a ressenti au plus profond de nous.

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Nous attendons Oxmo de pied ferme au festival Mythos à Rennes le 02 avril, pour une autre page de sa belle tournée.

A suivre…

 

Ancien rédacteur d’un WEBMEDIA musical : curieux par nature, je le serais d’autant plus quand il s’agira de musique. L’éclectisme créatif ambiant est plein de surprises

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017