20 décembre 2021

Le tour des réseaux sociaux avec les animateurs et animatrices de FJT

Le 23 novembre 2021 Fragil a été sollicitée par l'association Adelis pour animer un atelier de trois heures en direction d'animateurs et animatrices. Face à ces professionnel.le.s qui encadrent des jeunes, l'animatrice de Fragil a animé un atelier sur les réseaux sociaux.

Le tour des réseaux sociaux avec les animateurs et animatrices de FJT

20 Déc 2021

Le 23 novembre 2021 Fragil a été sollicitée par l'association Adelis pour animer un atelier de trois heures en direction d'animateurs et animatrices. Face à ces professionnel.le.s qui encadrent des jeunes, l'animatrice de Fragil a animé un atelier sur les réseaux sociaux.

Les animatrices et animateurs de l’association Adelis sont en lien direct avec les jeunes travailleur.euse.s dans différents foyers de l’association. Afin de mieux comprendre les usages et le fonctionnement des réseaux sociaux, Fragil a été sollicitée pour animer un atelier de trois heures afin de répondre à ces attentes.

Entrée du « foyer de jeunes travailleurs » rue Chanteclerc à Nantes

Parmi la quinzaine de participantes et participants à l’atelier, une majorité dispose d’au moins un compte sur un réseau social. Dans les usages des animateurs et animatrices, peu sont féru.e.s de ces plateformes et beaucoup s’interrogent quant à l’usage fait par les jeunes qu’ils et elles rencontrent chaque jour. Afin de décrypter ces plateformes incontournables, l’animatrice de Fragil propose au groupe plusieurs ateliers interactifs. Classer des cartes plastifiées selon les différents logos représentés, tester ses connaissances en culture numérique via un quiz ou encore discuter des conditions générales d’utilisation sont autant de courts ateliers animés par l’animatrice de Fragil.

Cartes représentant divers logos dont des réseaux sociaux

Tout au long de l’après-midi les questionnements s’enchaînent autour de la prévention à faire auprès des jeunes ou encore du pouvoir de « captation » par les écrans auquel ils sont visiblement confrontés. Une inquiétude se ressent quant à une forme « d’addiction » que le groupe retrouve chez les jeunes suivis dans les différents foyers. Un dernier atelier, facilement reproductible par les animateurs et animatrices, permet de se rendre compte de la somme d’informations collectées par un réseau social tel que Instagram. Ce jeu permet de faire prendre conscience aux adultes comme aux plus jeunes de l’utilisation de ces données par les plateformes à des fins publicitaires.

Après un atelier assez dense et riche en questionnements, le groupe de professionnel.le.s repart avec quelques outils d’éducation aux médias ainsi que pour certains et certaines de nouvelles connaissances plus théoriques quant au fonctionnement économique et à l’usage des réseaux sociaux par les jeunes adultes.

Diaporama présentée lors de l’atelier :

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017