31 janvier 2025

Le voyage improvisé de Björn Gottschall à La Folle Journée de Nantes

À l'occasion de La Folle Journée 2025, le musicien Björn Gottschall réalise une mini-tournée de concerts en vélo-piano, dans 11 lieux emblématiques de Nantes, du 29 janvier au 2 février 2025. Des compositions inspirées, à la rencontre du public.

Le voyage improvisé de Björn Gottschall à La Folle Journée de Nantes

31 Jan 2025

À l'occasion de La Folle Journée 2025, le musicien Björn Gottschall réalise une mini-tournée de concerts en vélo-piano, dans 11 lieux emblématiques de Nantes, du 29 janvier au 2 février 2025. Des compositions inspirées, à la rencontre du public.

« Il y a un côté imprévisible quand on joue dans des lieux qui ne sont pas des salles de concert. Chaque lieu a des bruits différents. »
Gare de Nantes, Jardin des plantes, marché Canclaux, Passage Pommeraye ou encore Nefs des Machines de l’Île… un choix de lieux éclectiques pour des concerts de 30 minutes et accessibles à tous. Un concept que le musicien Björn Gottschall avait déjà testé en grand format, en parcourant près de 1400 km avec son vélo-piano, cet été, entre Rennes et Marseille.

De l’improvisation avec beaucoup de contraintes

Pour sa première participation à La Folle Journée, le pianiste rennais s’inspire de l’atmosphère et de l’histoire de chaque lieu, sans chercher à coller strictement à un répertoire. « Je ne suis pas pianiste classique. Il y a une grande partie imprévisible, donc ce que j’ai comme répertoire, je l’utilise plus comme des legos, que j’associe. »
Il doit aussi prendre en compte de nombreuses contraintes : « Par exemple, quand il y a beaucoup de vent, je ne peux pas juste faire un morceau calme, où je plaque des accords. C’est comme s’ils étaient écrasés par le vent. Donc il faut jouer plus dynamique ! » explique-t-il.

Quand on lui demande de parler de sa démarche artistique et de son rapport à la musique, Björn évoque l’image d’un arbre :
« Il ne faut pas chercher à faire complètement nouveau. Il faut bien écouter et regarder ce qui a déjà été fait, apprendre de ça, reprendre des parties et les réaménager. […] Je ne veux pas être la branche qui sort, là, en bas, et qui va se faire manger par une biche. Je vais plutôt aller jusqu’au bout d’une branche (existante) et je vais faire la nouvelle (branche). »

Préférant le terme d’artisan à artiste, Björn cherche à donner une utilité à ses compositions. Il souhaite distiller une musique qui fait du bien.

« J’aime faire de la musique pour se reposer, pour être bien, qui va bien avec un lieu. » 

Sortir du cadre

Son lien à la musique est, comme souvent, une histoire de vie. Né en Allemagne, dans la Sarre, Björn Gottschall apprend très petit à jouer au piano, à l’oreille, en s’entraînant à reproduire ce qu’il entend, puis s’intéresse au solfège.

Le jeune homme a ensuite plusieurs vies. Débutant sa vie professionnelle dans la publicité, il stoppe tout pour créer une auberge de jeunesse à Toulon, où il organise des concerts de jam session. Pendant un an, il rejoint alors le conservatoire avant de prendre à nouveau le large et devenir gardien de refuge en montagne, toujours accompagné de son piano. L’hiver suivant, il écrit son premier album et décide alors d’en faire son métier.

L’artiste trouve rapidement sa niche en allant jouer dans de beaux espaces naturels, notamment sur la côte basque. Des lieux propices aux rencontres avec les randonneur·ses et vacancier·es qui prennent le temps de l’écouter et « achètent après un disque car iels veulent amener cette expérience ou ce souvenir à la maison. »

Avec les premières ventes de disques, arrivent les premières dates de concerts, mais le pianiste constate alors qu’il se retrouve régulièrement à « faire 1000 km en voiture pour 1h de jeu ». Un constat en désaccord avec son lien à la nature : « La réalité c’est que je suis dans une voiture qui pue, avec plein de gens, des bouchons. » C’est de cette réflexion que germe l’idée d’ « être mobile différemment. »

L’été dernier, Björn se lance le défi d’une grande traversée de la France en vélo-piano : une tournée de concerts en pleine nature de 1400 km de Rennes à Marseille pendant laquelle René Martin, le créateur et l’organisateur du Festival international de piano de La Roque-d’Anthéron et de La Folle Journée de Nantes, lui tend la main et l’invite à Nantes.

« Je suis passé par des lieux où il n’y a pas beaucoup de culture. En essayant de faire autre chose, on sort de ce cadre, et c’est là que se créent de nouvelles dynamiques et des rencontres. »

“C’est important, ne pas enfermer la musique dans un cadre, dans un réseau existant.”

Le piano acoustique artisanal sur roulettes de Björn crée une proximité et suscite beaucoup de questions.

L’artiste compte profiter de la ville et de la programmation de la Folle journée pendant son séjour et se laisser porter par les prochaines rencontres.

 

Il sera encore possible de le voir jouer ce weekend à Nantes :
samedi 1er février
11h00-11h30 – Marché de Talensac
12h30-13h00 – Passage Pommeraye
16h00-16h30 – Nefs des Machine de l’Île
dimanche 2 février
11h00-11h30 – Marché des Arts
15h30-16h00 – Little Brewery Atlantic

Pour suivre les prochaines aventures de Björn :
www.bjoerngottschall.com
instagram

Tout droit arrivée de Paris où elle a vécu les 15 dernières années, Amandine est à Nantes depuis seulement quelques mois. Pourtant, sa connaissance du calendrier culturel et son ancrage dans le quartier révèlent plutôt une femme capable de trouver toutes les occasions pour faire des rencontres et de s’imprégner de l'imaginaire nantais.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017