Présente au LAB (Little Atlantique Brewery) ce vendredi 15 novembre 2024 pour l’événement organisé par le journal Libération pour “comprendre, réfléchir et échanger sur la transition écologique”, aux côtés de l’humoriste Thomas VDB, l’ancien eurodéputé José Bové ainsi que le fondateur du mouvement Destins Liés Achraf Manar, l’activiste Léna Lazare à défendu une vision de la lutte écologique plus radicale, que l’on retrouve chez les Soulèvements de la Terre “L’écologie ne peut être que radicale, il faut revenir à la racine du problème.”.
La porte-parole du mouvement qui est désormais jeune paysanne, rappellera qu’elle a rejoint les Soulèvements de la Terre pour la convergence des luttes et la complémentarité des modes d’action “En tant qu’activiste, ce n’est pas a moi de juger la manière de lutter des autres”.
“Ce qui est important, c’est de rester souder”
La question de la violence dans les mouvements militants arrive inévitablement, à laquelle elle répond : “La violence dont j’ai vraiment envie de parler c’est de la violence d’état, c’est celle qui est à l’origine de toutes les violences dans le milieu militant. Et qu’on évite de tomber dans ce débat là, qui ouvre la porte à la criminalisation des mouvements militants.” Déplorant que des militants se retrouvent à se déchirer sur la question de ce qu’il aurait fallu faire ou ne pas faire. “Ce qui est important, c’est de rester souder.”
Elle rappelle par la suite en citant la lutte des suffragettes que “ce n’est jamais désirable, pour n’importe quel activiste, dans n’importe quel mouvement de libération, d’avoir à user de la violence” mais qu’iels en sont parfois contraint pour faire face à une violence d’état encore plus forte.
Un choc générationnel
Parfois en désaccord avec la vision des anciennes générations, dont par exemple celle de José Bové de 45 son ainé qui “trouve dommage que l’on ne retienne que les violences à Sainte-Soline” ou celle de Thomas VDB, 47 ans, qui cherche à parler d’écologie avec tout le monde, Léna Lazare revient sur ces échanges : “J’étais contente d’être avec Achraf, on est dans les mêmes dynamiques contre l’extrême droite et c’était chouette de donner cette image de l’écologie qui va contre courant de la caricature du mouvement climat et de l’écologie libérale” nous raconte celle qui à été un temps porte parole de Youth for Climate, le mouvement lycéen fondé en 2019. Achraf Manar et Léna Lazare, 26 ans tous·tes les deux, se sont très souvent retrouvés en accord sur leur conception de l’écologie et notamment de l’incontournable prise en compte de l’intersectionnalité des luttes.
Témoigner juste avant le procès
La porte-parole des Soulèvements de la Terre est ensuite revenue sur son procès et celui de Basile Dutertre, qui se tiendra le vendredi 22 novembre 2024 pour des faits de « non présentation devant une commission d’enquête parlementaire ». En effet en septembre 2023 s’est tenue une commission parlementaire initiée par LREM, LR et le RN sur “les groupuscules auteurs de violences en manifestations”. Le collectif, visé peu après par une tentative de dissolution écrit sur son site : “cette commission apparaissait avant tout comme une vaste entreprise de sape de la vérité, visant à réécrire l’histoire « officielle » de la journée du 25 mars 2023.”
Les Soulèvements de la Terre ont donc décidé de ne pas participer à cette commission à la suite de la réception des questions, envoyées la veille par les parlementaires. “Comme il y a une séparation des pouvoirs entre la justice et le Parlement, ils ne peuvent normalement pas nous poser des questions sur des affaires judiciaires en cours, ce qui n’était clairement pas le cas” nous explique leur porte-parole.
Rappelons que cette procédure est rarissime et “témoigne de l’acharnement judiciaire dont les Soulèvements de la terre sont l’objet”, d’après ces derniers.
Les Soulèvements de la Terre ont donc appelé à un rassemblement de soutien à Léna Lazare et Basile Dutertre à 8h le vendredi 22 novembre, devant le tribunal de Paris.