17 juillet 2018

Les Escales 2018 : Melbourne à l’honneur !

Le Festival Les Escales de Saint Nazaire fête cette année sa 27ème édition. Rencontre avec Gérald Chabaud, directeur de l’association les Escales, organisatrice du festival.

Les Escales 2018 : Melbourne à l’honneur !

17 Juil 2018

Le Festival Les Escales de Saint Nazaire fête cette année sa 27ème édition. Rencontre avec Gérald Chabaud, directeur de l’association les Escales, organisatrice du festival.

Festival de musique world, pop, rock, electro, les Escales de Saint Nazaire sont nées en 1992 et sont, depuis cette date, toujours situées entre l’estuaire de la Loire et l’océan atlantique, sur le site de l’île du Petit Maroc.

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Ambiances-Vendredi-Escales-2017-©-CLACK-David-Gallard-249

CLACK - David Gallard

Dès sa création, le festival a opté pour une formule autour d’un focus sur une ville. Cette année, Melbourne et l’Australie seront mises à l’honneur avec en étendard, des groupes étant peu ou pas du tout produit en France. De belles découvertes en perspective !!! Sur les 37 concerts programmés pendant les 3 jours d’Escales, 18 sont consacrés au Focus Melbourne. Sans oublier les têtes d’affiche, Etienne Daho, Eddy de Pretto, Beth Ditto, Polo & Pan, Birkin Gainsbourg…

Rencontre avec Gerald Chabaud, directeur de l’association Les escales

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Gérald Chabaud

Ouest France

Fragil : Quel est votre parcours ?
Gerald Chabaud : J’étais musicien dans les années 80, bassiste dans un groupe de rock qui s’appelait les Thugs. Puis ensuite, je suis devenu co-directeur du Chabada à Angers lors de son ouverture, directeur de la Cartonnerie à Reims et du festival Elektricity. Je suis depuis 3 ans et demi à Saint Nazaire où je m’occupe du VIP et des Escales.

« On est passé d’un festival autour des musiques du monde à un festival autour des musiques actuelles. »

Fragil : Parlez-nous de la genèse des Escales ?
Gerald Chabaud : Nous en sommes à la 27ème édition. C’est un festival qui s’est construit au départ sur des musiques du monde avec un thème particulier. Petit à petit, ce festival s’est développé et agrandi. En 2016, nous sommes passés à 3 jours, tout en gardant un focus sur une ville. On a évolué musicalement parce que les musiciens sont globalement influencés. On est donc passé d’un festival autour des musiques du monde à un festival autour des musiques actuelles.

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Ambiances-Vendredi-Escales-2017-©-CLACK-David-Gallard-249-1

CLACK-David-Gallard

Fragil : Comment faites-vous pour attirer de grands noms à St Nazaire ? Est-ce compliqué de les faire venir des 4 coins du monde ?
Gerald Chabaud : Ce n’est pas très compliqué. D’une part, les musiciens sont habitués à voyager. De plus, le festival des Escales a une très bonne image dans le milieu, ils savent qu’ils seront bien reçus. Et puis le cadre est très agréable. Le seul problème, c’est que pour certains artistes, nous n’avons pas les finances nécessaires pour les programmer et nous ne pouvons pas rivaliser avec les très gros festivals.

Fragil : Quel est le budget de cette édition 2018 ?
Gerald Chabaud : Le budget de cette année est à 2,5 millions hors taxe. 72% de recette propres : billetterie, bar, recettes annexes… Nous sommes principalement aidés par la ville de Saint-Nazaire, par le département de Loire Atlantique et par la région des Pays de la Loire.

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Les escales

Fragil : Combien programmez-vous d’artistes cette année ?
Gerald Chabaud : Une trentaine et on fait un focus sur Melbourne. On fait venir 6 groupes australiens et 2 DJs. On rend ainsi hommage à la scène australienne qui est très vivace.

« Cette année, un DJ mixera juste à l’entrée du festival. »

Fragil : Y a-t-il des nouveautés pour ce cru 2018 ?
Gerald Chabaud : Je peux citer une salle couverte avec des concerts plus intimistes. On a réfléchi à l’entrée du festival qui est souvent un no mans land. Donc cette année, un DJ mixera juste à l’entrée. Il vient de Marseille et va accueillir les festivaliers avec son sound system. Il y aura également possibilité de faire du surf dans l’enceinte du festival. Les festivaliers viendront en maillot de bain et ils pourront s’essayer sur une machine à surf.

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Gwendal Le Flem

Fragil : Votre plus beau souvenir des Escales ?
Gerald Chabaud : C’est un peu compliqué comme question. Quand on fait un focus, on se rend sur place. L’année dernière, c’était à Détroit où nous avons passé 10 jours à rencontrer beaucoup de musiciens locaux. Et quand on les revoit sur le festival, ça créé des retrouvailles, des moments très sympathiques. C’est peut-être ça la plus belle chose, les relations humaines.

« Essayer les Escales, c’est l’adopter. »

Fragil : Un mot à nos lecteurs ?
Gerald Chabaud : Je dirais que essayer les Escales, c’est l’adopter. C’est sympa, on est sur une île en plein centre-ville. On est bordé par l’estuaire de la Loire, le début de l’océan atlantique. C’est très convivial, très décontracté. C’est pour ça qu’il est, selon moi, très attachant.

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017