14 février 2023

Les parents du quartier Perray Haluchère s’informent sur le fonctionnement des réseaux sociaux

Le temps de deux soirées, le centre Accoord Perray Haluchère a organisé un temps consacré aux parents du quartier. Une petite dizaine d'adultes s'est rendue au rendez-vous pour écouter et discuter avec la salariée de Fragil autour du fonctionnement des réseaux sociaux. Des soirées riches en partage et questionnement à propos de l'usage des ces plateformes par leurs ados.

Les parents du quartier Perray Haluchère s’informent sur le fonctionnement des réseaux sociaux

14 Fév 2023

Le temps de deux soirées, le centre Accoord Perray Haluchère a organisé un temps consacré aux parents du quartier. Une petite dizaine d'adultes s'est rendue au rendez-vous pour écouter et discuter avec la salariée de Fragil autour du fonctionnement des réseaux sociaux. Des soirées riches en partage et questionnement à propos de l'usage des ces plateformes par leurs ados.

Les mercredi 19 et 26 octobre 2022, le centre socio-culturel du quartier Perray Haluchère a organisé deux soirées pour les parents souhaitant s’informer sur les réseaux sociaux. Les ados étaient également bienvenu·es, trois sont venu·es accompagner leurs parents tout en restant assez discret·es tout au long de chaque atelier. En deux séances d’un peu moins de deux heures, les échanges et ajout de contenus de Fragil ont pu apporter aux parents quelques ressources et conseils de bonne pratique sur des plateformes qu’ils et elles utilisent peu.

Aller au-delà des stéréotypes sur les réseaux sociaux

La petite dizaine de participantes et participants est arrivée au premier atelier avec de nombreuses interrogations quant à l’usage des réseaux sociaux par les jeunes, mais également avec une certaine crainte. Beaucoup avaient pour préjugé d’un usage « inutile » de ces plateformes par leurs ados, les rendant « addicts » et étant plus largement dangereux pour leur santé mentale et physique.

Avec une démarche d’éducation populaire, l’animatrice de Fragil leur a donc dans un premier temps proposé de faire un tour des principaux réseaux sociaux qu’ils et elles connaissaient, même de nom. « Instagram », « Snapchat », « Facebook » « WhatsApp » ou encore « Tik Tok » sont en tête de la liste, bien qu’aucun·es des parent·es présent·es ce soir là ne soient eux ou elles même inscrit·es sur l’ensemble de ces plateformes. L’objectif de cette première soirée était bien de comprendre les différents usages possibles de ces réseaux (discussion, jeu, divertissement, partage, communication à l’étranger..) afin de dédiaboliser ceux-ci aux yeux des parent·es présent·es.

A l’aide de cartes plastifiées (voir ci-dessous), de présentation plus théorique des réseaux les plus utilisés et d’un jeu sur l’empreinte numérique, le groupe s’est petit à petit lancé dans de nombreuses discussions sur l’usage par leurs enfants. Les parents ont pu échanger sur les pratiques de chaque foyer, les difficultés rencontrées dans le quotidien quant à l’usage du smartphone et le manque de communication avec leurs ados.

Cartes représentant divers logos dont des réseaux sociaux

Prévenir sur le cyberharcèlement

La seconde soirée animée par Fragil s’est d’avantage concentrée sur les dérives de l’usage des réseaux sociaux, notamment le cyberharcèlement. Venu·es comprendre et parfois témoigner de certaines situations vécues, les parent·es ont particulièrement apprécié cette soirée. Ils et elles ont pu largement amener leurs propres connaissances mais surtout questionner l’intervenante sur la réalité de ce « phénomène » qui concerne une grande partie des adolescent·es.

Afin d’amener les participantes et participants à engager la discussion, l’animatrice de Fragil débute par questionner les parents présent·es sur les règles mises en place au sein de leur foyer concernant l’usage des réseaux sociaux par leurs ados. La plupart ont déjà une vigilance quant à un usage prolongé et en solitaire de ces plateformes, bien qu’ils et elles soient bien en incapacité de savoir précisément ce que font leurs enfants dessus.

L’atelier se poursuit avec une partie plus « théorique », où l’animatrice a pu rappeler quelques conseils proposés par l’association e-efance ou encore l’existence d’une plateforme d’écoute, le 30 18, et de signalement, PHAROS. Bien que la thématique de la soirée soit souvent lourde à évoquer, les parents du quartier du Perray repartent avec le sourire et l’envie de partager les connaissances échangées avec leurs entourages.

 

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017