20 mars 2023

Les reporters du château couvrent une nouvelle exposition sur Instagram

Depuis près de trois ans, Fragil accompagne au château des ducs de Bretagne des ados encadré·es par l'association Les Deux Rives, pour réaliser des reportages sur Instagram. Pour cette nouvelle édition les jeunes se sont penché·es sur l'exposition "Inde, reflets de mondes sacrés" présentée depuis octobre 2022.

Les reporters du château couvrent une nouvelle exposition sur Instagram

20 Mar 2023

Depuis près de trois ans, Fragil accompagne au château des ducs de Bretagne des ados encadré·es par l'association Les Deux Rives, pour réaliser des reportages sur Instagram. Pour cette nouvelle édition les jeunes se sont penché·es sur l'exposition "Inde, reflets de mondes sacrés" présentée depuis octobre 2022.

Après des reportages publiés sur Instagram consacrés à l’exposition LU un siècle d’innovation en 2020 puis à l’exposition L’abîme la saison dernière, les jeunes journalistes des Dervallières se sont intéressé·es entre février et mars 2023 à l’exposition  Inde, reflets de mondes sacrés. Le groupe de sept jeunes s’est formé autour de l’association d’accompagnement à la scolarité Les Deux Rives, qu’ils et elles fréquentent ou ont fréquenté au cours de leur cursus scolaire. Le projet des Reporters du Château des ducs est plus largement porté par JET FM, radio associative basée à Saint-Herblain, qui continue de mettre en lien depuis trois ans l’ensemble des structures partenaires.

Une exposition « très enrichissante »

Après une dizaine de temps de rencontres avec les jeunes, le bilan est sans appel : l’exposition sur les religions indiennes a beaucoup plu. « C’était très enrichissant culturellement » souligne une participante à la fin du dernier atelier qui s’est tenu début mars.

Irfane, médiatrice culturelle, présentant une œuvre de l’exposition

Le groupe des reporters pendant la première visite de l’exposition au château des ducs

Organisé sur quatre journées et trois demi-journée, le projet des Reporters demande un certain investissement de temps et d’attention de la part des ados présent·es. Malgré quelques « temps long » ressentis par certain·es participant·es, l’ensemble du groupe a joué le jeu tout au long du projet.

Afin de s’imprégner au mieux de l’exposition les jeunes ont pu la visiter trois fois et y déambuler librement en compagnie d’Irfane, médiatrice culturelle partenaire du projet. À travers les différentes visites, les jeunes journalistes ont pu décider de centrer leurs reportages sur des thématiques plus précises. Pour Darnesha et Jemilla se sera la déesse hindoue Parvati et sa représentation dans l’exposition. Amine et Kévin vont quant à eux produire deux articles, l’un sur le bouddhisme et l’autre sur les méthodes de conservation des œuvres de l’exposition. Le dernier groupe composé de Adam, Jemilson et Razvan a proposé un article sur la mise en place de l’exposition et un second sur la représentation des trois dieux de la Trimurti.

 

La mission des reporters : être plus que visiteur·euse

Pendant une dizaine d’heures, l’association Fragil a accompagné les jeunes journalistes dans la réalisation de leurs articles publiés par la suite sur le compte Instagram @reportersduchateaudesducs. Les sept ados ont pu suivre des ateliers d’initiation à l’écriture journalistique, à l’interview ou encore une sensibilisation à la collecte de données sur les réseaux sociaux. Malgré une certaine réserve, les jeunes ont petit à petit pris de plus en plus de place dans le projet, jusqu’à interviewer trois professionnelles du château, et deux visiteur·euse de l’exposition.

Interview de Marion Orillard, régisseuse d’œuvres d’art, et Chloé Méron, assistante de production, par trois des jeunes reporters

La série d’ateliers menée par Fragil a permis aux « reporters du château » de publier cinq articles sur leur média Instagram. Une franche réussite pour cette nouvelle édition du projet soutenu par Jet FM, Les Deux Rives et le Château des ducs. « J’ai beaucoup aimé faire des interviews » souligne une participante à la fin du projet. Pour une autre c’est « l’atelier au studio de Jet » qui demeure son moment favori. Les capsules de fiction audio ont été diffusées sur l’antenne de Jet FM le 17 mars, elles sont disponibles sur leur site ainsi qu’en format vidéo sur le compte des @reportersduchateaudesducs !

Finalisation des articles et publication dans les locaux de Fragil

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017