18 octobre 2021

Deux ateliers pour réfléchir et faire de la sensibilisation autour de l’usage du numérique avec les 3èmes de la MFR Chantonnay

Les 6, 13 et 15 octobre 2021, l'association Fragil a animé des ateliers sur les réseaux sociaux et le cyberharcèlement à destination d'élèves de 3ème pro du lycée de l'Erdre à Nort sur Erdre. L'occasion pour ces élèves d'en apprendre un peu plus sur le fonctionnement des réseaux qu'ils et elles affectionnent, de débattre autour du cyberharcèlement et, pour finir, de réinvestir les acquis sous forme d'affiches de sensibilisation.

Deux ateliers pour réfléchir et faire de la sensibilisation autour de l’usage du numérique avec les 3èmes de la MFR Chantonnay

18 Oct 2021

Les 6, 13 et 15 octobre 2021, l'association Fragil a animé des ateliers sur les réseaux sociaux et le cyberharcèlement à destination d'élèves de 3ème pro du lycée de l'Erdre à Nort sur Erdre. L'occasion pour ces élèves d'en apprendre un peu plus sur le fonctionnement des réseaux qu'ils et elles affectionnent, de débattre autour du cyberharcèlement et, pour finir, de réinvestir les acquis sous forme d'affiches de sensibilisation.

Sous l’impulsion d’Anne Lucas, professeure d’histoire-géographie et d’EMC, les élèves de deux classes de 3ème pro ont suivi les ateliers proposés par l’association Fragil.

Le fonctionnement des réseaux sociaux

Lors de la première séance, les élèves se sont présentés en dévoilant leur réseau social préféré. Une majorité a déclaré être très active sur Instagram, Snapchat suivant de près.

Après un rapide panorama des réseaux sociaux les plus influents en terme d’abonnés, les élèves ont découvert les Conditions Générales d’Utilisation d’Instagram qu’ils ont toutes et tous été obligés d’accepter afin d’y ouvrir un compte. Et quelle ne fut pas leur surprise quand ils et elles ont appris qu’Instagram se réservait la possibilité d’utiliser tous les contenus postés sur la plateforme à des fins commerciales. Conclusion, quand on accepte les règles d’un réseau sur lequel on poste une large partie de sa vie, il est primordial de les lire.

Place ensuite à un quiz « culture numérique » où ils et elles ont compris que toutes les informations envoyés ou postés sur les réseaux passaient par des câbles sous-marins. Idem, lorsqu’ils et elles ont découvert le trajet d’un snap par exemple, notamment son passage par des serveurs où ils sont stockés.

Pour finir cette première séance, petit jeu autour des notions d’empreinte numérique, d’e-réputation et d’identité numérique, mis en place essentiellement afin de répondre à la question : « Mais comment se fait-il que les réseaux sociaux soient gratuits alors que les entreprises qui les possèdent sont parmi les plus riches du monde ? ». Analyse de la récolte des données personnelles et de la publicité ciblée.

Le cyberharcèlement

Retour auprès de ces deux classes pour aborder le cyberharcèlement.

Jeu « autour du mot »

Afin d’élaborer leur définition, un « autour du mot » a été proposé par l’animateur. Chaque élève doit écrire au tableau un mot en lien avec le thème. Une fois tous les élèves passés, ils doivent revenir pour souligner le mot qui leur paraît le plus en rapport avec le cyberharcèlement et barrer celui le moins en rapport. Lors du débrief, les élèves ont expliqué leur choix et amorcé un débat autour du thème.

Ils et elles ont ensuite été amenés à classer des mots ou expressions en trois colonnes : Harcèlement, Cyberharcèlement ou les deux. Une fois le classement achevé, ils et elles sont passés voir le classement des autres groupes. De nouveau, un débat est né des différents positionnements des mots ou expressions.

Pour finir cette séance, un long débat mouvant leur a été proposé. Plusieurs phrases au tableau, évidemment clivantes (par exemple : « selon la victime, certains cas de cyberharcèlement sont excusables »), pour leur permettre d’exposer leur point de vue et d’argumenter. Les échanges ont été riches.

Les affiches

Afin de cristalliser les acquis, les élèves ont créé des affiches après une courte initiation à la publicité commerciale, à la publicité de prévention et à celle événementielle.

Malgré le peu de temps qu’ils et elles avaient pour élaborer et créer ces supports de communication, les résultats ont impressionné les encadrants et encadrantes.

Exemple d’affiche réalisée par les élèves

Exemple d’affiche réalisée par les élèves

Exemple d’affiche réalisée par les élèves

Lors de la restitution organisée avant la fin de la séance, les élèves ont pu donner leur avis sur les créations de leurs camarades.

Certains élèves ont témoigné auprès de l’intervenant, en déclarant qu’ils « avaient compris beaucoup de choses pendant ces séances », qu’elles « avaient été très utiles » et qu’ils espéraient que « les affiches seraient mises en avant dans le collège afin qu’elles servent aux autres élèves de l’établissement ».

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017