«Je ne suis pas raciste mais… » Combien de fois avons-nous entendu cette phrase. Et pourtant, nous savons aujourd’hui grâce à la biologie, la génétique et l’archéologie que les races n’existent pas et qu’ils n’y a pas de hiérarchie entre les races.
Comme le rappelle Jean-Christophe Victor dans « Le dessous des cartes », tous les hommes et femmes qu’ils et elles soient blanc.he.s ou non : l’homo sapiens né en Afrique il y a 150 000 ans. Ils sont constitués du même génome. En fait, la couleur de leur peau dépend de la mélamine, un pigment fabriqué par le corps pour se protéger de l’exposition au soleil. Elle varie en fonction des conditions climatiques et des continents. Alors d’où vient cette persistance du racisme ?
Pour le comprendre, il faut se plonger dans l’histoire, celle de la traite atlantique qui a duré 400 ans et qui a déporté 25 à 30 millions d’humains. Les esclaves, des noirs, sont réduits à de la main d’œuvre gratuite. Pire, ils deviennent de la vulgaire marchandise, des objets qui vont générer des profits colossaux. Un phénomène de grande ampleur qui va marquer l’histoire de l’humanité en profondeur.
Les sciences raciales du XVIII ème siècle
Mais l’esclavage n’explique pas tout. C’est la science qui a ancré le racisme dans nos têtes. Là encore, Jean- Christophe Victor le démontre très bien dans la «Mémoire du racisme». Ce sont les savants naturalistes du XVIII ème siècle comme Buffon ou Liné qui ont cherché à définir les races et à les classer selon la couleur de la peau ou les traits de caractère.
Ainsi ont-ils distingués l’homo sapiens en 4 catégories : l’homo asiaticus décrit comme jaune pâle, mélancolique et rigide ; l’homo afer comme noir, flegmatique et décontracté ; l’homo europeus comme blanc, sanguin et musculaire ; l’homo americanus comme rouge, colérique et droit.
Puis au XIX ème siècle sont arrivées les nouvelles sciences comme l’anthropométrie et la craniométrie qui ont conforté les théories raciales en mesurant la taille des cerveaux et en établissant des relations entre l’anatomie et les facultés intellectuelles.
Les manuels scolaires ont tout faux
L’école aussi a joué un mauvais rôle dans l’enseignement de ces fausses connaissances scientifiques. Jean-Christophe Victor, le fondateur et directeur scientifique du Laboratoire d’études prospectives et d’analyses cartographiques, prend l’exemple du manuel scolaire « Le tour de France par deux enfants » édité à 8,5 millions d’exemplaires pour indiquer que pendant près d’un siècle les instituteurs ont répété à des générations d’élèves qu’il existait 4 races et que la race blanche était la plus parfaite.
Pas étonnant non plus qu’aux Etats-Unis, il ait fallu attendre 1964 pour mettre fin aux lois ségrégationnistes qui séparaient noirs et blancs à l’école et dans les bus et qui interdisaient les mariages interraciaux, soit presque un siècle après l’abolition de l’esclavage.
Alors oui, si vous voulez comprendre les raisons du racisme et vous défaire des idées reçues sur ces discriminations, n’hésitez pas à vous rendre au château des Ducs de Bretagne à Nantes.