2 août 2024

L’exposition PAYSAN.NE.S au Labo Diva met en avant des paysan.nes engagé.es

Jusqu'au 31 août, l'exposition photographique PAYSAN.NE.S au Labo Diva met en valeur des paysan·ne·s engagé·es dans des pratiques agricoles écologiques et de préservation de la biodiversité. L'exposition est composée d'une vingtaine de clichés capturés par le photographe Paul Stefanaggi issus de l'ouvrage gastronomique de l'association nantaise Les Bouillonnantes "Nourrir Nantes et au-delà" paru en novembre dernier.

L’exposition PAYSAN.NE.S au Labo Diva met en avant des paysan.nes engagé.es

02 Août 2024

Jusqu'au 31 août, l'exposition photographique PAYSAN.NE.S au Labo Diva met en valeur des paysan·ne·s engagé·es dans des pratiques agricoles écologiques et de préservation de la biodiversité. L'exposition est composée d'une vingtaine de clichés capturés par le photographe Paul Stefanaggi issus de l'ouvrage gastronomique de l'association nantaise Les Bouillonnantes "Nourrir Nantes et au-delà" paru en novembre dernier.

Après avoir réalisé l’ouvrage de gastronomie « Nourrir Nantes et au-delà » en novembre 2023, l’association Les Bouillonnantes, oeuvrant notamment dans la valorisation des acteur·ices engagé·es dans l’alimentation durable et responsable autour de Nantes, a mis en place une exposition photographique au Labo Diva. L’objectif est de mettre en avant les paysan·nes locaux évoqué.es dans le livre : « On avait créé ce contenu pour le livre à la base explique Laurence Goubet, fondatrice et coordinatrice de l’association Les Bouillonnantes, on se disait qu’il fallait l’utiliser car il avait de la valeur et cela aurait été dommage qu’il ne vive pas un peu plus« .

Photographies de l’exposition PAYSAN.NES au Labo Diva à Nantes.

Mettre en avant une agriculture durable, écologique et solidaire

« Au départ, ce projet part d’une rencontre avec Laurence Goubet il y a quelques années »  nous raconte Paul Stefanaggi, photographe de l’exposition. « Tous les deux on avait le même souhait de valoriser le bien manger » poursuit-il, « elle par ses actions et ses reportages auprès des producteurs et moi avec l’illustration grâce à la photographie« . A travers cette exposition, Paul Stefanaggi a souhaité illustrer à la fois les produits et les savoir-faire des paysan·nes qu’il a rencontré. « L’objectif c’était de prendre les producteur·ices sous un angle très naturel, sur le vif, pendant qu’iels nous faisaient visiter leurs exploitations », précise le photographeChaque cliché est accompagné d’un court texte et de citations des paysan·nes pour présenter leur métier et leur exploitation. « Ce qui est important, c’est le message renvoyé derrière indique Paul Stefanaggi, comment bien manger, quels sont les bons produits que l’on peut retrouver par chez nous« . Selon la coordinatrice de l’association qui s’est chargée de l’écriture du livre Nourrir Nantes et au-delà (2023), il était important de mettre en image ces paysan.nes engagé.es dans la préservation du vivant et des écosystèmes, du produire local, du bio afin de leur donner la parole. « L’idée c’est de porter un message positif sur ce métier et de montrer toute la diversité que ça comporte derrière » explique Laurence Goubet. « A part un des producteurs qui est en reconversion, tous les paysans qui ont été mis en avant dans l’exposition travaillent dans le bio  » ajoute-t-elle. Toutefois, la fondatrice des Bouillonnantes indique qu’elle ne souhaite pas pour autant stigmatiser avec d’un côté, « les agriculteur·ices qui seraient en intensifs et les paysan·nes qui protégeraient l’environnement » car selon elle, il existe, « plusieurs degrés » dans ce milieu. Le message véhiculé par l’exposition est aussi celui d’une pratique agricole plus vertueuse qui ne se limite pas qu’à la question écologique avec les aspects d’entraide, de partage et de transmission qui sont « fondamentaux dans ces métiers-là » poursuit l’autrice du livre Nourrir Nantes et au-delà. « Ce qu’on a mis en avant ce sont aussi certaines pratiques comme la vente directe, la participation à des collectifs. On retrouve par exemple une éleveuse de poule qui est investie dans l’association « Sauve qui poule » qui essaye de préserver l’élevage des poules en plein air » détaille Laurence Goubet.

Livre gastronomique « Nourrir Nantes et au-delà » de l’association Les Bouillonnantes d’où proviennent les photographies de l’exposition PAYSAN.NES.

Des portraits de paysannes et de paysans

Pour réaliser l’exposition, l’association Les Bouillonnantes et le photographe Paul Stefanaggi ont voulu  représenter autant de femmes que d’hommes paysan·nes : « On est quasiment à la parité, on retrouve parfois des GAEC [Groupement Agricole d’Exploitation en Commun] avec plusieurs associées femmes d’un côté puis de l’autre côté ça va être un homme tout seul dans sa ferme, ça peut être assez divers » indique Laurence Goubet. « Il y a beaucoup de femmes qui travaillent comme paysannes mais très souvent on met en avant les exploitations tenues par des hommes poursuit de son côté Paul Stefanaggi, nous on voulait faire la part belle aux deux côtés car c’est de plus en plus paritaire dans ce milieu« . Selon la fondatrice des Bouillonantes, des données relevées par l’association Terroirs44 montreraient que la représentation des femmes dans les fermes en bio et en vente directe serait « plus importante au niveau des postes de gérantes d’exploitations que dans les modèles intensifs« . En effet, d’après un rapport de l’Oxfam sur les inégalités de genre dans le monde agricole paru en mars 2023,  les femmes représentent un tiers des gérant·es d’exploitations bio alors qu’elles ne composent que 29% des actifs permanents agricoles. De plus, elles sont surreprésentées dans les postes de cheffes d’exploitation bio (le rapport indiquant qu’elles sont 46% à être cheffes d’exploitation dans le bio contre 27% en prenant en compte l’ensemble des exploitations). Les femmes sont donc plus représentées dans les productions adoptant des pratiques d’agriculture durables et c’est ce que la coordinatrice de l’association des Bouillonnantes remarque dans son quotidien : « Je constate une certaines parité, et naturellement, dans mon quotidien avec l’association, on travaille autant avec des femmes paysannes que des hommes paysans« . Au-delà de représenter de façon paritaire des portraits de paysan·nes,  l’exposition montre aussi « les gestes, […] des moments où l’on devine leur activité ainsi que d’autres éléments qui racontent ce qu’ils font » raconte Laurence Goubet.

Infos pratiques : 

Exposition PAYSAN.NES au Labo Diva jusqu’au 31 août

  • Horaires : Du mardi au samedi, de 12:00–22:00 / vendredi : 12:00–00:00 / samedi : 17:00–23:00
  • Lieu : 24 Mail des Chantiers, 44200 Nantes

L'arrivée d'Antoine à Fragil est une suite presque évidente à son parcours, ses rêves et ses passions. Il dégage une sensibilité palpable de par ses mots et ses intonations.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017