Dans Nourrir Nantes et au-delà, il y a d’abord la volonté de valoriser le travail des producteur·ice·s, comme l’explique la fondatrice de l’association les Bouillonnantes, Laurence Goubet : »J’avais envie de rappeler que tout part de leur production, de leur travail et que c’est à partir de leurs produits que les chefs créent des recettes”.
Elle souhaite aussi montrer la diversité des pratiques agricoles à travers les territoires et à échelle locale, avec une dimension collective : “Chaque producteur a des pratiques différentes : par exemple il y a un chantier d’insertion, une ferme qui est en coopérative avec des restaurants, des fermes de polyculture et des fermes spécialisées dans un seul domaine. J’avais aussi envie de montrer qu’il n’y a pas une seule solution à l’agriculture aujourd’hui, chaque paysan imagine son modèle, celui qui correspond le mieux à ses terroirs”.
Le choix des producteur·ice·s a aussi été dépendant des produits, dans l’optique de proposer une diversité d’aliments qui, pour certains d’entre eux, sortent de l’ordinaire : “J’avais envie qu’il y ait un maximum de végétal parce que l’alimentation durable passe nécessairement par là. (…) Je suis allée vers un producteur de farine de seigle parce que j’avais envie de montrer qu’aujourd’hui quand on pense céréales il y a autre chose que le blé et le maïs”.
Parmi les productions locales présentées, il y a, entre autres, le fenouil nantais produit par la Ferme du Bois, la myrtille cultivée à la Ferme du Moulin (Le Pin), les lentilles Vivien d’Anjou (Soudan) ou encore l’élevage de vache nantaise par Benoît Rolland (Bouguenais).
Magnifier les produits avec la créativité des chef·fes et les arts de la table
Les produits associés à chaque portrait sont déclinés en 65 recettes. Ces recettes se veulent accessibles, gourmandes et engagées pour une alimentation durable, collective et joyeuse. Les 65 chef·fes à l’origine des recettes sont membres de l’association Les Bouillonnantes et officient aussi bien dans des restaurants que dans des cafés, ou encore des épiceries de quartier.
Tout au long du livre, les portraits et les recettes sont illustrés par des photos de Paul Stefanaggi. Les arts de la table utilisés pour sublimer les plats photographiés sont l’œuvre de 24 céramistes et artisan·e·s de la région mis à l’honneur pour l’occasion, qui ont mis à disposition des chef·fes des pièces uniques.
Financer des actions pour une alimentation durable
Un financement participatif a été ouvert sur le site Ulule jusqu’au 20 novembre pour communiquer en amont sur la sortie du livre et permettre de le précommander. Il est édité et distribué (à vélo!) par l’association Les Bouillonnantes.
Les bénéfices de la vente du livre permettront de financer l’association : “Aujourd’hui les ventes du livre financent entre un tiers et la moitié de l’association, cela va nous permettre ensuite de faire des actions auprès des restaurateurs et des actions plus globales”. Comme par exemple l’animation d’ateliers de cuisine par des chef·fes nantais·es avec la banque alimentaire, comme cela avait déjà été organisé en juin 2023.
Ce livre vise un public diversifié, des amoureux·se·s de la gastronomie aux citoyen·ne·s soucieux de leur ville et d’une consommation durable.
Il est disponible à partir du jeudi 23 novembre dans de nombreux points de ventes, en particulier les commerces membres de l’association Les Bouillonnantes, ainsi qu’en librairie. Cet ouvrage nous ouvre la porte sur une manière durable de nous nourrir, unissant la gastronomie locale à un engagement social et environnemental.
Article rédigé par Anouck Fily et Estelle Tocut.