9 octobre 2024

Loïs, malicieuse et curieuse à l’écoute du monde

Si à 23 ans Loïs a déjà traversé l'Atlantique, visité trois pays avec son sac sur le dos et sa curiosité en bandoulière, c'est au bord de l'Erdre, à Nantes qu'elle préfère se retrouver plus que partout ailleurs, à l'écoute du clapotis de l'eau, son élément préféré.

Loïs, malicieuse et curieuse à l’écoute du monde

09 Oct 2024

Si à 23 ans Loïs a déjà traversé l'Atlantique, visité trois pays avec son sac sur le dos et sa curiosité en bandoulière, c'est au bord de l'Erdre, à Nantes qu'elle préfère se retrouver plus que partout ailleurs, à l'écoute du clapotis de l'eau, son élément préféré.

C’est en suivant le cours de la Loire qu’elle quitte sa ville natale il y a cinq ans, Saumur, pour venir à Nantes faire ses études. Sans passer par Angers, juste histoire d’aller voir un peu plus loin!

À Nantes elle adore les parcs, la vie culturelle bouillonnante, l’architecture nantaise et ses maisons penchées.

Elle ira encore un peu plus loin après deux années d’études en anglais et espagnol, en choisissant de faire une année de pause pour voyager. Elle enseigne le français en Argentine puis poursuit son chemin vers la Bolivie, le Pérou, le Chili, traçant à l’aquarelle (de l’eau toujours!) des anecdotes et ses aventures.

Le déclic ? Un stage dans une asso à Nantes qui a pour but de partager la culture mexicaine où un événement est organisé sur le sujet des migrant·es mexicain·es qui partent vers l’Amérique du nord. Elle prépare l’événement, interviewe une artiste mexicaine (de la gravure) qui lui raconte son vécu. Elle est touchée. Convaincue de l’intérêt d’utiliser l’art pour sensibiliser les gens à un sujet de façon vivante, émouvante, ludique. À son retour elle s’oriente vers un master qui relie art, santé et culture.

Sans idée précise sur un métier en particulier, elle est à l’écoute de ses envies et des bruits du monde.

En dernière année d’études, installée dans sa coloc nantaise, elle flâne au bord de l’eau, travaille dans un bar brésilien tenu par une femme, elle choisit de rejoindre FRAGIL. Une occasion en or pour affiner son écriture et découvrir le monde entier sans bouger, ce que vivent les gens, leurs initiatives, leurs différences, pouvoir les interviewer, découvrir le style journalistique et pourquoi pas trouver sa voie professionnelle. Observatrice malicieuse et douce, guitariste et pianiste à ses heures perdues, son mot d’ordre en ce moment : carpe diem !

Originaire d’ici et de là, faisant de chaque endroit où elle passe un nouveau foyer, cela fait 3 ans que Célia s’est trouvé à Nantes un nouveau chez-soi. Après un master en science de l’art et arts plastiques, ainsi que quelques années travaillées dans la médiation culturelle, elle reprend ses pinceaux en Loire-Atlantique pour vivre de sa passion.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017