Le samedi 14 décembre 2024, une mobilisation s’est tenue à Orvault, près de Nantes, pour protester contre la venue d’Angeline Furet, eurodéputée du Rassemblement National (RN). L’événement, relayé sur les réseaux sociaux et par les collectifs et syndicats locaux, a réuni une centaine de personnes.
Une résistance antifasciste active
La mobilisation s’inscrivait dans un contexte de contestation croissante face à la volonté du Rassemblement National (RN) de s’implanter localement. Après la venue de Sébastien Chenu à Vertou il y a quelques semaines, c’était au tour de l’eurodéputée Angeline Furet de vouloir tenir une réunion publique à Orvault. Son absence pour cause de maladie n’a pas empêché les manifestant.e.s de maintenir leur mobilisation, soulignant une détermination à s’opposer au projet politique qu’iels qualifient de « mortifère ».
Ségolène Amiot, députée de La France Insoumise (LFI) et fervente opposante au RN, était présente lors de la manifestation. Elle a déclaré : « ça me parait totalement inadmissible de laisser un meeting de l’extrême droite se tenir dans notre région, n’importe où d’ailleurs. Aujourd’hui on a développé un dispositif massif sur les deniers de l’Etat, c’est de l’argent public. Il y a au moins trois compagnies de CRS, un camion à eau et même un drone ». La CRS82, inaugurée l’année dernière à Saint Herblain et créée sur le modèle de la CRS8 spécialisée dans le maintien de l’ordre, a également été déployée.
Le cortège était composé de citoyen.e.s, de militant.e.s associatifs, de syndicats et de collectifs écologistes. Des pancartes affichant des messages tels que « No pasaran » ou encore « Pas de fachos dans nos quartiers » étaient visibles.
Une fin de manifestation sous tension
Après la charge policière initiale, les manifestant.e.s ont tenté de se disperser pour éviter d’autres affrontements. Toutefois, leur repli a été suivi par un encerclement par les forces de l’ordre. Une nasse a été mise en place, retenant environ 50 personnes, fouillées et identifiées. Les manifestant.e.s dénoncent des violences lors de ces interpellations, notamment un poignet violemment tordu chez un participant.
Loris Visonneau, étudiant en master, raconte son expérience : « C’est la première fois que je me fais nasser. J’ai préféré donner mon identité par peur d’être embarqué. On s’est fait violenter pour rien. J’ai pris un coup de matraque alors que j’étais de dos. » Six personnes ont été arrêtées, puis relâchées le lendemain avec des convocations au tribunal.
L’avenir de la lutte
Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte où l’extrême droite cherche à renforcer sa présence dans l’Ouest de la France, une région traditionnellement réfractaire à ses idées. Pour les organisateurices, cet événement marque le début d’une vigilance accrue face à la montée des discours de haine et des idéologies excluantes.
En dépit des tensions, cette mobilisation a réaffirmé les valeurs de solidarité et d’engagement citoyen qui caractérisent la région nantaise.