Maëva fait partie de la Cie îlemikado. Pour sa première création en tant que metteuse en scène au théâtre, elle s’est entourée de personnes telles que son frère Aaron issu du monde du théâtre, sa sœur Enora danseuse et deux professionnels au son et à la lumière.
« Je vois le monde comme un archipel »
Mazzeru est une œuvre qui a grandit au fur et à mesure des voyages et de ses rencontres. Pendant son master en Corse, la première rencontre qui l’a marquée est celle d’un conteur écrivain nommé Jean Claude Rogliano. Sensible à la question des esprits et des mythes, du corps et des rituels dans les cultures ; Maëva est attirée par la place des Signadoras, ces guérisseuses qui entrent en contact avec les esprits.
Maëva a souvent été en vacances sur l’île de Bréhat en Bretagne où grandit son affection pour la mer et l’ambiance des îles. Il y a sur les îles ; « quelque chose qui résiste » dit-elle. Elle y a une amie guérisseuse magnétiseuse et son rapport au monde la fascine.
La plus récente des rencontres qui a inspirée Maëva est celle d’un sémioticien, un enseignant chercheur en linguistique, à Mayotte en début 2023. Ils parlent ensemble de rituels, de signes et de symboles dont les Trombas. Les trombas désignent les femmes malgaches qui deviennent le siège des esprits des hommes qui ont été des figures d’autorité et de pouvoir. Ces femmes seraient alors en crise au niveau corporel, tromba voulant dire en français : allergie.
Dans son œuvre, Maëva a voulu mettre en scène ce rapport à la mort, aux esprits, au corps, au rituel au travers de scènes poignantes. L’eau, la matière et le corps prennent une place centrale dans Mazzeru. Cette pièce prendra vit certainement sous d’autres formes prochainement. Maëva sera aussi présente pendant l’exposition Ecologies performatives à l’atelier Alain Lebras du 24 novembre au 16 décembre 2023.