Après avoir abordé la fragilité financière de Mediacités, Fragil revient sur le fonctionnement du média. Un article consacré au modèle éditorial et au processus d’enquête, qui se déroule sur un temps long. Pour rappel, Mediacités est un média en ligne d’investigation locale, fondé par d’anciens journalistes de L’Express. Il se distingue par son modèle économique basé sur les abonnements mensuels, sans publicité ni soutien des collectivités locales, et par son indépendance éditoriale.
Mediacités se concentre sur l’investigation locale
« Mediacités existe depuis 2018. La première enquête, c’est à Nantes en septembre 2018. Parce que la particularité de Mediacités réside dans le fait que c’est un média d’investigation locale, avec l’idée d’enquêter sur tous les sujets qui sont d’intérêt public dans une ville et sa région » précise Thibault Dumas, journaliste à Mediacités Nantes depuis son lancement. Antony Torzec, le rédacteur en chef et seul permanent de Mediacités à Nantes explique que le journal fonctionne avec une quinzaine de journalistes de Nantes et sa périphérie qui sont payé·es à la pige, autrement dit à l’enquête : « Thibault Dumas est celui qui produit le plus, quasiment à mi-temps. Et puis vous en avez certains qui font une enquête par mois, d’autres qui font une enquête par trimestre. Il y en a beaucoup qui font une enquête par an. C’est vraiment très variable en fonction des personnes. ».
Des enquêtes menées sur le long terme
Les enquêtes ont la spécificité d’être approfondies et menées sur le long terme, essentiellement sur des sujets locaux ou régionaux d’intérêt général. Elles peuvent prendre plusieurs mois, voire un an, et impliquent souvent, selon Thibault Dumas, « le raccrochage de wagons », c’est-à-dire la collecte et l’assemblage d’informations dispersées. Puis le ou la journaliste est amené à faire des papiers supplémentaires pour suivre les rebondissements que l’investigation va déclencher, ou pour compléter les faits mis à jour. Thibault Dumas explicite : « On va suivre le sujet sur plusieurs années, on va l’approfondir et donc c’est ça, le côté investigation. » Lors de ce processus, les journalistes utilisent les outils numériques pour rechercher dans des bases d’information publique. Iels s’appuient aussi sur l’intelligence artificielle pour faciliter leurs recherches.
Un média qui interagit avec son lectorat
Mediacités organise, chaque année, des rencontres avec ses abonné·es pour échanger sur leurs attentes et expliquer les coulisses de leurs enquêtes. Ces moments sont précieux pour les journalistes et les lecteurices, car ils permettent de créer un lien de confiance et de transparence. Antony Torzec rapporte qu’à la suite d’une rencontre avec une trentaine d’abonné·es : « les lecteurs sont partants pour plus de rencontres avec nous, pour qu’on leur explique les coulisses de nos enquêtes. Ça, ils aiment beaucoup ! ».
Il revient ensuite sur deux dispositifs proposés par le journal en ligne : « #dansmaville qui est la plateforme d’enquêtes collaboratives de Mediacités et Véracités, un onglet sur le site qui permet aux abonnés d’envoyer des questions », et ensuite, ajoute-t-il « nous, on fait l’enquête derrière pour répondre à la question. ». Ainsi les lecteurs ou lectrices peuvent être impliqué·es dans le processus journalistique.
Désormais grâce au soutien des lecteurices qui ont contribué au succès de la campagne de financement, Mediacités va pouvoir continuer à enquêter et entreprendre des développements nécessaires à l’avenir du journal : création d’une appli mobile, version augmentée de Radar (application pour vérifier si les élu·es de Nantes tiennent leurs promesses de campagne), nouvelles newsletters, multiplication des débats, conférences et événements.
Infos utiles
- Mediacités Nantes
- S’abonner à Mediacités
- #dansmaville : la plateforme d’enquêtes collaboratives
- Véracités : les journalistes de Mediacités répondent aux questions des lecteurices
- Radar : application en accès libre pour suivre l’action de la mairie de Nantes et de sa métropole