9 novembre 2021

Métadonnées et Cyberharcèlement au Lycée Olivier Guichard de Guérande

Le 21 octobre, l'association Fragil est intervenue au lycée Olivier Guichard de Guérande auprès de trois classes pour y animer des ateliers autour des Métadonnées et du cyberharcèlement.

Métadonnées et Cyberharcèlement au Lycée Olivier Guichard de Guérande

09 Nov 2021

Le 21 octobre, l'association Fragil est intervenue au lycée Olivier Guichard de Guérande auprès de trois classes pour y animer des ateliers autour des Métadonnées et du cyberharcèlement.

Partenaire régulier de l’association Fragil, le lycée Olivier Guichard de Guérande a, une nouvelle fois, sollicité l’association afin qu’elle anime des ateliers autour des métadonnées et du cyberharcèlement auprès de trois classes : Première bac pro Aménagement paysager, Première bac pro Horticulture et Seconde Aquaculture.

Au programme de cette journée d’éducation aux médias, deux ateliers sur les Métadonnées auprès des deux classes de premières, et un atelier Métadonnée puis un autre sur le Cyberharcèlement avec la classe de secondes.

 

Enquête sur les métadonnées

Grâce à un appel à projets lancé par le Conseil Départemental, l’association Fragil a développé en 2020 un jeu d’enquête autour des métadonnées. Jeu qui a été proposé aux trois classes.

L’idée est de leur fournir 40 photos en leur précisant qu’ils et elles doivent retrouver les fondateurs d’un groupe instagram.

Première étape : trouver le nombre d’appareils ayant pris ces 40 photos. L’astuce, que les élèves ont eu du mal à trouver, consistait à demander l’affichage du programme ayant traité les clichés dans la fenêtre présentant les détails de ces 40 photos. Résultat : 5 appareils photos.

Après avoir classé les photos par appareils photos, ils ont dû retracer les cinq parcours des photographes en se basant sur les métadonnées obtenues grâce au site metapicz.com. Pour rappel, une métadonnée est une donnée servant à définir ou décrire une autre donnée quel que soit son support. Par exemple, pour une photo, nous pouvons obtenir entre autres la géolocalisation de la photo, l’heure de prise de vue, l’appareil photo ayant pris le cliché…

Pour finir ce jeu d’enquête, les élèves devaient trouver les fondateurs d’un groupe instagram, deux personnes apparaissant sur l’un des clichés.

Au terme de ce jeu, l’animateur a lancé un débat sur la surveillance des utilisateurs et utilisatrices permise par les applications. Les élèves ont alors pris conscience des enjeux en terme de libertés individuelles et des dérives potentielles.

Le cyberharcèlement au lycée

Pour la classe de secondes était également prévu un atelier autour du cyberharcèlement.

Après un atelier « Autour du mot » pendant lequel les élèves ont défini le terme, ils ont toutes et tous débattu autour de phrases clivantes proposées par l’animateur : « Selon la victime, certains cas de cyberharcèlement sont excusables » ou « seules la police et la gendarmerie sont compétentes pour aider les victimes de cyberharcèlement ». Les élèves ont pu échanger leur point de vue tout en tentant de convaincre les personnes aux avis opposés.

Pour finir, l’animateur a rappelé ce que la loi française prévoit pour les personnes condamnées pour cyberharcèlement, ainsi que les institutions compétentes (CNIL, Pharos…).

Ce sujet touchant de près ou de loin une grande majorité des élèves, ils et elles ont été très intéressés par les différents ateliers animés par l’association Fragil.

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017