• duo
2 décembre 2024

Micro Comedy Club : des classes pour favoriser l’inclusivité dans le milieu humoristique

Le Micro Comedy club initie deux "Micro classes" gratuites de stand up : la "Mint" en non mixité et la "mixte". L'idée pour cette institution du stand up nantais : transmettre cette passion et consolider une communauté à Nantes sur des valeurs fortes et solidaires.

Micro Comedy Club : des classes pour favoriser l’inclusivité dans le milieu humoristique

02 Déc 2024

Le Micro Comedy club initie deux "Micro classes" gratuites de stand up : la "Mint" en non mixité et la "mixte". L'idée pour cette institution du stand up nantais : transmettre cette passion et consolider une communauté à Nantes sur des valeurs fortes et solidaires.

Standupeur·ses et responsables du Micro Comedy Club les deux « M », Maureen et Maxime, ont uni leur énergie pour transmettre leur passion du stand up avec depuis septembre et chaque semaine deux « Micro classes » gratuites : une en non-mixité MINT (Meufs, personnes Intersexes, Non-binaires, Transgenres, ndlr), et l’autre mixte.

Consolider une communauté variée à Nantes

Véritable révélation et art de vivre pour elle et lui, c’est pour faire perdurer la force du collectif à Nantes qu’ils ont organisé ces deux masterclass : « On a constaté que les filles osaient moins se lancer et que beaucoup des gens qui sont actifs au Micro Comedy Club quittent Nantes et qu’il est important de faire communauté », déclare d’ailleurs Maxime.

L’idée : former et consolider une communauté de stand-upeur·ses qui se développe à Nantes sur des valeurs fortes de parité, de partage, de bonne humeur, de travail et de passage à l’action.

Maxime et Maureen

Des cessions organisées sur 4 mois

Première expérience de pédagogie pour ces mordu·es de la scène, iels ont compris que si le rire est une finalité, le chemin pour y parvenir passe aussi par un travail assidu d’écriture, d’imagination, de construction d’un line-up, de montage de plateaux et de show… Et d’une certaine discipline. Autant de sujets abordés dans ces « Micro classes » volontairement constituées de profils variés et complémentaires, qui font une part belle à toutes les personnes qui veulent monter sur scène.

Les critères ayant départagé les cent candidatures reçues : la motivation et l’engagement, pouvant aller pour certain·es jusqu’à la volonté de se professionnaliser comme Maureen et Maxime aujourd’hui humoristes intermittent·es. Et au programme pour les dix huit personnes finalement retenues, une douzaine de modules, les samedis, répartis sur quatre mois. Le temps pour chacun·e de travailler entre les cessions, structurer des projets et préparer les scènes entre les plateaux dédiés certains dimanches, les initiatives des élèves et le gros gala de fin de cession.

« Il faut qu’ils montent sur scène le plus souvent possible », s’enthousiasme Maureen. Chaque samedi, le temps est réparti entre une heure de théorie, une heure d’écriture et une heure avec un invité pour des questions-réponses sur le métier, ses aléas, ses ficelles, ses impasses, mais aussi et ses gros kiffs.

En bref, une initiative amorcée en septembre, qui se perfectionne sur le tas, menée par des protagonistes survitaminé·es et investis à 100%.

Originaire d’ici et de là, faisant de chaque endroit où elle passe un nouveau foyer, cela fait 3 ans que Célia s’est trouvé à Nantes un nouveau chez-soi. Après un master en science de l’art et arts plastiques, ainsi que quelques années travaillées dans la médiation culturelle, elle reprend ses pinceaux en Loire-Atlantique pour vivre de sa passion.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017