4 février 2019

« Molière, par elle-même » ou quand Molière ressurgit sur les planches

En cette après-midi du 24 janvier à la salle Vasse à Nantes, un phénomène étrange s’est déroulé : Molière a réapparu aux yeux des spectateurs par le talent et l’énergie de deux comédiennes Céline Grolleau et Françoise Thyrion. La pièce, écrite par Françoise Thyrion il y a 30 ans et mise en scène par Michel Valmer, nous plonge dans l’histoire et l’univers de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.

« Molière, par elle-même » ou quand Molière ressurgit sur les planches

04 Fév 2019

En cette après-midi du 24 janvier à la salle Vasse à Nantes, un phénomène étrange s’est déroulé : Molière a réapparu aux yeux des spectateurs par le talent et l’énergie de deux comédiennes Céline Grolleau et Françoise Thyrion. La pièce, écrite par Françoise Thyrion il y a 30 ans et mise en scène par Michel Valmer, nous plonge dans l’histoire et l’univers de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière.

Une jeune conférencière un peu loufoque bien décidée à nous faire découvrir la vie et l’œuvre de Molière est bientôt rejointe par une femme à la personnalité toute aussi colorée.

L’une et l’autre s’échangent anecdotes, petits et grands faits de la vie tumultueuse du dramaturge du 17 ème siècle.

 

Soudain, au cours de sa narration, la conférencière se dédouble sous nos yeux et Molière prends vie à travers le corps de la jeune femme qui, malgré sa désapprobation, doit se rendre à l’évidence : Molière est là bien vivant à travers ses traits.

Le spectateur rentre dans la combine de Molière et rit, apprend, découvre, s’amuse et plonge avec délice au siècle du début de la comédie française.

La complicité, le jeu et phrasé des deux comédiennes font de « Molière, par elle-même », une comédie pétillante, joyeuse et très instructive.

Françoise Thyrion, qui est également directrice artistique de la salle Vasse,  l’a jouée seule pendant de nombreuses années et partout dans le monde. Avec Céline Grolleau, la pièce présente alors un duo mordant qui fonctionne à merveille.

Le journalisme pour partager et informer sur la musique, le théâtre et la culture en général.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017