30 novembre 2023

Musée d’arts de Nantes : reconnecter avec les étudiant·es en histoire de l’art

Ce jeudi 23 novembre, a eu lieu au Musée d’arts de Nantes la soirée des étudiant·es à l’œuvre. Sur trois créneaux, 24 étudiant·es en histoire de l’art se sont focalisé·es sur une à deux œuvres chacun·e pour éclairer un public attentif et intéressé. 

Musée d’arts de Nantes : reconnecter avec les étudiant·es en histoire de l’art

30 Nov 2023

Ce jeudi 23 novembre, a eu lieu au Musée d’arts de Nantes la soirée des étudiant·es à l’œuvre. Sur trois créneaux, 24 étudiant·es en histoire de l’art se sont focalisé·es sur une à deux œuvres chacun·e pour éclairer un public attentif et intéressé. 

La rencontre d’un public et d’étudiant·es, c’est l’idée de Catherine Le Treut chargée de projets et de médiation culturelle au Musée d’arts de Nantes. Elle a imaginé cette soirée comme un moyen pour les étudiant·es volontaires, de rencontrer un public différent, habituellement composé d’universitaires. Pour le musée, fermé pendant quelques temps, c’est aussi l’occasion de recréer un lien et un temps particulier avec les étudiant·es en histoire de l’art de la faculté de Nantes.

« Il y a un gros travail de construction, de mécanique en fait, comme un scénario »

Les étudiant·es à l’œuvre, c’est l’aboutissement d’un long processus, d’un « travail relationnel » en amont, de la construction d’un réseau sur plusieurs années, d’une confiance accordée par le milieu universitaire. Le projet voit le jour pour la première fois en avril 2023. Pour cette seconde édition, 24 étudiant·es sélectionné·es se prêtent au jeu de la médiation pour une présentation de 20 minutes. Iels sont invité·es dès leur 3e année de licence à proposer un projet autour d’une ou deux œuvres. Un certain avancement dans les études est requis par l’organisatrice pour assurer une base de connaissances. C’est elle qui vérifie ensuite chacune des présentations avant de passer aux répétitions. Après deux mois et demi de travail, « c’est le jour J ».

La volonté de recréer du lien avec les étudiant·es pour le Musée d’arts

« Que eux (les étudiants), déjà, passent un bon moment. Que ce soit une expérience vraiment qui les aide et qui leur donne peut-être une envie professionnelle plus tard »

Pour l’organisatrice, plusieurs objectifs se concilient. Sa pensée première s’adresse aux étudiant·es. En effet, l’objectif est dans un premier temps, d’encourager l’expérience et qui sait, peut être de créer des vocations. Puis il s’agit aussi de leur montrer que le musée est un véritable outil, un lieu pour apprendre. Cependant, elle souligne que le lieu ne doit pas être restreint à cette unique fonction. Il peut devenir un lieu de vie, comme « une maison secondaire pour eux ».

Margot et son public lors de sa première présentation

Une expérience professionnalisante et un moment de partage pour les étudiant·es

« Kandinsky parce que j’adore cet artiste et que je voulais le partager aux autres ».

Pour Margot, une étudiante de 3e année de licence, le choix de l’œuvre s’est fait naturellement. Passionnée d’art contemporain, elle nous présente une toile de Wassily Kandinsky intitulée Schwarzer Raster, réalisée en 1922. Se lancer dans l’expérience, c’est une occasion pour l’étudiante de confirmer ses acquis en  médiation. Celle qui a notamment déjà pratiqué l’exercice au cours sa saison estivale souhaite élargir ses compétence pour la prochaine étape de son cursus, le master. Surtout, cela permet de renseigner le public sur ces courants moins connus, pour qu’il soit en mesure de mieux les comprendre et à l’occasion de les apprécier.

 

Vous pouvez retrouver le témoignage d’Amandine, une étudiante à l’œuvre au Musée d’arts écrit par Dilan Soydemir.

Toile de Wassily Kandinsky intitulée Schwarzer Raster, 1922

Manon, en troisième année de droit, incarne une énergie mystérieuse qui s'inscrit dans le paysage nantais depuis deux ans. Naviguant entre les rouages du droit et une créativité débordante, Manon se dévoile comme un sujet intrigant.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017