Nantes, 5 décembre 2024. Après l’appel lancé il y a quelques semaines par plusieurs syndicats, plus de 8000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes pour protester contre les réformes gouvernementales, les coupes budgétaires et la précarisation des emplois dans la fonction publique. La manifestation s’est déroulée dans une ambiance calme mais déterminée, malgré la pluie persistante. Ce rassemblement témoigne d’une volonté collective de défendre les services publics et les droits des travailleur·euse·s face à un gouvernement jugé déconnecté des préoccupations populaires.
Un contexte politique et social sous tension
La manifestation du 5 décembre s’inscrit dans un contexte de crise politique. Le gouvernement, destitué après un vote de motion de censure, fait face à une contestation grandissante. Les réformes actuelles, notamment les coupes budgétaires, touchent directement les services publics essentiels comme l’éducation, la santé, et les collectivités locales. Beaucoup de manifestant·es perçoivent ces réformes comme des attaques contre les conquêtes sociales et la solidarité, dans un contexte où les droits des travailleur·euse·s semblent de plus en plus fragilisés.
Un engagement pour la culture et l’éducation
Pour Vincent, doctorant en statistiques : « le contexte actuel, c’est un contexte politique d’instabilité, on espère bientôt une possibilité pour d’autres politiques que celles qui ont été menées ces dernières années » il est venu dès 10h30 pour dénoncer les « conditions de travail qui se cassent la gueule depuis des années ». Pour lui, il y a une perte de la qualité de l’enseignement due aux contrats précaires, « les cours qui devraient être assurés par des fonctionnaires sont assurés par des vacataires (des personnes extérieures à l’université, ndlr) qui n’ont pas un contrat de travail avec l’université, ils vont donner des cours qui vont être payés à l’heure. »
Des mots qui résonnent chez Marie, étudiante en sociologie : « C’est important d’être au courant pour pouvoir agir. Si on ne sait pas ce qui se passe, on ne peut pas savoir où on va, pour se battre pour ce qu’on veut. » Comme dirait sa camarade, le savoir est une arme.
Pour la défense des droits sociaux et des services publics
De nombreux·ses manifestant·es ont souligné la menace que représentent les réformes pour les droits sociaux et la qualité des services publics. Hanni, animatrice de terrain, met en avant la nécessité de lutter contre un gouvernement qu’elle juge déconnecté des préoccupations populaires :« On manifeste contre un gouvernement qui fait s’effondrer tous les acquis sociaux, contre ses lois répressives, contre une politique d’extrême droite, et contre le manque de positionnement face aux injustices à Gaza et en Cisjordanie. ». Carole est musicienne et elle aussi regrette la polarisation des discours politiques et la diabolisation de la gauche « La culture fait partie de notre patrimoine, ce n’est pas un combat partisan« .
La manifestation du 5 décembre est un signe fort de résistance contre les réformes gouvernementales. Bien qu’aucune solution immédiate ne soit en vue, cette mobilisation montre que la contestation est loin d’être terminée. Les manifestant·es ont clairement exprimé leur volonté de défendre leurs droits et de continuer à lutter contre les politiques jugées néfastes. D’autres actions sont à prévoir la semaine prochaine, notamment la grève des cheminot.e.s le mercredi 11 décembre.